Maîtriser le circuit de la récompense pour stabiliser l’attention
Maîtriser le circuit de la récompense pour stabiliser l’attention
Le circuit de la récompense est un puissant moteur de motivation…
Dans son livre L’attention, ça s’apprend !, Philippe Lachaux rappelle que le circuit de la récompense est un formidable moteur de la motivation car il capture l’attention. Le circuit de la récompense rend les humains sensibles à tout ce qui provoque en eux un sentiment de plaisir et de gratification immédiate. On ne peut pas qualifier le circuit de la récompense de positif ou négatif car il peut s’activer pour un jeux vidéo comme pour l’envie de savoir quelque chose. Le circuit de la récompense nous influence via une “excitation par anticipation” et nous pousse à obéir à cette soudaine injonction. Philippe Lachaux parle d’une “réaction d’orientation spontanée” vers ce qui nous attire.
Le circuit de la récompense trace pour ainsi dire des chemins grâce à un ingénieux système de mémoire associative. Si vous associez un élément neutre à un objet ou à une situation récompensante, l’élément neutre finit par se charger d’une valence positive. – Philippe Lachaux
…mais ne doit pas être le seul à influencer l’attention.
Philippe Lachaux estime que l’attention ne peut pas rester en permanence sous l’influence principale du circuit de la récompense. En effet, de nombreuses activités ne sont pas immédiatement gratifiantes, mais le sont à long terme, c’est-à-dire après de nombreuses heures d’entraînement. Philippe Lachaux parle de “ticket d’entrée” avant de pouvoir se faire plaisir, comme c’est le cas dans l’apprentissage d’un instrument de musique, dans la maîtrise d’un sport ou dans l’apprentissage de la lecture.
Tant que son niveau de concentration est déterminée essentiellement par son circuit de récompense, un enfant ou un adolescent se prive de nombreuses satisfactions qui lui sont tout simplement inaccessibles.- Philippe Lachaux
S’entraîner volontairement à ne pas céder tout de suite à la tentation
3 questions clés pour maîtriser le circuit de la récompense et stabiliser l’attention
Philippe Lachaux propose donc de s’entraîner à ne pas céder tout de suite à une tentation quand on sent une envie pointer. A cet effet, on peut se poser à soi-même trois questions clés :
- Qu’est-ce que je ressens au moment où émerge l’envie? Comment ça fait dans mon corps ? Où est-ce que ça se passe ?
- Et finalement au moment de céder à la tentation, comme ça fait ? Comment je me sens quand je consulte une notification dès que j’entends le signal ?
- Si je ne cède pas, est-ce que je suis capable de sentir le relâchement d’une petite tension désagréable en moi ?
Ainsi, plutôt que d’obéir à l’envie irrépressible, on peut essayer de simplement sentir le circuit de la récompense s’activer à travers une petite pointe d’excitation éphémère, puis se calmer. Il n’y a rien de plus à faire.
L’intention est primordiale pour résister.
L’intention est importante : il faut vouloir ne pas perdre le fil de l’attention, il faut vouloir résister. Il n’est pas naturel de résister au circuit de la récompense et à ce qui attire l’attention de manière générale (distractions externes, comme les sons ou les mouvements, et distractions internes, comme les rêveries ou la faim).
L’idée n’est pas de formater les processus cognitifs des jeunes pour qu’ils soient froidement attentifs et efficaces en cours, mais de leur communiquer des outils applicables pour maîtriser leur vie mentale quand le contexte l’exige. La stabilité de l’attention passe par l’entraînement à l’identification des premiers signes de distraction ou de tentation (pensée qui divague, regard qui déplace, main qui se tend vers le téléphone, tête qui se tourne…) qui entraînent une réaction en chaîne. Dans un deuxième temps, il s’agit de répéter les habitudes de restabilisation de l’attention jusqu’à automatisation : revenir à la tâche en cours, reprendre une posture stable, ramener la main à soi, fixer le regard droit devant soi.
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Source : L’attention, ça s’apprend !
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