De la petite enfance à l’adolescence : les clés pour construire la confiance en soi

De la petite enfance à l’adolescence : les clés pour construire la confiance en soi

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Dans la petite enfance

Dans la petite enfance, la confiance en soi se construit dans la proximité émotionnelle et le contact physique de l’enfant avec ses parents. Le maternage proximal (portage physiologique, sommeil partagé, réponse aux pleurs des bébés, allaitement) fonde le sentiment de conscience de soi du petit enfant.

L’attachement, loin d’interférer avec l’exploration, va de pair avec elle : plus un enfant peut compter sur ses parents, plus il se sentira en sécurité pour explorer le monde (puisqu’il sait qu’il pourra se replier dans des bras chaleureux et empathiques en cas de problème).

Par ailleurs, il est important de respecter les sensations (chaud, froid, faim, sommeil..) et les émotions dès la plus petite enfance. Un enfant ne veut pas mettre son manteau alors que nous pensons qu’il en a besoin ? C’est là une occasion pour lui de se tester et d’écouter les messages personnels que lui envoie son corps. On pensera juste à prendre le manteau dans un sac et à le sortir sans commentaire humiliant ou culpabilisant si l’enfant le demande une fois dehors : “Ton manteau est là, tu peux le prendre si tu as froid.”

De plus, nier ou minimiser les émotions (ex : Ne pleure pas, ce n’est rien) et sensations de l’enfant (ex : Mais non, ça ne fait pas mal) revient à l’embrouiller. Il est important d’enseigner à un enfant à faire confiance à ses propres perceptions, à écouter sa voix intérieure. Quand un parent reflète les émotions ressenties par son enfant, le premier apprend au deuxième à se fier à son propre jugement et à sentir ce qui est sécuritaire pour lui-même.

Enfin, nous pouvons revenir à l’un des piliers de la pédagogie Montessori « Aide moi à faire tout seul » en aménageant l’environnement pour que l’enfant agisse et gagne en pouvoir personnel (ex : des meubles bas, une tour d’observation) et permettre aux bébés de se mouvoir librement (par exemple en ne les mettant pas dans des positions desquelles ils ne peuvent pas sortir seuls comme asseoir un bébé qui ne peut pas le faire seul).

Pour aller plus loin : Théorie de l’attachement : la manière dont on réconforte un bébé qui pleure et qui souffre influence sa personnalité à vie

 

Dans l’enfance

L’un des piliers de la confiance en soi dans l’enfance reste l’amour inconditionnel. Aimer les enfants de manière inconditionnelle signifie que l’amour qu’on leur porte ne varie pas en fonction de leurs notes, de leur classement à une compétition, de leurs erreurs ou de leurs amis.
Se sentir accepté inconditionnellement est la base fondamentale de l’épanouissement, de l’estime de soi et du bonheur. Un enfant qui se sent aimé en profondeur peut aller de l’avant sans avoir besoin de s’imposer ni se mettre en retrait.

Par ailleurs, il est de notre ressort d’adulte de mettre en place un environnement qui permettent aux enfants d’adopter un état d’esprit de développement. Il s’agit d’avoir une foi inébranlable dans les capacités et le potentiel de l’enfant. Cela passe notamment par le fait d’encourager les efforts et les stratégies utilisées dans le cas d’une réussite et d’orienter vers des stratégies plus appropriées et efficaces dans le cas d’un échec (tout en reconnaissant la déception et la tristesse éprouvée par l’enfant).

En parallèle, il est important d’accueillir les erreurs comme la manifestation d’un état de connaissance qu’il est utile de faire évoluer. Dès lors que l’erreur est vue non pas comme un échec mais comme une information précieuse sur les processus mentaux en jeu chez l’enfant : elle devient même une alliée pour les apprentissages.

En grandissant, les enfants ont encore besoin d’empathie, de compréhension et de respect. L’écoute active est toujours utile et efficace pour consolider la confiance en soi des enfants. L’écoute active peut passer par des expressions du type : Tu sembles (fâché contre)…, Tu es tellement (en colère) que tu as envie de…, Tu es déçu…, Tu as l’impression qu’on t’aime moins que ta sœur, Tu aimerais mieux…

Enfin, travailler sur notre propre confiance en tant qu’adultes, c’est devenir capable de donner de la liberté, de l’espace, de l’autonomie aux enfants, de ne pas les encombrer avec des peurs qui nous appartiennent, des répressions émotionnelles (« n’aie pas peur », « c’est pas si difficile ») ou un besoin de contrôle hérité de nos propres conditionnements.

Pour aller plus loin : Renforcer la confiance en soi des enfants

 

Dans l’adolescence

Les adolescents ont encore besoin d’être rassurés et consolés (malgré les apparences). Ils ont besoin d’adultes bienveillants, chaleureux et empathiques à leurs côtés. Les adultes conservent une importance capitale auprès des adolescents : le réservoir affectif des adolescents a besoin d’être rempli régulièrement et les ados ont besoin de présence… et de câlins de la part de leurs parents (sans les leur imposer, surtout pas en présence de leurs amis).

De plus, souvent, nous avons tendance à penser que nous savons mieux que les adolescents ce qui est bon pour eux. Nous pouvons nous contraindre à moins parler et à passer par des questions ouvertes plutôt que par des conseils ou des ordres avec les adolescents :

  • Comment as-tu procédé ?
  • Par quoi as-tu commencé ?
  • Quelles difficultés as-tu rencontrées et comment les as-tu affrontées ?
  • Qu’est-ce que tu penses avoir appris en faisant ce travail ?
  • Qu’est-ce que tu vas modifier, après avoir réfléchi à tout ça ?

Nous pouvons également inciter les adolescents à s’entraîner à se dire qu’ils sont quelqu’un de bien, à se faire confiance en listant leurs qualités et en veillant à ne pas se comparer aux autres (comme le disait si bien Albert Jacquard : “Il n’y a pas de hiérarchie, il n’y a que des différences”). Ils peuvent également travailler leur conscience corporelle à travers des exercices de pleine conscience et une attention portée à leur posture (épaules en arrière, menton levé, dos droit, pieds bien ancrés dans le sol, mains sur les hanches, sourire).

Pour aller plus loin : 14 manières d’augmenter le niveau de confiance en soi des adolescents

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Mes conseils lecture sur ce sujet :

Petite enfance : J’aide mon enfant à avoir confiance en lui de Edwige Antier (éditions Robert Laffont)

Enfance : 50 activités bienveillantes pour renforcer la confiance en soi de Caroline Jambon (éditions Larousse)

Adolescence : 30 jours pour trouver ma voie et vivre mes rêves : mon carnet d’orientation et GPS de vie. de Isabelle Servant (éditions Eyrolles)

Crédit illustration : freepik.com