6 principes de la mémoire qui peuvent améliorer la qualité de la mémorisation à long terme 

6 principes de la mémoire qui peuvent améliorer la qualité de la mémorisation à long terme

mémoire améliorer la qualité mémorisation long terme

 

1.Reconnaître est facile mais mémoriser, c’est se rappeler (et c’est difficile).

Hattie et Yates, auteurs du livre L’apprentissage visible (éditions L’Instant Présent), écrivent que mémoriser, c’est produire, reconstituer ou reconstruire. Une bonne manière de tester la qualité de la mémorisation est le fait d’élaborer et de formuler des questions auxquelles on ne peut pas répondre directement en reconnaissant simplement des informations.

Pour aller plus loin : Mémoriser, ce n’est pas relire, c’est se tester : oui mais comment ?

Mémoriser, ce n'est pas relire, c'est se tester

2.Effets de primauté et de récence.

On se rappelle plus facilement les informations fournies au début et à la fin

On parle d’effet de primauté pour rendre compte du fait que les informations qui arrivent au début d’une série sont plus facilement restituables.

On parle d’effet de récence pour rendre compte du fait que les informations qui parviennent en dernier au cerveau sont mieux mémorisées.

Les parties centrales sont donc plus facilement oubliées.

Certaines personnes sont plus sensibles aux effets de primauté et d’autres aux effets de récence, d’où l’importance de soigner les introductions et les conclusions (d’un cours, d’une conférence…) et de faire un bilan à la fin de chaque séance de révisons.

3.Le cerveau oublie vite les faits isolés. 

Il est possible d’apprendre des informations sans sens ou non reliées à d’autres déjà présentes dans le cerveau… mais ce sera au prix d’énormes efforts et la mémorisation sera de faible qualité à long terme.

Pour améliorer la qualité de la rétention et de la restitution d’informations isolées, il faut sans cesse les répéter ou alors, il faut y intégrer de la structure, du sens en faisant des liens avec des informations importantes ou bien connues de nous (ex : un code bancaire comme 4590 peut faite penser à la date de fin de la 2nde guerre mondiale, puis en calculer le double).

4.La mémorisation est un processus de reconstruction (et non d’enregistrement puis de lecture et de reproduction fidèles).

Yates et Hattie rappellent que la mémorisation est un processus “constructiviste” car chaque cerveau fabrique du sens et des significations différents à partir des éléments auxquels les personnes ont fait attention lors de l’encodage, de leur état émotionnel, de leurs attentes…

De plus, les traces laissées dans le cerveau subissent des modifications comme des sursimplifications, des raccourcissements, des distorsions ou encore des intrusions (ajout d’éléments non présents au départ). Ces modifications sont inévitables. Il est primordial d’avoir conscience de ces mécanismes pour ne pas croire qu’on sait et se faire avoir par l’illusion de connaissance.

Lire aussi : Éviter l’impression de savoir par cœur à cause du piège des indices récupérateurs (apprendre efficacement avec les neurosciences)

5.Ce qui est oublié peut encore servir.

Le “principe d’épargne” signifie que des personnes qui apprennent une nouvelle fois une chose oubliée bénéficient d’un gain de temps. Ces personnes arrivent à retrouver rapidement les informations dont elles ont besoin. C’est surtout le cas pour l’apprentissage des langues.

6.La mémoire subit des interférences.

Yates et Hattie définissent les interférences comme “la perte naturelle des souvenirs causée par des expériences qui se produisent soit avant, soit après l’expérience initiale”.

Les interférences peuvent être rétroactives (mémorisation en cours influencée par ce qui a été lu/ entendu après, comme des mélanges dans des listes de vocabulaire) ou proactives  (mémorisation en cours influencée par ce qui a été lu/ entendu avant).

Ces effets sont problématiques quand les connaissances préalables sont erronées ou utilisées avec contre sens dans le contexte (notamment liées à la polysémie de certains mots comme “vecteur” ou “espace”).

Pour lutter contre ces effets négatifs, des transitions entre deux types d’activités et des objectifs clairs donnent une direction un cerveau. Il est également important de s’assurer que le vocabulaire de base est parfaitement maîtrisé.
……………………………………………………..
Source : L’apprentissage visible : ce que la science sait sur l’apprentissage de John Hattie (éditions L’Instant Présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

Commander L’apprentissage visible : ce que la science sait sur l’apprentissage sur Amazon, sur Decitre, sur Cultura ou sur le site de l‘éditeur