6 suggestions pour mémoriser efficacement en utilisant au mieux les lois du cerveau
Les grandes lois du cerveau au sujet de l’encodage des informations lors du processus de mémorisation
L’instant de l’apprentissage, c’est-à-dire de l’encodage, est mystérieux et complexe.
Le cerveau n’apprend pas en appuyant sur le bouton « enregistrement» (et ne se rappelle pas en appuyant sur le bouton « lecture»).
Le processus d’encodage des informations dans le cerveau est très complexe. L’information est instantanément coupée en petits morceaux lorsqu’elle pénètre dans le cerveau, puis projetée sur ses parois internes.
Quand on regarde une image complexe, le cerveau sépare immédiatement les traits diagonaux des traits verticaux et les stocke dans des régions différentes. Il fait de même avec les couleurs. Si l’image est en mouvement, cette donnée « mouvement » sera extraite et stockée dans un endroit autre que si l’image avait été statique. Le cerveau procède à l’identique avec le langage : il le coupe en tranches ou en petits dés.
Ainsi, l’encodage implique tous nos sens et les centres de traitement de ces sens sont disséminés aux quatre coins du cerveau.
Nous nous souvenons mieux d’une information élaborée, significative et contextuelle.
L’information nouvelle pénétrant dans le cerveau peut être assimilée à la création initiale de chemins à travers une forêt vierge. La zone de stockage finale peut être assimilée à la construction des chemins définitifs. Ce sont les mêmes voies de circulation neuronales qui se renforcent au fur et à mesure qu’elles sont empruntées (comme lorsqu’un passage dans une forêt vierge devient de plus en plus défriché à mesure que de nombreuses personnes l’empruntent). C’est la raison pour laquelle les premiers instants de l’apprentissage sont si décisifs pour la restitution de l’apprentissage.
Dans son livre Votre cerveau au top, John Medina rappelle les éléments qui augmentent la durée de mémorisation d’un souvenir en insistant sur les premiers instants de l’apprentissage :
- Plus nous encodons l’information de façon élaborée au moment de l’apprentissage, mieux nous nous en souviendrons.
- Plus l’encodage initial est précis et chargé d’émotion, plus le souvenir est solide.
- Plus une chose a du sens, plus on s’en souvient.
- Nous rappelons beaucoup mieux les choses que nous pouvons personnaliser.
- La meilleure façon d’améliorer le souvenir est de reproduire les conditions de l’encodage initial (la mémoire fonctionnant mieux si les conditions environnementales du rappel imitent celles de l’encodage de départ).
- L’humeur crée des conditions environnementales (Apprenez quelque chose alors que vous êtes triste et vous vous le rappellerez mieux si l’on vous met ultérieurement dans ce même état de tristesse. C’est ce qu les neuroscientifiques appellent l’apprentissage dépendant du contexte ou dépendant de l’état).
6 suggestions pour mémoriser efficacement en utilisant au mieux les lois du cerveau
John Medina propose 6 suggestions pour enseigner, apprendre et mémoriser en utilisant au mieux les lois du cerveau lors de l’encodage des informations.
1.La qualité de l’étape d’encodage (les toutes premières secondes d’apprentissage) est déterminante pour la réussite de l’apprentissage.
La qualité de l’encodage peut être assimilée au nombre de poignées qu’on peut utiliser pour accéder à une information. Plus les poignées qu’on crée au moment de l’apprentissage sont nombreuses, plus il sera facile d’accéder à cette information ultérieurement. Les poignées qu’on peut ajouter tournent autour du contenu, du moment et de l’environnement.
Par exemple, mixer autant de poignées que possible : consulter des images, lire du texte, illustrer les informations avec des exemples personnels, lier les informations avec des éléments déjà présents dans la mémoire, faire des jeux de mots ou des images rigolotes, dessiner des schémas, associer l’information à des éléments du lieu d’apprentissage, se raconter des anecdotes ou des histoires, écrire des mots clés, se faire des films mentaux, susciter des émotions positives (humour, surprise, communion avec les autres…), expliquer à un auditoire (réel ou imaginaire)…
2.Comprendre ce que l’information signifie
Plus un enseignant attache de l’importance au sens de l’information qu’il donne, plus il traitera cette information de manière élaborée (richesse de la manière dont est présenté l’information : images, mots, textes, exemples, anecdotes, mise en scène…) et plus ses élèves retiendront l’information.
3.Se servir d’exemples concrets
Utiliser de nombreux exemples concrets pertinents permet de transmettre le sens de manière à améliorer l’apprentissage.
John Medina conseille aux enseignants et aux étudiants d’illustrer constamment les points essentiels des leçons avec des expériences significatives. Les exemples semblent tirer profit de la tendance naturelle du cerveau aux associations familières.
De nombreuses études montrent que cette idée fonctionne. Dans le cadre d’une expérience, des groupes d’étudiants lisent un article de 32 paragraphes sur un pays étranger imaginaire. Les paragraphes introductifs comprenaient, soit aucun exemple, soit un exemple, soit deux ou trois exemples consécutifs se rapportant au thème principal. Les résultats étaient clairs : plus il y avait d’exemples dans un paragraphe, plus l’information avait de chance d’être retenue. Il est préférable d’utiliser des situations concrètes familières aux apprenants.
Plus un exemple est personnel, plus il est encodé de manière profonde et élaborée et plus il sera retenu. Fournir des exemples est l’équivalent cognitif d’ajouter des poignées sur la porte.
Fournir des exemples personnels, concrets et même humoristiques rend le contenu informatif plus complexe, mieux encodé et donc mieux mémorisé.
4.Commencer par une introduction captivante
Les introductions à un sujet donné sont capitales selon John Medina.
Les événements qui se produisent la première fois que nous sommes exposés à un flux d’information donné jouent un rôle déterminant dans notre capacité à nous en souvenir ultérieurement avec un maximum de précision.
Pour les enseignants, la capacité à créer une introduction captivante peut être déterminante dans la réussite à faire passer un message de manière efficace. Les moments initiaux sont importants parce que le souvenir d’un événement est stocké dans les mêmes zones cérébrales que celles qui ont été activées initialement pour percevoir cet événement.
Plus les structures cérébrales activées au début de l’apprentissage sont nombreuses (plus il y a de poignées à la porte), plus il est facile d’accéder à nouveau à l’information en mémoire.
5.Créer des environnements familiers
Quand l’acquisition des informations et la restitution des souvenirs ont lieu dans les mêmes conditions, la qualité de restitution est meilleure.
Au moment de l’apprentissage, de nombreux éléments de l’environnement – même sans rapport avec les objectifs d’apprentissage – peuvent être encodés dans la mémoire en même temps que les objectifs eux-mêmes. L’environnement enrichit l’encodage, le rend plus profond et plus élaboré, ce qui est l’équivalent de multiplier les poignées sur la porte.
6.Faire des associations avec des éléments déjà présents dans la mémoire
Une information est traitée plus facilement si elle peut être immédiatement associée à une information déjà présente dans le cerveau. En encodant la nouvelle information, nous la comparons à l’ancienne, à la recherche de similitudes et de différences.
Enfin, l’espérance de vie d’un souvenir est accrue simplement en répétant l’information à intervalles réguliers. Sans répétition, même une information académique dont l’encodage initial a été élaboré, significatif et contextuel finit par être oubliée. Il faut en effet rappeler souvent au cerveau que cette information est suffisamment importante pour qu’il ne l’oublie pas.
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Source : Votre cerveau au top de John Medina (éditions Leduc). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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