Neurosciences : comprendre les fonctions cognitives pour bien les exploiter

Neurosciences : comprendre les fonctions cognitives pour bien les exploiter

comprendre les fonctions exécutives

Dans nos vies, nous traitons tous une grande quantité d’information. Nous faisons tout un tas d’activités grâce à notre esprit (on voit, on mémorise, on bouge, on parle, etc.). La cognition humaine est notre « appareil à penser ». Cette cognition a différents rôles (mémoriser, parler, bouger, etc.) : ce sont les fonctions cognitives, c’est-à-dire les différents grands rôles de notre cognition. Cette cognition a pour fonction de percevoir, de prêter attention, de mémoriser, de raisonner, de produire des mouvements, de s’exprimer.

On a coutume de parler de :

  1. perception,
  2. attention,
  3. mémoire,
  4. motricité,
  5. langage,
  6. raisonnement (ou parfois nommé fonctions exécutives).

 

Les fonctions cognitives ce sont donc différentes facettes de la cognition (de la pensée humaine), qui ont chacune leur rôle, et qui nous permettent de réaliser toutes nos actions. Si j’ai un trouble du langage je suis dysphasique. Si j’ai un trouble moteur, du mouvement, je suis dyspraxique. Si une fonction de peut pas se réaliser correctement j’ai donc un trouble d’une fonction cognitive, un trouble cognitif.

Une carte conceptuelle pour en présenter les différents aspects :

carte conceptuelle des fonctions cognitives

Exemple de carte conceptuelle créée avec CMapTool

 

1. La perception (ou gnosie)

La gnosie recouvre ce que je reconnais, ce que je vois, ce sur quoi je mets du sens :

  • les capacités de reconnaissance et d’identification sensorielles (visuelles, auditives, tactiles, gustatives, olfactives);
  • le repérage dans l’espace de notre corps (où je suis, où sont les parties de mon corps…).

 

2. L’attention

L’attention est une fonction cognitive complexe mais primordiale dans les comportements humains. L’attention correspond à un processus de sélection d’un stimulus extérieur (son, image, odeur…) ou intérieur (pensée) et au maintien de ce stimulus à la conscience. L’attention mobilise tous les sens.

L’attention est sensible aux interférences et attendre une attention constante est impossible.

 

3. La mémoire

La mémoire est la capacité d’enregistrer et de retrouver des informations. La mémoire fonctionne par système : la mémoire à court terme, la mémoire de travail et la mémoire à long terme.

Il existe 2 types de mémoire :

La mémoire explicite (déclarative)

La mémoire explicite se souvient des informations exactes : l’apprentissage du « quoi » (verbalisation des événements, des procédures et des faits par des mots).

C’est une mémoire du contrôle des gestes : il faut penser à chaque étape. La mémoire explicite permet d’expliquer les connaissances et de les transmettre.

La mémoire explicite comporte :

  • la mémoire sémantique (le sens des choses, nos connaissances sur le monde) -> les mots, le vocabulaire
  • la mémoire épisodique (nos souvenirs personnels, la chronologie de notre histoire, les contextes affectifs et émotionnels dans lesquels se sont produits les événements) -> repères temporels, sensations

La mémoire implicite (non déclarative ou procédurale)

La mémoire implicite est l’apprentissage du « comment » : elle permet de mémoriser les savoir faire, les compétences automatisés et inconscients.

La mémoire implicite permet d’appliquer et de réitérer des procédures de manière automatique. C’est faire quelque chose d’utile des savoirs et connaissances.

Lire aussi : Comprendre le fonctionnement de la mémoire pour aider les enfants présentant des difficultés de mémorisation ou d’apprentissage

 

4. La motricité (ou praxie, la capacité à pratiquer des choses)

La praxie englobe ce que nous essayons de faire : les actions motrices que nous coordonnons dans un but intentionnel (comme l’utilisation d’objets courants telle que la brosse à dents ou le fait de marcher, de s’habiller…).

La praxie dépend de programmes complexes développées et appris.

 

5. Le langage (ou phasie)

La phasie est la capacité à communiquer à travers le langage (car nous sommes en “phase”). La phasie englobe les activités d’expression (parler) et de réception (entendre, décoder et comprendre).

C’est la raison pour laquelle on parle d’aphasie en cas de trouble du langage.

 

6. Le raisonnement (ou les fonctions exécutives)

Les fonctions exécutives sont plusieurs. Elles servent à nous adapter aux nombreuses variations de notre environnement.

Je dois retenir un numéro de téléphone ?

Je veux traverser la route mais une voiture déboule et je dois me retenir au dernier moment ?

Je fais volontairement l’effort de rester concentrer sur mon travail plutôt que de rêvasser ?

Voici des activités qui impliquent les fonctions exécutives. Elles permettent de contrôler nos actions.

Les fonctions exécutives (ou frontales) agissent comme des gestionnaires dont l’objectif serait d’utiliser toutes les autres fonctions supérieures du cerveau et de les mettre dans l’ordre en vue d’une bonne exécution. Par exemple, le fait d’envoyer une lettre nécessite de savoir quoi écrire et de garder en mémoire les idées à communiquer (mémoire et phasie), de savoir comment écrire à la main ou taper à l’ordinateur (praxie), trouver du papier et un crayon (mémoire et gnosie), savoir qu’une lettre s’envoie dans une enveloppe timbrée (mémoire et gnosie), coller le timbre (praxie), aller jusqu’à la Poste pour déposer la lettre dans une boîte aux lettres (praxie et gnosie).

Les fonctions exécutives recouvrent plusieurs compétences :

  • organiser
  • planifier
  • juger
  • faire preuve d’abstraction
  • être flexible
  • savoir inhiber ses actions non adaptées
  • être auto discipliné
  • tenir un raisonnement cohérent
  • faire preuve de créativité

Ce sont les fonctions exécutives qui sont développées le plus tard parmi les fonctions cognitives.

Pour aller plus loin : 11 manières de développer les fonctions exécutives des enfants

 

Fonctions cognitives et recueil des informations sensorielles

Il est important de garder en tête qu’une fonction supérieure est toujours dépendante d’une fonction de base (comme voir, entendre, toucher…). Nous avons d’abord besoin de percevoir à travers nos sens avant de contrôler nos perceptions. Pour penser, je dois d’abord recevoir l’information. Je pourrai ensuite contrôler comment je pense.

parole et pensée enfants

Le développement des zones du cerveau dépend de plusieurs facteurs :

  • la génétique,

  • la stimulation,

Lire cet article : Des pistes pour favoriser le développement de la pensée des enfants

  • l’adaptation.

Cette adaptation peut recouvrir plusieurs domaines, pas forcément en classe mais dans tous les temps de vie des enfants et adolescent : l’aménagement de l’environnement (exemple en classe : Comment (et pourquoi) agir sur la périphérie de l’enfant plutôt que sur l’enfant (aménager l’espace en classe ou à la maison pour favoriser l’auto discipline) ?), la bienveillance et les encouragements des adultes encadrants, la qualité et la quantité des relations sociales (famille, amitié, camarades du même âge et des autres âges), l’emploi du temps (présence de temps libre, de jeux libre, de contact avec la nature, de temps de qualité partagé en famille…), les conditions socioéconomiques de la famille (qualité de l’alimentation, qualité du sommeil, sorties culturelles…).

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