Comment comprendre un cours facilement ?
Comment comprendre un cours facilement ?
Etre attentif, un prérequis pour comprendre un cours
La compréhension est liée à l’attention. Pour qu’une information soit traitée par le cerveau, il faut qu’elle soit captée et encodée (associée à des perceptions sensorielles et/ou à des souvenirs ou des connaissances déjà en place). Un état d’attention soutenue et non interrompue (sans écran ou distraction) est nécessaire, en classe mais aussi à maison lors des révisions.
La première étape est donc de s’assurer d’être attentif en cours et de poser des questions au professeur en cas d’incompréhension lors de ses explications.
Evoquer est indispensable.
Evoquer mentalement sous plusieurs formes facilite le traitement de l’information. Les informations traitées par le cerveau ont du sens quand elles font appel à des choses déjà en mémoire et se lient à des connaissances anciennes.
Evoquer, c’est traduire les éléments à apprendre dans notre imagination, c’est les faire exister “à l’intérieur”. Cette traduction est un passage du “dehors” (carte, cours, liste, orthographe d’un mot…) au “dedans” (évocations internes dans la tête) à travers un changement de la nature de ce qui est à comprendre. Plus l’évocation interne est riche et opère une transformation du contenu, plus la compréhension en sera profonde.
On peut évoquer dans différents cadres de référence : l’espace, le temps, le mouvement.
- L’espace : certains apprenants s’efforcent d’évoquer comme une toile de fond, comme un écran vide dans lequel ils placent les éléments de la chose à comprendre (“ceci en haut, ceci en bas à gauche, ceci au milieu…”).
- Le temps : d’autres évoquent une suite chronologique pour comprendre, une succession bien ordonnée où chaque élément de la chose à comprendre est placé avant ou après tel autre (“ceci en premier, puis ceci, et après ceci, et enfin cela…”).
- Le mouvement : d’autres miment dans leur tête une action en rapport avec ce qu’ils saisissent; ils s’imaginent en train de faire réellement un mouvement avec ce qu’ils comprennent (redessiner la carte, mimer un fait historique, ressentir des émotions éveillées par un poème…); ils ont parfois besoin d’accompagner leur saisie avec leur corps, avec des mouvements discrets ou plus amples (comme le fait des compter avec les doigts le nombre d’idées développées dans un paragraphe).
Traduire le cours mentalement et mettre en rapport différentes informations
5 questions pour comprendre facilement un cours
Ces 5 questions, issues de la gestion mentales, peuvent aider à mieux comprendre un cours.
1.Quoi ?
Comment expliquer à quelqu’un qui n’y connaît rien ? (ex : à un camarade qui a loupé le cours)
Quelle est la définition ? Il s’agit de connaître par cœur les définitions, théorèmes et propriétés indiqués comme essentiels dans la leçon.
2.D’où ?
Quelles sont les compétences et les connaissances indispensables utilisées dans ce chapitre ? Quels sont les autres chapitres utiles pour ce cours ?
3.Avec quoi ?
A quoi ça fait penser ? Les associations d’idées peuvent porter sur des notions de la même matière mais également sur des notions vues dans d’autres matières ou des mots de vocabulaire de la vie courante.
4.Comment ?
Que peut-on faire avec les théorèmes, définitions et informations essentiels du cours ?
5.Pour quoi ?
Quels exercices et quelles questions seront posés lors de l’évaluation ou de l’examen ?
Voici un exemple de carte mentale pour appliquer ces 5 questions aux problèmes mathématiques :
Identifier les points de blocage
Une question utile à se poser pour savoir si on a compris un cours est : Qu’est-ce que j’ai compris ? Il s’agit alors d’expliquer et reformuler avec ses propres mots, de trouver ses propres exemples, de faire des liens avec des informations déjà connues. La compréhension est au cœur de l’activité intellectuelle car il s’agit de découvrir des rapports entre des éléments et d’en inventer de nouveaux. C’est à partir de ces éléments qu’on peut identifier les points de blocage :
- Y a-t-il un mot inconnu qui empêche de comprendre un cours ? Dans ce cas, un dictionnaire ou une référence à un cours précédent sera utile.
