La métaphore de la Ferrari pour mieux comprendre le mécanisme du déficit d’attention chez les enfants

La métaphore de la Ferrari pour mieux comprendre le mécanisme du déficit d’attention chez les enfants

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Le docteur Benoît Hammarrenger, neuropsychologue et fondateur de la Clinique d’Évaluation et Réadaptation Cognitive (CERC) à Laval (Québec), utilise une métaphore pour expliquer le déficit d’attention aux enfants et à leurs parents : la métaphore de la Ferrari.

La Ferrari est une voiture de course possédant un moteur ultra-puissant. Ainsi, une Ferrari est capable de performances que les autres voitures n’atteindront jamais. Par ailleurs, la Ferrari est une belle voiture et attire le regard.

Pourtant, une Ferrari ne ferait rien sans carburant : elle n’avancerait pas d’un poil et ne serait pas l’objet de tant d’admiration.

De la même façon, les enfants avec déficit de l’attention possèdent un cerveau ultra-puissant pour réfléchir et apprendre.  Les enfants avec TDA/H possèdent tout ce qu’il faut pour réaliser des performances exceptionnelles. Mais sans attention, ce cerveau ne peut rien faire. La capacité d’attention est le carburant du cerveau. 

Cette métaphore a l’avantage de présenter l’attention de manière dynamique, comme quelque chose que le cerveau consomme lorsqu’il travaille (comme la voiture qui consomme du carburant lorsqu’elle roule). De même que le carburant d’une voiture, l’attention peut s’épuiser à un moment donné.

Vue sous cette angle, l’attention devient également quelque chose qui peut être rechargée, comme lorsque l’on amène la voiture à la station d’essence.

Benoît Hammarrenger ajoute que les deux principales façons de “passer à la pompe” pour recharger l’attention sont:

 

La médication peut également être une façon d’augmenter la quantité de carburant dans le réservoir au cours de la journée, et de mieux utiliser le carburant disponible.

Quoiqu’il en soit, le Dr Hammarrenger insiste sur l’importance de travailler AVEC le besoin de bouger, et non CONTRE celui-ci. Les enfants avec TDA/H ont un besoin irrépressible de bouger (et les autres enfants aussi !).

D’un point de vue neurologique, bouger stimule l’attention. En effet, un lien anatomique existe entre attention et motricité puisque une même partie du cerveau (la partie frontale) prend en charge ces deux groupes de fonctions.  C’est en raison de leur proximité anatomique que de nombreuses connections neuronales existent entre la section “attentionnelle” et la section “motrice” du cerveau.

Hammarrenger  explique que, puisque les neurones de ces deux aires cérébrales sont connectés, lorsqu’une section est activée, l’autre risque de l’être également. Ainsi, les neurones des aires motrices qui envoient un influx nerveux aux muscles pour les activer, projettent également des signaux électriques qui vont activer l’aire attentionnelle du cerveau.

Quand on sait cela, l’agitation d’un enfant en classe prend une nouvelle signification : l’enfant qui s’agite en classe cherche à être attentif. Le fait de bouger est en fait le meilleur recours pour un enfant TDA/H de rester attentif (et c’est également valable pour les autres enfants même si leur capacité à tolérer l’immobilité est plus longue).

Ce constat fonctionne dans le sens inverse : quand on demande à cet enfant agité de cesser de bouger et de s’asseoir correctement pour écouter, on risque alors d’éteindre la portion attentionnelle de son cerveau, qui dépendait de l’activation motrice pour rester activée.

Mieux vaut donc canaliser le besoin de bouger d’un enfant plutôt que chercher à éteindre cette activité motrice à travers une position d’écoute statique et passive.

Benoît Hammarrenger propose quelques recommandations afin de maintenir l’attention de l’enfant par la stimulation motrice :

  • Permettre le libre mouvement en classe (possibilité de se lever, travail non statique)
  • En classe ou à la maison, utiliser des balle de tension (ou balle anti stress) que les enfants pourront manipuler et presser
  • Mettre des coussins gonflables sur la chaise de l’enfant
  • Attacher un élastique entre les deux pieds avant de la chaise de l’enfant

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