Quel environnement est le plus adapté pour l’enfant qui se développe et apprend ? Comment le mettre en place ?
Quelle école pour demain ? (avec Céline Alvarez)
Céline Alvarez est l’auteure de Les lois naturelles de l’enfant et a expérimenté une classe d’inspiration Montessori en zone prioritaire à Gennevilliers. Elle formule quelques pistes pour mettre en place un environnement à l’école adapté pour l’enfant qui se développe et apprend.
Quel environnement est le plus adapté pour l’enfant qui se développe et apprend ?
Céline Alvarez a voulu passer de la théorie à la pratique en mettant en place dans une classe de maternelle les contours d’un environnement d’apprentissage “physiologique”, respectueux des mécanismes d’apprentissage et d’épanouissement des enfants. Elle s’est largement inspirée de la pédagogie Montessori et des apports récentes des neurosciences.
Elle en a retiré plusieurs paramètres fondamentaux (déjà identifiés par de nombreux pédagogues avant elle tel que Célestin Freinet) :
- l’autonomie,
- le mélange des âges,
- l’importance du lien empathique et chaleureux entre l’enfant et l’enseignant (la “reliance”),
- la possibilité d’avoir des échanges riches avec les autres.
Pour elle, ce qui est le plus déterminant dans les classes pour la réussite des enfants n’est pas tant les outils pédagogiques utilisés ou la présence de tablettes numériques en classe, mais avant tout la qualité des interactions entre l’enseignant et les enfants.
On ne peut pas épanouir notre intelligence, nos capacités sociales, morales et créatives sans un lien positif, chaleureux et empathique avec l’autre. – Céline Alvarez
Lire aussi : 5 outils positifs et bienveillants pour la classe (les ressources d’une enseignante en collège)
Le respect de ces paramètres dans les classes permet le plein développement des fonctions exécutives des enfants. Or les fonctions exécutives sont plus prédictives que le Quotient Intellectuel pour la réussite. Elles se développent dans les premières années de la vie quand l’enfant commence à demander à faire seul. Elles recouvrent :
- la mémoire de travail (permet de mémoriser des informations à court terme puis les organiser dans un objectif précis),
- la flexibilité cognitive (la capacité à détecter une erreur et trouver des stratégies pour les surmonter),
- le réflexe inhibiteur (capacité à contrôler nos gestes, nos émotions et à différer des envies).
Les fonctions exécutives se développent quand on permet à l’enfant de faire seul au moment où il le demande dans un environnement riche (“vrais” objets, “vraies” activités du quotidien, matériel sensoriel).
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De quoi nos enfants ont-ils besoin pour grandir dans un monde changeant et être des acteurs libres, conscients et confiants ?
6 compétences non académiques peuvent être considérées comme des socles qui vont soutenir les compétences dites “académiques” (lecture, écriture, mathématiques) :
- aimer apprendre
- avoir de multiples occasions de développer la créativité – des ressources ici
- cultiver la pensée critique – des ressources ici
- apprendre à coopérer (faire ensemble) – des ressources ici
- communiquer sans violence – des ressources ici
- vivre avec éthique (prendre soin de soi, des autres et de l’environnement) – des ressources ici
L’important n’est pas d’atteindre un modèle idéal mais c’est simplement d’essayer de faire de son mieux en tendant à respecter davantage les grands principes d’apprentissage et d’épanouissement humain. – Céline Alvarez
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Le livre de Céline Alvarez : Les lois naturelles de l’enfant (éditions Les Arènes)
Le site de Céline Alvarez : www.celinealvarez.org