- Y a-t-il trop d’informations d’un coup, ce qui entraîne une surcharge et des confusions ? Dans ce cas, il est possible de fractionner les éléments à apprendre en y allant pas à pas. Ce premier travail est déjà un acte de réflexion car il faut sélectionner ce qui est pertinent (quelles sont les informations indispensables, comme les mots clés, les définitions, les dates, les théorèmes ? quelles sont les informations secondaires ?)
- Y a-t-il des connaissances prérequises non maîtrisées (comme si les fondations d’une maison étaient trop fragiles) ? Dans ce cas, il faut reprendre les cours précédents et faire l’effort d’apprendre les notions qui auraient dû être déjà maîtrisées (par exemple, maîtriser les puissances en mathématiques nécessite de connaître les tables de multiplication : mais le travail est peut-être moins important que prévu car il s’agit d’identifier les tables non sues par coeur et d’apprendre seulement celles-ci, avec des moyens mnémotechniques).
Agir sur le fond et sur la forme du cours
La meilleure manière de vérifier si un cours est compris est de raconter, décrire et expliquer avec des mots personnels. La sagesse populaire nous dit : “Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement”. Il est donc utile de s’efforcer de modifier le contenu d’un cours, de se l’approprier, de le transformer pour s’assurer de le comprendre. C’est nécessairement cette action sur la forme et le fond du cours qui permet de le comprendre. Agir sur le fond, c’est expliquer et raconter avec ses propres mots. Agir sur la forme, c’est changer la présentation du cours (par exemple, passer d’un cours écrit à un schéma ou à une carte mentale).
Ainsi il est possible de passer par des activités telles que :
- Se raconter une histoire (drôle, personnelle, intéressante, avec des détails sur la vie des personnages)
- Regrouper les informations par catégories ou toute autre lien logique
- A partir des catégories déterminées, organiser les idées sous forme de cartes mentales, de schémas ou de cartes conceptuelles
- Modifier le contenu (flash cards, fiches de mémorisation avec seulement les titres et sous-titres qu’il faudra compléter à l’oral, sketchnoting)
- Répéter au moins six fois l’information à des moments différents et des endroits différents (exemples : juste après l’avoir entendue, avant de s’endormir, une semaine après…)
Se tester et se corriger pour s’assurer de comprendre un cours
Pour comprendre un cours, il est donc important de :
- créer des ancrages
- à quoi cette information fait-elle penser ?
- comment s’articule-t-elle avec d’autres choses connues ? quelles sont les similitudes ? quelles sont les différences ? quelles sont les causes ? quelles sont les conséquences ?
- s’auto tester :
- exprimer ce qui est compris sans le cours sous les yeux (pour éviter l’impression de comprendre en s’appuyant en réalité sur des indices du cours),
- vérifier l’exactitude puis compléter/ corriger si nécessaire.
Vérifier la traduction interne des éléments du cours passe par sa confrontation avec le cours lui-même :
- repérage des différences entre la traduction personnelle (les propres mots, les schémas ou autre) et les éléments de la leçon,
- rectifications successives jusqu’à la plus grande fidélité possible.
Chaque apprenant effectue sa traduction mentale à travers ses propres filtres, puise dans sa mémoire des souvenirs personnels, des expériences et des acquis forcément différents de ceux de ses camarades. Le risque quand on essaie de comprendre un cours est de le déformer, voire de faire des contre-sens. C’est la raison pour laquelle est il nécessaire de vérifier les traductions mentales en les confrontant aux cours avec des questions : mes évocations sont-elles fidèles au cours ? en quoi sont-elles différentes ? comment les corriger ?
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Sources : Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (édition Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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Les neurosciences au cœur de la classe de Pascale Toscani (éditions Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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