Dysgraphie : reconnaître les signes et en comprendre le coût cognitif dans le cadre scolaire
Dysgraphie : reconnaître les signes et en comprendre le coût cognitif dans le cadre scolaire
Dans leur livre Neuropsychologie et stratégies d’apprentissage, Rémi Samier et Sylvie Jacques (orthophonistes) définissent les dysgraphies comme un trouble de l’automatisation et de la réalisation des gestes graphiques et de l’écriture. La dysgraphie est souvent associée à la dyspraxie et/ou à la dyslexie-dysorthographie.
L’écriture manuelle est une tâche dite de “bas niveau” qui, si elle n’est pas automatisée, empêche les élèves dysgraphiques d’être efficaces dans des tâches de “haut niveau” (raisonner, comprendre, mémoriser). Comme l’élève doit réfléchir à son écriture (forme des lettres, respect de la ligne et de la taille…), il ne peut pas écouter en même temps qu’il écrit. La prise de note est particulièrement difficile.
Par ailleurs, la copie est fatigante et démotivante pour les élèves dysgraphiques.
Rémi Samier et Sylvie Jacques listent les éléments à observer pour déclencher une exploration diagnostique de dysgraphie :
- lenteur
- dégradation de l’écriture au cours de la tâche
- tenue du stylo crispée ou trop lâche
- retours en arrière/ retouches du texte écrit/ ratures
- lettres et signes de ponctuation oubliés
- écriture difficile à lire
- non respect des lignes et des tailles des lettres
- mise en page non respectée
- douleurs des doigts et de la main
Il est à savoir qu’une écriture non automatisée peut être lisible et même relativement rapide. Cependant, un élève dysgraphique fournit des efforts énormes pour écrire aussi correctement que possible et se retrouve systématiquement en situation de double tâche : le coût cognitif est tellement élevé que l’écriture manuelle n’est pas rentable scolairement.
Samier et Jacques conseillent donc de consulter un professionnel (orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, graphothérapeute notamment) pour un diagnostic de dysgraphie et de mettre en places des palliatifs à l’écriture manuelle (ordinateur, aide humaine – AESH ou camarade -, leçon photocopiée ou à trous, scanner portatif…).
Pour aller plus loin : Dysgraphie : 8 idées pour aider les élèves dysgraphiques en classe
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Source : Neuropsychologie et stratégies d’apprentissage : concrètement, que faire ? Comprendre les fonctions cognitives pour mieux accompagner les élèves en difficulté de Rémi Samier et Sylvie Jacques (éditions Tom Pousse)
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