Enfants : comment renforcer leur confiance en soi pour les aider à réussir à l’école
Enfants : 6 pistes pour renforcer leur confiance en soi et les aider à réussir à l’école
Comment renforcer la confiance en soi des enfants ? Dans leur livre Apprendre à réviser, André Giordan et Jérôme Saltet écrivent :
On est bien d’accord, réviser est souvent pénible, surtout pour passer les examens et les concours tels qu’ils sont conçus en France. Ce qui veut dire qu’il faut une forte motivation pour passer ces épreuves, et une bonne confiance en soi pour y parvenir avec succès.
Or ces 2 compétences ne sont pas innées. On peut avoir des prédispositions qui sont le fruit de notre histoire personnelle, mais la motivation et la confiance en soi peuvent être cultivées. En parallèle, la réussite d’une année scolaire ou à un examen nécessite des révisions efficaces avec des outils d’apprentissage adaptés, une capacité à rester concentré et une bonne hygiène de vie.
Je vous parlerai ici de la confiance en soi et du mental. La confiance en soi enclenche un cercle vertueux : confiance en soi = moins peur de l’échec = motivation = révisions sérieuses et assidues = confiance en soi.
1. Ne plus se laisser déborder par les pensées défaitistes : recadrer les pensées
Les pensées négatives enferment, restreignent et limitent les choix. Les pensées constructives donnent la distance nécessaire pour se préparer à l’action et poussent à éprouver des émotions agréables, comme l’optimisme, l’enthousiasme ou la confiance en l’avenir. Or les émotions agréables sont des émotions créatives : elles incitent à s’ouvrir à la nouveauté, à l’inconnu, à la créativité.
Voici quelques pensées qui encouragent pour renforcer la confiance en soi des enfants :
- J’ai fait un faux pas, que s’est-il passé ?
- Je ne suis pas encore au point, je vais apprendre de mes erreurs
- Ces difficultés sont mon point de départ : qu’est-ce que je peux entreprendre pour les dépasser ?
- Qu’est-ce que je peux entreprendre à mon niveau avec mes possibilités ?
- Tout dépend de moi
- Ce travail précis n’était pas satisfaisant
- Les examens ou concours blancs/ les devoirs surveillés sont des occasions de faire voir tout le travail que j’ai accompli et de montrer à tout le monde à quel point je maîtrise mon sujet.
- J’ai besoin d’aide : où en trouver ?
- Je me suis fait aider cette fois-ci : comment faire seul la prochaine fois ?
- Quand je pense positif et que je travaille dur, le résultat sera forcément meilleur.
2. Se doter de stratégies pour faire face aux difficultés
Face à une difficulté, une personne optimiste utilise des stratégies pour y faire face, la résoudre et chercher un soutien psychologique et social pour plus d’efficacité. Voici quelques questions à se poser pour adopter un comportement constructif :
- Comment faire face aux situations qui me rendent craintif et anxieux ? (par exemple, en observant les autres en pareil cas)
- Comment m’y prendre ? (par exemple, mémoriser efficacement et bien s’entraîner en simulant des mises en situation),
- Est-ce que j’ai besoin d’aide et comment l’obtenir ? (par exemple, discuter avec les autres pour qu’ils ouvrent des pistes auxquelles je n’ai pas pensé)
- Comment me comporter pour gérer ce que je peux contrôler ? (par exemple, faire la liste de tout ce que j’ai à faire, classer les priorités)
3. Prendre conscience de ses ressources et de ses qualités
La confiance en soi dépend du degré de conscience de ses qualités. Chacun de nous possède des ressources et des qualités qu’il est possible de cultiver pour renforcer la confiance en soi des enfants.
– Le journal des réussites
Pour les mettre à jour, il est possible de lister tout ce qu’on sait faire (et pas seulement ce qui se rapporte directement à l’école) : je sais danser le modern jazz, je sais dribbler, je sais faire un crumble aux pommes, je sais aider mes camarades…
On notera ces succès dans un journal des succès et on s’y reportera en cas de baisse de moral. Pour les enfants, il est possible de les aider à nourrir ce journal des succès. Il est possible d’y coller des photos, de noter les impressions ressenties à cette occasion, de noter les encouragements reçus à cette occasion…
– Les échecs surmontés
Les échecs sont très riches en apprentissages si on sait en tirer partie. Il est possible de faire le point sur les échecs rencontrés, sur la manière dont ils ont été surmontés, sur la manière dont certains sont toujours sources de blocages.
La vraie attitude constructive consiste à voir où sont les vrais problèmes : l’échec à l’oral blanc est-elle dû à un sujet trop difficile ou à un manque de préparation ?
- Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
- En quoi ai-je échoué ? Dans la préparation, dans l’organisation de mes révisions, dans mes réponses aux questions ?
- Ai-je fait un hors sujet ? Qu’est-ce qui m’a induit en erreur ?
– Des phrases que les adultes peuvent prononcer pour renforcer la confiance en soi des enfants
Je crois en toi.
Tu peux trouver, tu peux comprendre.
Tu a le droit de choisir par toi-même, tu peux faire tes propres choix.
Tu peux penser, tu peux créer, tu peux poser des questions
Quand tu possèdes la lecture et l’écriture, tu peux être le roi ou la reine du monde.
Tu peux te débrouiller dans toutes les situations, compliquées ou faciles.
Tu peux agir, tu as tout ce qu’il faut pour le faire.
Tu as des idées et des solutions. Tu peux les utiliser et les partager.
Toi aussi, tu peux le faire.
