14 manières d’augmenter le niveau de confiance en soi des adolescents

14 manières d’augmenter le niveau de confiance en soi des adolescents

augmenter le niveau de confiance en soi des adolescents

1.Aimer les adolescents de manière inconditionnelle

Aimer les adolescents de manière inconditionnelle signifie que l’amour qu’on leur porte ne varie pas en fonction de leurs notes, de leur classement à une compétition, de leurs erreurs ou de leurs amis.

Se sentir accepté inconditionnellement est la base fondamentale de l’épanouissement, de l’estime de soi et du bonheur. Un ado qui se sent aimé en profondeur peut aller de l’avant sans avoir besoin de s’imposer et ne se met pas systématiquement en retrait.

Pour retrouver cet amour inconditionnel envers nos adolescents même (et surtout) dans les moments difficiles où le lien est près de la rupture, nous pouvons nous poser ces questions à nous-mêmes :

  1. Quelles sont les qualités que j’apprécie chez mon enfant ?
  2. Quels talents est-ce que je lui reconnais ?
  3. Quelles sont les petites phrases que j’aime l’entendre prononcer ?
  4. Comment m’a-t-il épaté dernièrement ?
  5. Qu’est-ce que j’ai envie de faire avec lui ?

 

2.Cultiver un état d’esprit de développement

Les personnes caractérisées par un état d’esprit de développement ont la croyance que le talent et l’intelligence peuvent croître avec des efforts, de l’entraînement et des leçons apprises des échecs et des autres. Ces personnes sont enthousiastes à l’idée d’apprendre.

Il est de notre ressort d’adulte (et encore plus en position d’enseignement) de mettre en place un environnement qui permettent aux adolescents d’adopter un état d’esprit de développement. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître les efforts et les progrès des ados mais également d’avoir une foi inébranlable dans les capacités et le potentiel de l’adolescent et de mettre en place des stratégies pour les aider à déployer leur plein potentiel.

Il ne s’agit pas tant d’encourager les efforts que les stratégies utilisées dans le cas d’une réussite et d’orienter vers des stratégies plus appropriées et efficaces dans le cas d’un échec.

Carol Dweck, créatrice du concept d’état d’esprit de développement, estime que les enseignants efficaces dont les classes sont remplies d’élèves avec un état d’esprit de développement encouragent en permanence les stratégies d’apprentissage et montrent comment ces stratégies ont mené au succès.

Quand un élève est bloqué, ses efforts ne suffisent pas ! Il ne s’agit pas d’encourager les adolescents à redoubler d’efforts avec des stratégies inefficaces. Il s’agit plutôt de leur apprendre à demander de l’aide quand ils en ont besoin et de savoir où chercher les bonnes ressources au bon moment.

La manière dont on réagit à un échec d’un ado va forger son état d’esprit. Même quand un adulte met l’accent sur les efforts alors que l’adolescent a échoué (par exemple, une note en dessous de la moyenne en maths), le fait de s’arrêter sur la notion d’efforts et de ne pas enchaîner sur ce qui peut être appris de cet effort a tendance à favoriser un état d’esprit fixe (exemple : “Tout le monde ne peut pas être bon en maths, tu as de bonnes performances dans d’autres matières” vs. “Comment peut-on améliorer ce résultat ? De quoi as-tu besoin ? Qu’est-ce qui pourrait t’aide à progresser ?”).

 

3.Autoriser les erreurs

Les dernières recherches en neurosciences ont montré que le cerveau apprend grâce à l’erreur. Le cerveau fait en permanence des prédictions. Ces prédictions sont issues d’hypothèses à propos de l’état du monde, lesquelles ont été progressivement affinées sur la base de précédentes observations et expériences.

La différence entre la prédiction et l’observation est un signal d’apprentissage et ouvre la porte à une actualisation qui permet accroître progressivement l’adéquation entre les prédictions et les observations qui proviennent de l’environnement.

