Mon enfant ne veut pas aller à l’école
Mon enfant ne veut pas aller à l’école : comment faire ?
Mon enfant ne veut pas aller à l’école : de nombreux parents sont concernés par ce problème. Le harcèlement scolaire est devenu un sujet prégnant dans la société, le rythme scolaire fatigue les enfants comme les parents, les critiques principales faites à l’école concernent la pratique enseignante jugée trop magistrale, les devoirs sont souvent sources de tension et de disputes dans les familles. Certains enfants pleurent à l’idée d’aller à l’école tous les matins. D’autres se rendent malades de stress avant les contrôles. Quelques uns se plaignent de ne pas pouvoir aller aux toilettes quand ils le veulent ou d’être privés de récréation.
Comment réagir face au rejet de l’école et aider les enfants à mieux vivre leur scolarité ?
Je vous livre plusieurs idées tirées de :
- mon expérience d’enseignement et de mère d’un enfant qui n’aime pas l’école,
- discussions menées avec d’autres mères d’enfant qui ne veut pas aller à l’école,
- mes différentes lectures sur le thème de l’éducation.
J’espère que vous y trouverez quelques pistes concrètes pour accompagner votre enfant qui n’aime pas aller à l’école.
1. Identifier ce qui bloque à l’école
Vous pouvez essayer de comprendre ce qui bloque votre enfant qui ne veut pas aller à l’école : est-ce les notes ? les punitions ? les autres enfants ? A-t-elle/il le droit d’aller aux toilettes ou boire quand il/elle a besoin ? Est-ce de la fatigue ? un manque de confiance en lui ? Est-il/elle victime de racket ou de harcèlement scolaire ?
Vous pouvez poser des questions de curiosité et reformuler les propos de l’enfant jusqu’à ce qu’il mette en mots les situations précises sources de stress et de souffrance.
- Que s’est-il passé ?
- A ton avis, qu’est-ce qui provoque cette situation ?
- Quelle pourrait être la solution ?
Passer par le jeu peut également être un moyen d’aider les enfants à faire ressortir ce qui les tracasse (surtout avec les plus jeunes qui n’ont pas toujours les mots pour exprimer ce qu’ils pensent ou ressentent). Vous pouvez par exemple proposer à l’enfant de jouer avec des personnages (poupées, Lego, Playmobil…) et mimer un enfant qui ne veut pas aller à l’école. L’enfant pourra jouer le rôle du parent ou de l’enseignant(e). Selon la tournure que prend le jeu, vous réussirez probablement à mettre le doigt sur les points de blocage et de souffrance. Selon ce qui ressort, vous pouvez prendre rendez-vous avec l’enseignant et établir avec lui les solutions adéquates. Le plus important est de ne pas négliger, nier ou ignorer les émotions de l’enfant. Vous pouvez consulter les textes de loi au préalable (la privation de récréation est par exemple interdite, de même que les devoirs écrits au primaire).
Voici quelques points qui reviennent fréquemment dans les raisons qui entrainent de la souffrance à l’idée d’aller à l’école :
Angoisse de séparation et trop plein d’émotions ?
Pour les enfants, et notamment les plus jeunes en maternelle, la séparation avec les parents peut être difficile. Pour rendre cette séparation plus facile, vous pouvez instaurer des petits rituels au moment de le quitter :
- “déposer” un bisou dans chaque poche pour qu’il puisse les ressortir quand il en a besoin,
- laisser un objet/bout de tissu avec notre odeur dans la trousse/ le sac de l’enfant,
- trouver un objet rassurant (un caillou que vous ramasserez lors d’une balade par exemple) que l’enfant pourra mettre dans sa poche et toucher, manipuler quand il aura besoin de penser à vous et aux bons moments passés ensemble,
- dessiner un cœur, un smiley ou un autre symbole de l’amour que vous portez à votre enfant au creux de sa main ou sur une partie de son corps qu’il pourra regarder discrètement quand il en ressentira le besoin.
Si votre enfant est particulièrement angoissé, vous pouvez aussi lui proposer des exercices de relaxation et de respiration avec des expirations profondes.
Manque de confiance en soi ?
