6 propositions pour entretenir la mémoire avec la gestion mentale (collège, lycée, études)

6 propositions pour entretenir la mémoire avec la gestion mentale (collège, lycée, études)

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Quand on parle de mémorisation, il faut tenir compte du processus d’oubli. Le cerveau fait le ménage des souvenirs inutiles donc il est nécessaire de signifier au cerveau qu’une information est utile en la réactivant régulièrement. 

Par ailleurs, si une connaissance est mémorisée en fonction d’une utilisation projetée, il est à craindre que cette connaissance soit oubliée une fois l’objectif atteint. Il est important d’avoir un projet d’avenir positif pour renforcer la mémorisation d’une information (anticiper à quoi va servir l’information dans le futur ET s’imaginer dans le cadre de restitution de cette information – salle d’examen, devant un auditoire pour un exposé…). Cependant, plus l’objectif est étroit ou rapproché dans le temps, plus l’information sera vite oubliée ensuite.

Si l’on désire prolonger ses souvenirs, il faut leur donner un but plus lointain. Mais cela ne suffit pas : il faut également les réactiver régulièrement (en quelque sorte, entretenir le stock des souvenirs). Ces réactivations peuvent prendre la forme de ré-visions (revoir des images et/ou films mentaux) ou de ré-auditions (entendre des mots, des phrases prononcés par soi-même ou d’autres).

Dans son livre Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux, Guy Sonnois propose 6 pistes pour entretenir au mieux la mémoire avec la gestion mentale. Ces propositions sont valables pour le collège, le lycée et les études supérieures.

1.Former des évocations dès la première mise en contact avec l’information à mémoriser

Pendant un cours, une lecture, pendant l’apprentissage d’un poème ou d’une définition, des évocations mentales sont formées dans la tête. C’est important de se forcer à être attentif et de prendre conscience des évocations formées.

Aussitôt ces évocations formées, il s’agira de les projeter dans un avenir où elles reçoivent la “mission” de revenir (ex : s’imaginer réciter une poésie devant la classe ou passer le bac dans la salle d’examen).

2.Se repasser le film ou la bande sonore le plus tôt possible après ce premier contact

Un moyen efficace pour cela est de se poser la question suivante après un cours ou à la fin d’une leçon : “qu’est-ce que j’ai en tête sur ce que je viens d’apprendre ?”.

Il suffit de quelques secondes ou minutes, au plus tard le soir-même, au mieux dans les 15 minutes suivant le premier effort de mémorisation (attention + évocation + projection).

Cette deuxième étape est pertinente seulement si cette ré-évocation (ré-vision ou ré-audition) est réalisée SANS relire les notes avant ni les avoir sous les yeux. Cela permet d’identifier dans un deuxième temps les erreurs et lacunes et donc de donner une direction et un projet aux efforts de relecture des notes ou du chapitre.

Sonnois écrit que cet effort pour faire revenir le maximum de ce qui a été retenu d’un cours ou d’une lecture avant de relire ses notes peut paraître ennuyeuse et peu économique mais on se rendra compte à l’expérience qu’elle est efficace pour une mémorisation efficace à long terme.

3.Identifier des évocations essentielles en triant les informations importantes

Pour certaines leçons denses ou cours détaillé, il est impossible de retenir tous les détails et toutes les phrases mot à mot (et souvent peu souhaitable). Il convient alors de décider ce que l’on va conserver : Sonnois les appelle les “évocations essentielles“, celles auxquelles vont se rattacher les autres évocations secondaires.

Pendant le cours ou la lecture, l’effort doit non seulement porter sur la traduction des informations en évocations mentales personnelles mais aussi (et surtout !) sur les relations qui unissent les diverses informations qui sont transmises et que l’on évoque. Ce sont ces liens qu’il faut repérer et traduire en évocations (soit logiques, soit imaginaires). Ces liens seront les fondements des indices récupérateurs (je pense à telle image, son et, par lien, je pense à d’autres informations que je peux dérouler).

Les évocations essentielles doivent porter sur des mots clés, des phrases significatives, des dates charnières, des schémas. Si c’est difficile de sélectionner les informations clés, il est possible de demander à l’enseignant de les préciser.

4. Créer des supports et outils de mémorisation efficaces d’un point de vue personnel

Il existe des supports plus ou moins parlants pour chacun et chacune. Un support efficace est celui qui fait revenir aisément les évocations mentales et les réunit sur un document unique (fiche cartonnée, feuille, flash cards, bande sonore, carte mentale…).

La présentation de ce support est importante surtout pour ceux qui retiennent mieux ce qu’ils ont perçu avec les yeux.

Ces supports vont être la base de la mémoire à long terme. Ils seront à apprendre et maîtriser précisément parce qu‘ils fournissent les “fils” (via les indices récupérateurs) à tirer pour dérouler le contenu complet. 

Il faut pour cela procéder par allers-retours entre le support et la tête autant de fois que nécessaire pour en restituer parfaitement le contenu.

Un piège commun est de se contenter de relire ou regarder (ou réentendre) le support sans s’auto interroger AVANT.

Plus le support est personnel (plan, couleurs, mots propres, disposition et organisation), plus il est efficace.

5.S’amuser à utiliser les associations pour remonter au contenu

A partir des supports de mémorisation, il sera possible de retrouver l’ensemble des évocations et de remonter jusqu’à la leçon.

Pour intérioriser une connaissance et la mémoriser, on la traduit et on la réduit.

A l’inverse, pour la retransmettre, on la re développe et on la re traduit dans sa forme originelle.

6.Faire une travail d’entretien et réactivation régulier

Le mieux pour un travail d’entretien de la mémoire est de faire revenir d’abord l’évocation du support et de comparer après avec l’original. Puis, à partir d’elles, retrouver le plus de détails possibles avant de relire toutes les notes des cours ou le manuel pour préparer un projet plus important, à plus long terme (concours, examen).

Des études ont permis de préciser quels étaient les rythmes idéaux des réactivations :

  • 10 minutes après un effort de mémorisation
  • avant la fin du premier jour
  • après une semaine
  • chaque mois

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Source : Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (éditions Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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