10 stratégies pour aider les élèves à être attentifs en classe (et à la maison pour les devoirs)

10 stratégies pour aider les élèves à être attentifs en classe (et à la maison pour les devoirs)

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L’attention joue un rôle essentiel dans tous les apprentissages scolaires et non scolaires, y compris dans les relations interpersonnelles. Être attentif, c’est pouvoir analyser des informations perçues par les sens et, parmi ces informations, sélectionner celles qui sont pertinentes pour effectuer une tâche du début à la fin.

Certaines stratégies que les adultes peuvent activer vont aider les élèves à être attentifs en classe (et à la maison pour les devoirs) :

  • 1.Relancer l’attention 

-> Avec l’intonation de la voix, un geste, un regard, un contact sur l’épaule de l’élève

-> Donner un crayon à l’enfant qui n’est pas encore dans l’action (qui est retourné, qui ramasse quelque chose qui est tombé…)

-> Il est inutile de dire à l’enfant “fais attention” ou “reconcentre toi” : il vaut mieux faire une pause, une petite récréation, car l’enfant n’apprendra rien de plus tant qu’il n’a pas pu reconstituer ses réserves attentionnelles.

 

  • 2.Expliquer l’intérêt de la tâche

-> Préciser explicitement l’objectif de l’exercice ou de la leçon : pourquoi on fait cette leçon ou cet exercice ? quel est le but ? comment savoir qu’on a atteint le but ?

 

  • 3.Séquencer les consignes

-> Expliciter les étapes et les démarches d’une tâche, la fractionner

-> Décomposer les tâches complexes en plusieurs tâches simples, une action à la fois

-> Lister les étapes à réaliser dans le temps (listes d’actions avec des fiches guides ou modes d’emploi) ou illustrer par des pictos ou dessins les tâches qui s’enchaînent

-> S’il y a plusieurs objectifs, les séparer et n’en traiter qu’un à la fois

 

  • 4.Utiliser un minuteur

-> Choisir un minuteur du type Timer pour que l’élève visualise le temps de travail passé et le temps restant

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-> Intégrer un signal sonore pour indiquer la fin du temps imparti ou le nombre de minutes restantes

-> Préparer des calendriers, plannings, listes (cocher, barrer, surligner au fil de l’avancée du temps et de la tâche)

 

  • 5.Encourager à mener une tâche à son terme

-> Favoriser le contrôle temporel en replaçant en permanence ce que l’enfant est en train de faire dans le séquençage de la tâche en étapes (ex : “toi, tu en es là et il reste ça à faire”)

-> Utiliser un signe ou un picto Stop quand l’enfant commence à se disperser, à divaguer (par exemple, créer un sous-main transparent sur la table avec le petit picto STOP et l’enseignant fait un rappel du doigt sur le picto STOP quand il passe à côté de l’enfant dissipé)

-> Anticiper les conséquences possibles et développer un plan d’action pour affronter ou éviter la situation

    • Que se passera-t-il si… ?
    • Que peux-tu faire dans ce cas ?
    • Trouve au moins trois idées pour…

 

  • 6.Faire des pauses régulières

-> Proposer des activités motrices non perturbantes pour les autres enfants, afin de faire avec le besoin de bouger plutôt que contre le besoin de bouger

-> Suivant les tâches à accomplir, c’est-à-dire selon la difficulté de la tâche, le temps d’exécution nécessaire et son aspect automatisé (inconscient) ou nouveau (nécessitant un grand effort attentionnel), les élèves auront besoin de plus ou moins de pauses attentionnelles.

 

  • 7.Autoriser l’activité motrice 

-> Proposer une balle antistress ou un fidget à malaxer

-> Autoriser les étirements ou certains mouvements

-> Confier des tâches qui nécessitent de bouger : distribuer des feuilles, aller dans une autre classe ou chercher du matériel…

Lire aussi : 10 petits jeux pour réintroduire le mouvement en classe

 

  • 8.Expliciter les informations auxquelles il faut faire attention 

->Se questionner sur les consignes et/ou le matériel nécessaire à la réalisation : qu’est-ce qui est attendu ? est-ce que j’ai ce qu’il faut pour faire ce qui est attendu ?

->Reformuler la consigne

->En tant qu’enseignant, faire un rappel bref de ce qui manque : Compas !

 

  • 9.Valoriser et encourager

-> Insister sur les processus que l’enfant a utilisé (plutôt que le résultat) :

  • les stratégies : “Je t’ai vu faire ça puis ça, et tu as réussi à répondre à la première question. Tu peux utiliser les mêmes idées pour la deuxième question”.
  • les efforts : “Ça avance bien” ou “c’est difficile et tu t’accroches”.
  • les choix : “Cette leçon de français t’a posé de nombreuses difficultés : j’ai vu que tu as demande de l’aide et que tu as vraiment essayé de faire de ton mieux”.

-> Rappeler les succès passés : “Même si là, maintenant, tu n’es pas content de ta note, je t’ai souvent vu avoir des idées pour t’en sortir et remonter ta moyenne”.

-> Valoriser les progressions : “Tu es passé de 3/10 à 5/10, c’est une belle progression et tu vas encore progresser en maintenant tes efforts”.

-> Utiliser la méthode VIP :

  • V : Valoriser
  • I : Interpréter
  • P : Poser un écart

 

  • 10.Proposer un environnement calme, dépouillé et rangé

-> Eviter les distracteurs, notamment les murs surchargés d’affiches, proposer des fournitures scolaires neutres, ne conserver que le matériel nécessaire sur le bureau, textes à trou pour les leçons…)

-> Présenter un seul exercice par page en agrandissant la police

-> Utiliser un cache lors de la lecture pour masquer des informations qui pourraient parasiter la lecture ou distraire l’enfant

 

L’importance de la motivation dans le maintien de l’attention

La motivation aide les élèves à rester attentifs. Les adultes peuvent nourrir la motivation des élèves en renforçant leur sentiment d’efficacité personnelle via :

  • des signes de reconnaissance symboliques (regard, geste, parole, encouragement) ;
  • l’explicitation des possibilités et des plaisirs qu’ouvrent les nouvelles compétences, y compris en dehors de l’école.

Albert Bandura, psychologue, a défini le concept de sentiment d’efficacité personnelle comme notre croyance dans notre capacité à parvenir à un objectif en fonction de stratégies actuellement à notre disposition. Ce sentiment d’efficacité personnelle varie selon le contexte : une même personne peut avoir un sentiment d’efficacité personnelle élevé dans un domaine (l’orthographe) et faible dans un autre (le handball).

Pour Bandura, le système de croyance sur son auto-efficacité, ou sentiment d’efficacité personnelle, est au fondement de la motivation, du bien-être et des accomplissements humains. Pour lui, si les gens ne sont pas convaincus qu’ils peuvent obtenir les résultats qu’ils souhaitent grâce à leur propre action, ils auront peu de raison d’agir ou de persévérer face aux difficultés. – Philippe Carré

Les encouragements reçus sont des leviers pour le sentiment d’efficacité personnelle et ils d’autant plus influents qu’ils émanent de modèles admirés et proches de soi. Le soutien à la fois des pairs et des personnes proches (enseignants, parents, entraîneurs…) sont donc essentiels dans la construction du sentiment d’efficacité personnelle. Cela passe également par des interactions chaleureuses et empathiques avec les camarades.

Pour aller plus loin : 4 facteurs influençant la construction de l’auto-efficacité chez les enfants et adolescents (confiance en ses propres capacités)