4 ennemis majeurs du cerveau à éviter quand on apprend
4 ennemis majeurs du cerveau à éviter quand on apprend
Face à ces ennemis, le cerveau perd ses moyens. Plusieurs processus nécessaires à l’apprentissage en sont affectés : la créativité, la mémorisation, la compréhension.
1. L’absence de sentiment de sécurité (physique et émotionnelle)
Le besoin de sécurité physique et émotionnelle fait partie des besoins psychologiques et émotionnels des enfants. Faire peur à l’enfant est pourtant encore courant :
- moquerie et humiliation,
- mépris,
- menaces,
- chantage,
- cri,
- exigences qui ne respectent pas la réalité du stade de développement de l’enfant,
- règles fluctuantes, non claires,
- le retrait d’amour, d’affection,
- l’isolement et l’exclusion (du groupe classe, de la famille),
- violence (physique ou verbale).
A l’école, les menaces de zéro ou de colle sont vécues comme des menaces diffuses et mettent les enfants en insécurité.
Lire aussi : L’école peut être source d’insécurité : quelles caractéristiques d’une école “base de sécurité” ?
2. La peur de l’erreur
La peur de l’erreur est très fréquente à l’école et source de stress intense. Créer une atmosphère d’apprentissage où les erreurs font partie de la démarche d’apprendre aidera les enfants à prendre confiance en eux.
Les erreur sont un outil de travail et servent à progresser. Apprendre consiste justement à analyser ses erreurs pour en comprendre la cause, à les corriger à partir de cette compréhension avant de pouvoir avancer dans la compréhension.
On peut proposer aux enfants une vision positive de l’erreur et insister sur la valeur des efforts, du travail, du processus pour pousser les enfants à persévérer.
3. L’anxiété et le stress
Les capacités d’apprentissage des enfants dépendent grandement de leur état émotionnel. Il s’agit de leur apprendre à passer d’un état émotionnel défavorable aux apprentissages à un état favorable.
Plusieurs manières de se reconcentrer et de se calmer peuvent être proposées à l’enfant :
- faire une pause pour parler d’un sujet qui le motive et réveille des émotions positives,
- pratiquer des exercices simples de relaxation, de respiration ou de yoga,
- faire preuve d’humour (raconter des blagues, faire des grimaces, une séance de yoga du rire),
- proposer une activité créative,
- colorier un mandala de l’extérieur vers l’intérieur,
- boire un verre d’eau,
- changer de lieu…
Pour en savoir plus sur le stress chez l’enfant, je vous propose de lire ce dossier complet : Changer de conception sur le stress et en faire un ami
4. Le découragement : “Je n’y arriverai jamais”
Face à un enfant découragé, on peut être tenté de l’encourager maladroitement : “C’est facile, tu verras !”.
Pour nous, cela revient à lui dire que les choses sont à sa portée, que nous le savons capable de le faire à l’avance et que nous lui faisons confiance. Pourtant, cela peut se retourner contre l’enfant. Si celui-ci réussit à faire quelque chose de facile, il n’en retirera aucun mérite. S’il ne réussit pas, il se sentira nul car il n’aura même pas été capable d’exécuter une chose communément admise comme simple.
On peut essayer de remplacer « C’est facile ! » par l’inverse : « Ce n’est pas facile ! » ou « Ça peut être difficile ! ». Le message change alors de sens :
- en cas de réussite, l’enfant est empli de fierté : »J’ai réussi quelque chose de difficile ! »
- en cas d’échec, cette pensée peut le consoler : « J’ai raté mais c’était difficile. «
L’idée est de faire comprendre à l’enfant que tout est question de temps et que les apprentissages ne sont pas une course à la performance. Une manière d’encourager efficacement un enfant découragé serait de reformuler sa phrase par : “Tu n’y arrives pas ENCORE !”. C’est ce qu’on appelle le “growth mindset” et qu’on peut cultiver chez les enfants : apprendre à parler, à penser et à se penser dans un esprit de croissance.
Il ne faut jamais oublier que l’intelligence est incroyablement plastique, qu’un mauvais élève peut devenir bon en l’espace de quelques mois quand il est dans un milieu secure. Or, plus un système est rigide – et le nôtre l’est – moins il tient compte de cette plasticité de l’intelligence. – Boris Cyrulnik
La culture de l’état d’esprit de développement peut passer par plusieurs points :
- un encouragement efficace (ou comment remplacer “c’est bien !” ou “tu es intelligent !” par des mots plus efficaces)
- l’explication du principe de neuroplasticité (ou pourquoi le niveau d’intelligence n’est pas fixé à la naissance)
- utiliser le pouvoir du “pas encore” (ou la certitude de pouvoir s’améliorer)
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Sources :
J’aide mon enfant à mieux apprendre de Bruno Hourst (éditions Eyrolles).
Donner l’envie d’apprendre de Alain Sotto et