Tu peux aussi ressentir cette fierté du travail accompli, des efforts récompensés.
Tu es un chercheur en savoir, tu es un explorateur.
Tu sais beaucoup de choses.
Tu as un grand trésor à l’intérieur de toi.
Tu as toutes les possibilités d’aller là où tes rêves te mènent.
J’ai toute confiance en toi.
4. Décomposer les objectifs en petites étapes pour renforcer la confiance en soi des enfants
– Les petits pas
La méthode des petits pas (ou kaizen) consiste à découper une grande tâche difficile en plusieurs petites tâches faciles. L’intérêt de cette méthode est de lutter contre le découragement face à un objectif qui semble insurmontable.
Avec la méthode des petits pas, l’objectif final reste le même. Cet objectif est atteint à travers l’accomplissement de petites actions à notre portée à la fois dans le temps et dans l’effort à fournir. Il n’est plus question de fixer un objectif inatteignable dans un temps restreint mais de demander un effort réalisable et minime.
Audrey Akoun et Isabelle Pailleau mentionnent l’intérêt du kaizen dans leur livre “Apprendre autrement avec la Pédagogie Positive”. Elles l’appliquent aux apprentissages scolaires et donnent notamment l’exemple d’une élève devant retenir ses tables de multiplication. En premier lieu, cette élève est incitée à prendre conscience des tables qu’elle connaît déjà. L’idée est de lui montrer que l’effort à fournir est moins important que ce qu’elle s’était imaginée. Une fois les quelques multiplications non connues identifiées, l’élève est invitée à retenir seulement une nouvelle table tous les deux jours. Au bout d’un mois, elle connaissait ses multiplications par cœur.
– Défis
On peut aussi réaliser de petits travaux avec des défis de plus en plus difficiles :
- être capable de mémoriser une fiche en 20 minutes puis en 15 minutes, puis en 20 minutes
- réaliser 4 exercices puis 3 en une heure
– S’auto féliciter
Il est possible de s’encourager à chaque succès, du plus petit au plus grand. On peut se regarder dans une glace, se sourire et se féliciter.
5. S’entourer des personnes encourageantes et bienveillantes
– Enfant, la confiance en soi nous est donnée d’abord par les parents.
Plus on est valorisé, plus on gagne en confiance. L’entourage a un vrai rôle à jouer dans l’encouragement efficace et pertinent. Un encouragement efficace s’attarde sur le processus (les efforts, le travail fourni), sur la description (je vois… et…) et sur l’expression des sentiments (je suis ravie/ charmé/ ça me fait plaisir/ et toi, qu’est-ce que tu ressens devant ta réalisation ?)
Catherine Gueguen écrit dans le livre “Pour une enfance heureuse” que l’enfant ressent un profond sentiment de sécurité intérieure, de confiance, de paix et développe une juste estime de soi-même quand il reçoit de l’amour. Cette confiance en lui et en la vie l’ouvre aux autres et l’encourage à vivre. Le point de départ pour grandir, pour s’épanouir plonge ses racines dans la confiance reçue de la part de ceux qu’on aime, à commencer par les parents.
Un enfant en état d’insécurité intérieure du fait de mots blessants, humiliants comme « Qu’est-ce que tu vas encore inventer comme bêtise aujourd’hui ? », « Qu’est-ce que je vais faire de toi ? », « Qu’est-ce que tu es maladroit(e), tu fais toujours tout tomber ! », doute de lui, devient méfiant et n’ose plus entreprendre. Il peut difficilement être autonome car l’attente d’affection de la part de ses parent le maintient en état de dépendance.
Confiance et liberté vont de pair. Quand la confiance est là, le parent donne de la liberté, de l’espace, de l’autonomie à son enfant, en fonction de son âge et de ses capacités. Il peut prendre son envol.
Au contraire, un enfant surveillé, contrôlé en permanence perd confiance en ses parents et en lui-même. Certains enfants entendent tous les soirs : « As-tu fait tes devoirs ? Réponds-moi. Cela ne me suffit pas que tu me dises oui, je veux les voir. » Le manque de confiance le prive d’un espace pour être librement lui-même, il étouffe et ne peut se sentir responsable. – Dr Catherine Gueguen
– Solliciter l’entourage pour s’entraîner
Pour renforcer la confiance en soi des enfants, il faut s’exercer le plus souvent possible à prendre la parole devant les autres. Il est possible de s’entraîner lors de repas entre amis ou en famille :
- sous forme de questions/ réponses sur un sujet précis à réviser,
- sous forme d’oral blanc où l’entourage joue le jury
- sous forme d’un jeu de rôle car on apprend mieux quand on essaye d’enseigner aux autres ce qu’on a compris…
6. S’aérer, faire des pauses récréatives
Il est inutile de saturer le cerveau de connaissances. Le cerveau a besoin d’être nourri régulièrement avec des activités parallèles : spectacles, cours de musique, cinéma, exposition, sport, activités artistiques, jeux…
Tout ce qui peut vous faire plaisir et vous aérer l’esprit est utile pour éviter la surchauffe. – André Giordan et Jérôme Saltet
La sérendipité est le fait de « trouver autre chose que ce que l’on cherchait ». Laisser l’esprit s’aérer permet de découvrir ou de comprendre de nouvelles choses par association d’idées : faire autre chose peut créer l’occasion d’une “rencontre heureuse” avec de nouvelles idées qui pourront créer des déclics.
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Source : Apprendre à réussir de Jérôme Saltet et André Giordan (éditions Librio). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.
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