TDA/H : des pistes pour favoriser le réinvestissement en classe de ce qui est appris à la maison (devoirs)

TDA/H : des pistes pour favoriser le réinvestissement en classe de ce qui est appris à la maison (devoirs)

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Il arrive fréquemment que des enfants avec TDA/H semblent bien maîtriser des leçons à la maison, mais éprouvent par la suite de grandes difficultés à réinvestir leurs connaissances dans les exercices en classe et à réussir les contrôles.

Les adultes (parents et enseignants) peuvent avoir l’impression que ces enfants « désapprennent » la matière. Il peut en effet arriver que la compréhension et la mémorisation des notions soient trop fragiles et ne se maintiennent pas.

Cependant, et c’est fréquent pour les enfants avec TDA/H,  il est aussi possible que l’élève soit soumis à un environnement scolaire où les distracteurs sont plus nombreux qu’à la maison (bruits des camarades, grincement des chaises, éléments sur le bureau à portée de main…). Dans ce cas, il aura plus de difficultés à demeurer attentif pour aller au bout de son raisonnement, pour lire les questions en entier et les analyser, pour inhiber ses premiers réflexes et pour s’auto corriger.

Pour pallier la situation, plusieurs pistes sont possibles :

  • faire varier les environnements d’apprentissage et de révision, en exposant l’enfant à des environnements et des stimuli différents à la maison
  • faire imaginer un projet d’avenir positif à l’enfant car il n’y a pas de mémorisation efficace sans une anticipation de la réutilisation de ce qu’on apprend. Ce projet d’avenir concerne à la fois le sens de l’information à plus ou moins long terme (à quoi ça sert ?) mais également le cadre de la restitution de cette information (imaginer le cadre du contrôle ou de l’examen, imaginer les camarades, la salle et l’enseignant au moment de la récitation d’une poésie ou d’un exposé).
  • enseigner des techniques d’identification de la perte d’attention et d’auto régulation :
    • la danse de l’abeille :  Apprendre à contrôler son attention et rester concentré, c’est apprendre à apprivoiser son abeille-regard. Les enfants avec TDA/H peuvent apprendre à reconnaître la présence de leur abeille, à la ramener gentiment sur le tableau ou sur la page quand elle part vers la fenêtre ou la tête du voisin de classe.
    • l’acronyme RAPPEL : Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences cognitives , propose 6 lettres pour se rappeler comment faire attention : RAPPEL. L’idée est d’avoir une stratégie pour identifier les indices qui manifestent une distraction. Le fait d’avoir des outils pour surveiller son attention ouvre la possibilité de ramener tranquillement l’attention avec soi, là où elle doit être.
      • R : regard
      • A : attention
      • P : posture
      • P : pensées
      • E : étirement
      • L : laisser-faire

      Ces lettres rappellent aux enfants ce qu’ils doivent surveiller pour remarquer quand ils commencent à être distraits.

rappel comment faire attention

  • les SPAM : l’acronyme PAM (Proposition d’Action iMmédiate) peut aider les enfants avec TDA/H à ne plus se laisser distraire. Cet acronyme fait référence aux Spams (messages publicitaires indésirables qui invitent de manière plus ou moins forcée à acheter quelque chose). Un PAM, c’est un message envoyé par le cerveau pour passer à autre chose qui a l’air mieux que l’action en cours. Les PAM sont les pubs indésirables du cerveau. Quand les spams nous incitent à acheter des choses, les PAM nous incitent à aller faire quelque chose d’autre. Contre les PAM, il y a la POM : la Promesse d’Obéir à Moi-même. Les POM sont simplement des objectifs que les enfants peuvent se fixer personnellement, comme des petits défis. Ils se promettent à eux-mêmes de faire telle ou telle action, d’atteindre tel ou tel objectif, d’effectuer une action en tant de temps ou à telle heure.

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Sources :

TDA/H : La boîte à outils de Ariane Hébert (éditions De Mortagne)

Les petites bulles de l’attention : se concentrer dans un monde de distractions de Jean-Philippe Lachaux (éditions Odile Jacob)