Si votre enfant manque de confiance en lui, peut-être pouvez-vous lui dire des phrases d‘encouragement, voire les afficher dans sa chambre
Les enfants ont besoin de connaître des situations de réussite pour asseoir la confiance dans leurs capacités. Si votre enfant paraît complètement démotivé, vous pouvez lui proposer des activités dans-lesquelles il pourra exprimer ses talents :
- jouer à des jeux de société,
- pratiquer une activité sportive,
- participer à des jeux de coopération dans lequel il sentira qu’on a besoin de lui pour réussir,
- faire preuve de créativité, créer à travers des activités artistiques ou créatives,
- s’occuper d’un animal de compagnie,
- jouer à des jeux vidéos,
- aider un plus jeune dans ses devoirs…
Et dans tous les cas, encouragez-le, valorisez ses réussites, ses efforts, son travail. Pour aller plus loin, j’ai rédigé un livre avec des activités bienveillantes pour renforcer la confiance en soi des enfants (6/12 ans) : 50 activités bienveillantes pour renforcer la confiance en soi des enfants (aux éditions Larousse). Il est disponible en librairie, en centre culturel ou sur internet.
- la Fnac
Le cauchemar des devoirs ?
Il est nécessaire d’aménager une période de détente avant de s’attaquer aux devoirs. Cette période de détente peut se faire en famille (ou du moins avec un parent disponible et pourquoi pas les frères et soeurs) : chacun pourra en profiter pour raconter ses petits malheurs et petits bonheurs du quotidien. Pendant ce moment de tranquillité et de partage, l’enfant évacuera ses tensions, se sentira écouté et important. Il sera alors plus à même de reprendre le travail. Ce temps de détente pourra inclure un temps de jeu libre et de défoulement.
Une étude a montré que bouger aide à apprendre. Les enfants qui font au moins une heure d’activité physique après l’école améliorent leurs capacités d’attention et d’apprentissage, selon une étude américaine parue dans Pediatrics. Les enfants qui ont bougé après l’école ont amélioré plusieurs de leurs capacités :
- concentration,
- abstraction des distractions,
- passer d’une tâche cognitive à une autre.
Pour aller plus loin sur le sujet des devoirs, il est utile de se doter de méthodes pour apprendre à apprendre et étudier plus efficacement. De même, il existe des stratégies pour se mettre aux devoirs dans la joie et se motiver à faire les devoirs.
Une question de vocabulaire : positiver face à un enfant qui ne veut pas aller à l’école
Et si vous remplaciez certaines expressions à connotations négatives par des expressions à connotations positives ? Positivons, les enfants suivront :-).
“Travaille bien” devient “Apprends bien” : on va à l’école pour apprendre avant de travailler, on peut très bien apprendre en s’amusant, en jouant !
“Bon courage” devient “Bonne journée, amuse-toi bien !“
Les “problèmes” de mathématiques deviennent des “jeux” ou des “énigmes“
2. “Moi aussi…” : souvenirs personnels, partage d’expériences et anecdotes parentales
Un matin sur le chemin de l’école alors que ma fille ne voulait pas y aller, je lui ai raconté des souvenirs personnels et j’ai partagé avec elle ce que moi, j’aimais à l’école à son âge. Je lui ai dit que :
- j’aimais consoler les enfants qui étaient tristes à l’école quand j’avais son âge (ma mère me raconte souvent cette histoire-là),
- j’y ai connu ma meilleure amie (qu’on voit souvent et qu’elle apprécie beaucoup),
- j’y ai rencontré son père (et oui, au primaire !),
- j’ai aimé apprendre à lire car je pouvais lire tous les livres qui m’intéressaient toute seule,
- j’aimais quand on faisait de la danse avec la maîtresse.
J’ai donc attaché des souvenirs positifs à l’école, qui plus est qui ont encore un impact positif dans ma vie actuelle des années après.
Ma fille a eu l’air étonné et en même temps a été très réceptive à mes anecdotes : elle m’a posé des questions à propos de ma scolarité et a complètement oublié qu’elle n’avait pas envie d’aller à l’école.
Cela peut aussi être intéressant dans le cas où votre enfant rejette l’école de mener une réflexion sur les matières que vous n’aimiez pas vous-même à l’époque et sur la manière dont vous avez réussi à surmonter ces moments désagréables. Il suffira peut-être pour le réconforter de :
- partager avec votre enfant des souvenirs et des expériences personnelles,
- lui expliquer qu’il vous est déjà arrivé de ressentir la même chose que lui,
- lui montrer comment vous avez fait face quand vous étiez dans son cas.
3. Des livres pour surmonter le rejet d’un enfant qui ne veut pas aller à l’école
Pour les plus jeunes, vous pouvez lire des livres qui serviront de médiateurs comme “L’école de Léon“, “Je veux pas aller à l’école“, “Calinours va à l’école“, “L’école ça sert à quoi ?“, “Pop à l’école“, “P’tit Loup rentre à l’école” ou encore “Je veux pas y aller“, “Bienvenue dans mon école“, “Ma maîtresse est un monstre” pour les plus grands.
