Vacances : quand les enfants sont surexcités, sautent dans tous les sens et ne tiennent pas en place… des ressources pour faire face

Vacances : quand les enfants sont surexcités, sautent dans tous les sens et ne tiennent pas en place… des ressources pour faire face

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Le mouvement, un besoin humain fondamental encore plus intense chez les enfants

Pendant les vacances, certains enfants qui n’ont pas la possibilité de sortir dehors peuvent se montrer surexcités, sauter dans tous les sens et ne plus tenir en place. Il est important de reconnaître que le besoin de mouvement est un besoin fondamental et de donner aux enfants des moyens et ressources pour vivre leur surplus d’énergie sans se faire mal, faire mal aux autres ou casser des choses dans la maison.

Héloïse Junier, psychologue en crèche, rappelle que les jeunes enfants sont programmés pour escalader tout ce qui est à leur portée. Elle écrit : “l’enfant ne souhaite pas escalader, il a besoin d’escalader, il est littéralement programmé pour escalader.”.

Escalader, grimper, se hisser, franchir, courir, monter, glisser, sauter… ces mouvements ont une fonction positive pour le développement des enfants.

Pour aiguiser son sens de l’équilibre et peaufiner ses fonctions motrices, un enfant a besoin de confronter son corps à des situations parfois périlleuses qui lui demanderont de lever la jambe plus haut, de tendre le bras plus loin pour trouver un appui, de chercher davantage son équilibre. Pour couronner le tout, le manque de maturité de son cortex préfrontal ne lui permet pas de freiner ou d’inhiber ses impulsions. L’enfant est littéralement dans l’agir et l’instant présent. En brimant l’exploration spontanée d’un enfant par des interdits, ce n’est pas juste l’enfant que l’on freine, mais son intelligence qui est en train de se construire sous nos yeux. – Héloïse Junier (Guide pratique pour les pros de la petite enfance – Dunod)

Quand les besoins de mouvement et de grand air ne sont pas comblés, les enfants sont physiquement en état de manque et peuvent montrer des signes de tension.

Le simple fait de changer la position du corps a des vertus calmantes

Il se trouve que les enfants savent en général ce dont ils ont besoin. Par exemple, un enfant qui tourne souvent sur sa chaise à roulettes a probablement besoin de ce mouvement parce qu’il l’apaise. Marie-Claude Maisonneuve, spécialiste des réflexes primitifs rémanents, explique que la rotation sur une chaise a des effets potentiellement puissants parce qu’elle redonne à l’enfant l’ensemble des stimulations sensorielles qu’il aurait dû recevoir pendant la gestation, moment critique pour l’évolution de ses réflexes primitifs.

On comprend mieux l’effet des mouvements du corps sur la régulation émotionnelle et pourquoi certains enfants vont tout le temps se balancer sur leur chaise, se faire tourner ou faire des roues (c’était mon cas plus jeune : je passais mon temps à faire des roues et même des équilibres contre le mur du salon… et je me souviens que c’était vraiment irrépressible). Plus nous bougeons, mieux nous sommes à même de réguler nos émotions et ceci est valable pour les adultes et les enfants.

Des petites activités simples peuvent être proposées aux enfants comme des techniques d’auto-régulation :

  • jouer à la statue : tout le monde danse sur la musique et doit s’immobiliser comme une statue à l’arrêt de la musique
  • faire de la balançoire ou du toboggan pour celles et ceux qui ont un jardin
  • bondir de manière rythmée
  • bercer l’enfant
  • sauter sur un petit trampoline d’intérieur
  • traîner l’enfant à travers la maison sur une couverture ou dans un carton
  • faire la ronde
  • dévaler une pente en se roulant par terre pour celles et ceux qui ont un jardin
  • tourner (cependant, la manière de tourner sur soi-même peut influencer l’état des enfants : un tour sur soi-même calme, stable et lent dans un seul sens a un effet calmant mais un tour sur soi-même rapide par saccade et multi directionnel peut entraîner une excitation)
  • proposer à un enfant une petite course aller-retour ou sur place
  • marcher sur une poutre (réelle ou imaginaire) ou sur une trace au sol à suivre (par exemple, les rainures du carrelage ou une ligne marquée au ruban adhésif au sol)
  • toute autre activité physique sans notion de compétition, d’obligation ou qui peut mener à l’énervement (peur de rater, problèmes au sein d’une équipe, jeux agressifs qui dégénèrent en bagarre…)

Mettre la tête en bas, une idée bizarre mais efficace !

Le fait de mettre la tête en bas peut aider un enfant à revenir au calme lorsqu’il se fait submerger par ses émotions et son besoin de mouvement.

Se renverser stimule le système vestibulaire. Le système vestibulaire est un organe sensoriel, situé dans l’oreille interne, qui contribue à la sensation de mouvement et à l’équilibre. Ce système sensoriel est responsable de notre équilibre, de notre orientation spatiale (savoir où notre corps se trouve dans l’espace) et la coordination de nos mouvements.

Des activités spécifiques de renversement peuvent être proposées à plusieurs occasions par jour, pendant quelques minutes, aux enfants qui ont tendance à s’agiter, à s’énerver facilement et rapidement, telles que :

  • s’asseoir avec les pieds en l’air et la tête en bas sur le canapé
  • pratiquer certaines postures de yoga (comme le chien tête en bas ou la salutation au soleil)
  • pour les plus jeunes enfants, les asseoir sur nos genoux pour qu’ils renversent leur tête
  • s’allonger à l’envers sur un gros ballon de gym
  • faire des roues ou des roulades
  • faire le cochon pendu dehors (sur un trapèze, des barreaux, dans une structure de jeux…)
  • faire l’équilibre ou le poirier

Ainsi, quand un enfant s’agite, il peut être utile de lui proposer des activités qui impliquent le fait de renverser la tête. Cela peut lui procurer la stimulation sensorielle dont il a besoin et participer à son retour au calme.