“Bienvenue dans mon école” est un tour du monde sur le thème de l’école : 22 écoles du monde entier y sont présentées par des enfants de tous les horizons. L’occasion de découvrir que l’école est différente d’un pays à l’autre et d’ouvrir un débat avec vos enfants sur ce que devrait être l’école, sur les avantages et les inconvénients de l’école en France.
Le livre “Ma maîtresse est un monstre” permet également de désamorcer des relations tendues entre l’enfant et son enseignant. Un jeune garçon, Robert, qui considère sa maîtresse Mme Quincampoix comme un grand monstre vert va apprendre à la connaître en dehors de l’école. Dans le parc, Robert sauve le chapeau préféré de Mme Quincampoix. Elle considère alors le garçon comme son héros. Robert décide de lui montrer son endroit préféré dans le parc et Mme Quincampoix a une idée : ils vont lancer des avions en papier ! Ce livre touchant pourra être l’occasion d’expliquer à votre enfant que derrière chaque enseignant se trouve une personne humaine avec ses qualités et ses défauts et qu’il suffit parfois d’un mot ou d’un geste amical pour transformer un monstre apparent en personne attentive. Quoiqu’il en soit, ce livre pourra servir de support pour inciter la parole de l’enfant et lui permettre d’exprimer ses émotions négatives.
4. Que faire concernant le temps de présence en classe ?
Si mon enfant s’ennuie ?
Si votre enfant s’ennuie pendant la classe, vous pouvez peut-être lui proposer d’imaginer dans sa tête
- des histoires ou des exemples de phrases pour illustrer la leçon,
- des images mentales à partir de ce que l’enseignant raconte.
Il ou elle pourrait aussi essayer de visualiser des cartes mentales dans son esprit au fur et à mesure que l’enseignant déroule la leçon, en organisant les informations et en les reliant.
S’il ou elle a fini les exercices avant tous les autres, proposez-lui de créer une histoire à partir des phrases exemples de l’exercice ou des jeux à partir des chiffres.
Peut-être pouvez-vous inciter votre enfant à plus participer à l’oral, à poser des questions qui l’intéressent pour aller plus loin dans le cours avec l’enseignant, à recréer de l’intérêt pour lui (et pour ses camarades par la même occasion).
Si mon enfant ne tient pas en place ?
Certains enfants n’arrivent pas à tenir assis toute la journée. Sans forcément parler de trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité, il est difficile pour les enfants de rester en place plusieurs heures d’affilée. Mieux vaut faire AVEC le besoin de mouvement que contre lui, en l’étouffant.
Plusieurs pistes sont envisageables :
- Organiser un environnement de travail propice à la concentration sans « distracteurs »: le bureau ne doit pas être face à une fenêtre ou à une myriade de photos/posters, la porte de la chambre plutôt fermée lorsqu’il travaille.
- Permettre à l’enfant d’apprendre ses leçons debout ou en marchant si cela l’aide (l’agitation stimule l’éveil cérébral et favorise la concentration).
- Surveiller son hygiène de vie (activité physique suffisante, alimentation équilibrée, éviter les écrans le soir)
Quel partenariat avec l’enseignant pour un enfant qui ne veut pas aller à l’école ?
Dans cette situation, un rendez-vous pour discuter avec l’enseignant est une bonne idée. Vous pouvez commencer par lui exposer la situation, le laisser vous expliquer comment il gère sa classe puis lui proposer quelques suggestions pour que votre enfant s’ennuie moins ou puisse libérer son énergie. Il est plus utile de venir avec les émotions de l’enfant que des accusations contre l’enseignant et il vaut mieux réfléchir avant la rencontre à la manière de tourner les phrases pour éviter que l’entrevue ne tourne à la confrontation. Les suggestions sous forme de questions et de possibilités (“serait-ce envisageable de… ?”) paraîtront moins brutales que des récriminations ou des injonctions.
Peut-être que l’enseignant serait d’accord pour que votre enfant amène un livre de la maison à lire s’il a fini ses exercices avant les autres.
Pour les enfants agités qui ne tiennent pas en place, voir avec l’enseignant s’il serait d’accord pour charger l’enfant de certains services qui lui permettraient de se lever régulièrement en classe, pour permettre à l’enfant d’amener un fidget ou une balle à malaxer, pour aménager la chaise de l’enfant pour qu’il puisse se balancer sans gêner ses camarades (par exemple, des balles de tennis coupées sous les pieds pour amortir le bruit)…
5. Des apprentissages au service d’un projet
Les enfants apprennent mieux quand les apprentissages sont au service d’un projet :
- Peut-être demander à votre enfant quel est son projet professionnel et en quoi ce qu’il ou elle fait en ce moment à l’école sert ce projet.
- Si cela lui parait trop vague ou trop lointain, alors essayez de trouver un projet ensemble : ce peut être de raconter en détail ce qu’il ou elle fait à l’école pour
- correspondre avec un enfant de son âge dans un autre pays,
- écrire le livre de sa vie ( vous pouvez lui dire « comme Anne Franck » par exemple),
- le raconter à un enfant plus jeune que lui ou elle (petit frère/ petite sœur/ petits cousins…).
Vous pouvez aussi proposer à votre enfant d’aider les élèves en difficulté de sa classe (avec l’accord de l’enseignant). Cela l’aiderait à être plus attentif, à mieux comprendre avec le projet de réexpliquer à ses camarades, à se sentir utile. Pour ne pas avoir l’impression de travailler dans le vague, vous pouvez également aider votre enfant qui ne veut pas aller à l’école à donner une direction à ses efforts sous forme de contrat :
- déterminer des objectifs à atteindre (atteignables et réalistes),
- Ces objectifs ne doivent pas nécessairement concerner des notes minimum à atteindre. Cela peut être d’augmenter d’un point sa note à la prochaine dictée (valorisation des progrès), de réciter sa poésie avec une mise en scène de son choix devant toute la famille au prochain repas, de pouvoir vous réexpliquer sa leçon de maths en moins de deux minutes chrono (l’obligeant à comprendre et à synthétiser), d’inventer une histoire à partir d’une liste de mots à apprendre…
- écrire ces objectifs sur un carnet-contrat,
- faire évoluer les objectifs pour qu’ils restent motivants.
Le but est de faire comprendre à l’enfant que les apprentissages peuvent lui servir à n’importe quel moment de sa vie, qu’ils peuvent lui donner accès à des jeux, à de nouvelles responsabilités au quotidien (payer le pain en calculant la monnaie par exemple), à des discussions nouvelles avec ses parents ou d’autres personnes, qu’il pourra lui-même apprendre quelque chose à quelqu’un d’autre et en retirer de la fierté.
Le travail sur les rêves des enfants, sur la découverte de leur “Elément” (selon la formule de Ken Robinson), de leurs forces et de leurs talents est un pilier pour leur réussite et leur bonheur.
6. Consacrer du temps et de l’attention à l’enfant qui ne veut pas aller à l’école
D’après le témoignage d’enseignants, les enfants qui supportent le moins bien l’école (surtout en maternelle) sont ceux qui passent le plus de temps en collectivité. Les enfants ont besoin de bien s’attacher pour pouvoir se détacher. Un enfant dont le “réservoir émotionnel” est vide sera d’autant plus réticent à se séparer de vous. Pour expliquer l’attachement des enfants aux parents, Lawrence Cohen, psychologue américain, utilise l’image du réservoir d’amour à remplir chaque fois qu’il se vide. La figure primaire d’attachement de l’enfant est la station d’essence auprès de laquelle l’enfant a besoin de s’approvisionner. C’est auprès d’elle qu’il revient entre deux excursions dans le monde extérieur.
Le réservoir de l’enfant est vidé par la faim, la fatigue, l’isolement, la séparation, le stress, les disputes, des blessures, des écorchures… Et une personne dont le réservoir affectif est vide aura tendance à être plus sensible, à chercher de l’affection et de l’attention par des moyens plus ou moins efficaces, à être plus irritable, moins coopérative.
On peut utiliser cette image avec les enfants et leur demander à certains moments de la journée à quel niveau est leur réservoir. Cela pourrait devenir une sorte de rituel : « comment est le niveau de ton réservoir en ce moment/ ce soir ? ». On pourra également veiller à ce que le réservoir affectif de l’enfant soit rempli à bloc chaque matin avant le départ à l’école.
Plusieurs manières sont envisageables pour remplir le réservoir affectif d’un enfant :
- des mots gentils (“je t’aime tel que tu es”, “je crois en toi”, “je resterai toujours près de toi à t’encourager et te soutenir quand c’est difficile”, “tu as les ressources en toi pour réussir”, “tu es unique”…)
- des gestes tendres (massage, câlins, clins d’œil, surprises…)
- des jeux ensemble (cela nous est arrivé plusieurs fois de jouer à des jeux avec ma fille sur le chemin de l’école)
- des livres lus (par exemple, il m’arrive de prendre un livre et de le lire sur le chemin)
- des moments partagés sans stress ni “dépêche-toi” (le temps et l’attention étant les deux choses qu’on a le plus de mal à donner aux enfants…)
- des plages de temps planifiées pour du temps d’attention exclusive (l’attention est un pur acte d’amour).
Un livre que nous avons beaucoup apprécié à la maison et qui aide à remplir le réservoir d’amour : As-tu rempli un seau ? de Carol MacCloud (éditions Nelson Publishing)
7. Penser à d’autres manières d’apprendre
Peut-être pourriez-vous envisager une scolarisation dans une école privée type Montessori ou encore Sudbury (bien que ce choix pose des questions financières et géographiques) ?
Et pourquoi ne pas penser à l’instruction en famille si votre organisation familiale le permet ? L’école n’est pas obligatoire, seule l’instruction l’est (à partir de 3 ans en France). Ce type de pas de côté temporaire ou définitif peut soulager un enfant qui ne veut pas aller à l’école.
8. Stimuler la soif d’apprendre hors des murs de l’école
Vous pouvez aussi inciter votre enfant à apprendre par lui-même afin qu’il ne perdre pas le goût d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses, qu’il ne perde pas sa curiosité naturelle. Encouragez-le à apprendre dans toutes les situations :
- écrans (télés, internet, jeux vidéos, cinéma…),
- vie associative,
- voyages,
- activité physique ou sportive (en club ou non),
- cuisine, bricolage, jardinage,
- lecture et culture (visite de musée, d’expo…) ,
- vie artistique (musique, théâtre, chorale).
Les connaissances qu’il pourra acquérir par ce biais pourront être réinvesties dans ses apprentissages scolaires afin de leur redonner de la saveur, de les illustrer, de les faire vivre dans le monde présent de l’enfant, de les appliquer utilement.
9. Donner des outils à l’enfant pour mieux gérer son stress
Des techniques de pleine conscience peuvent être utilisées aussi bien à la maison qu’en classe quand l’enfant sent une bouffée d’angoisse monter en lui. La méditation de pleine conscience permet de donner aux enfants stressés des outils pour réguler eux-mêmes leur stress et leur état émotionnel. La méditation soulage les symptômes de l’anxiété.
Les livres Calme et attentif comme une grenouille (de 5 à 12 ans) et Tout est là, juste là (pour les enfants plus grands et les ados) proposent des exercices simples et brefs pour aider les enfants à réguler leur état de stress.
Par ailleurs, les petits stress quotidiens renforcent les émotions négatives des enfants. Une organisation différente le matin pourra éviter une bouffée de stress à toute la famille avant de prendre le chemin de l’école. Cela passe peut-être aussi par le fait d’alléger l’emploi du temps des enfants : moins d’activités extra scolaires, plus de temps non structuré et plus de jeu libre.
10. Aider efficacement un enfant qui ne veut pas aller à l’école victime de harcèlement
J’aime beaucoup l’approche non conventionnelle d’Emmanuelle Piquet. Elle propose de donner des ressources pour agir à celui/celle qui souffre (la victime harcelée) avant de chercher à intervenir en tant qu’adulte pour sanctionner le harceleur.
Si cette approche vous intéresse, elle a publié un livre qui donne des pistes pour outiller les enfants vulnérables au niveau relationnel : Te laisse pas faire ! pour aider son enfant face au harcèlement à l’école (éditions Payot).
La particularité de chaque situation demande une manière de faire différente car la priorité est d’activer une stratégie efficace (respectueuse de la dignité de l’enfant et de ses droits, ajustée à la gravité de la situation, conforme à la législation en vigueur avec une plainte auprès de la police, ferme sur les principes et non violente dans les paroles et les gestes). Rappelons que le harcèlement est puni par la loi. Les parents correspondant élus en début d’année ou les associations de parents d’élèves peuvent être des recours pour les parents désemparés.
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Ces propositions ne sont pas toujours envisageables selon votre organisation, je le conçois. Toutefois, j’espère que vous trouverez des points d’appui pour avancer au quotidien dans le cas où votre enfant ne veut pas aller à l’école. Si votre enfant est en grande souffrance à l’école, qu’il rejette violemment l’école, qu’il se rend littéralement malade ou perd l’appétit, que vous le sentez déprimé, consulter un professionnel peut s’avérer nécessaire (médecin traitant en priorité pour qu’il vous oriente vers un professionnel de manière ajustée).