A l’école, l’erreur des adolescents peut être considérée comme la manifestation d’un état de connaissance qu’il est utile de faire évoluer. C’est là le travail des enseignants.

S’intéresser aux erreurs des élèves permet de comprendre les prédictions de l’élève, et de connaitre ses hypothèses.

Dès lors que l’erreur est vue non pas comme un échec mais comme une information précieuse sur les processus mentaux en jeu chez l’élève : elle devient même une alliée pour les apprentissages.

 

4.Valoriser les efforts et les stratégies (plutôt que le résultat et les notes)

Je vous propose plusieurs outils à utiliser avec les adolescents pour renforcer leur confiance en soi à travers la valorisation des stratégies et des efforts :

9 cartes pour cultiver le growth mindset des enfants : persévérance, efforts, défis, stratégies personnelles

cartes growth mindset

10 questions pour cultiver la persévérance chez les enfants (et instaurer un état d’esprit de développement)

cartes persévérance

cartes persévérance enfants

 

5.Fournir des ressources pour aider les adolescents à acquérir les compétences qu’ils désirent

Éduquer n’est pas synonyme de punir ou de faire à la place mais plutôt d’enseigner et d’accompagner vers l’autonomie. Il est possible de fournir des ressources à la fois affectives, intellectuelles et matérielles aux adolescents pour qu’ils cheminent vers l’autonomie.

Cela peut passer par le fait de réfléchir à la manière dont l’environnement proposé aux adolescents est organisé et à notre attitude éducative (raisonner en termes de besoins, d’émotions, de réservoir affectif plutôt qu’en termes de limites et de punition).

 

6.Encourager les adolescents pour nourrir leur persévérance

Quand on commence à voir un adolescent différemment, on voit un adolescent différent sous nos yeux : c’est le pouvoir de l’effet Pygmalion. Les attentes et croyances sur les compétences et le potentiel d’un enfant modifient son évolution scolaire. Quand un adulte porte une foi inébranlable dans les capacités d’un adolescent, alors cet adolescent peut s’épanouir et s’engager dans les apprentissages avec confiance (même si c’est difficile).

Voici quelques propositions pour encourager les adolescents efficacement :

affiche je crois en toi 

 

7.Rassurer et consoler

Les adolescents ont encore besoin d’être rassurés et consolés. Ils ont besoin d’adultes bienveillants, chaleureux et empathiques à leurs côtés.

A l’adolescence, tous les systèmes d’attachement se redéfinissent. Chez les enfants, le simple fait de voir leurs parents déclenchent de la sécurité émotionnelle via la sécrétion d’ocytocine. Chez les adolescents qui sont avec leurs amis, la vision des parents va plutôt déclencher une réaction de stress car le plus important à cet âge là est de se relier avec les autres du même âge comme pour former une tribu.

Cependant, les adultes (parents et enseignants) conservent une importance capitale auprès des adolescents : le réservoir affectif des adolescents a besoin d’être rempli régulièrement et les ados ont besoin de présence… et de câlins de la part de leurs parents (sans les leur imposer, surtout pas en présence de leurs amis).

 

8.Cultiver l’intelligence émotionnelle (s’affirmer sans s’imposer ni s’effacer)

L’intelligence émotionnelle, c’est pouvoir se laisser traverser les émotions, les nommer avec précision, les exprimer sans violence et les utiliser pour servir des besoins.

En tant qu’adultes, nous pouvons cultiver l’intelligence émotionnelle des adolescents en leur apprenant à revenir à leur corps et leurs sensations, les émotions passant d’abord par des sensations dans le corps.

Les émotions ont 5 dimensions :

  • les sensations corporelles
  • les pensées qui alimentent l’émotion
  • la nature de l’émotion
  • l’intensité de l’émotion
  • les tendances à l’action

Ainsi, il est possible de refléter ces cinq dimensions aux adolescents :

  • “Je vois que tu es tendu, tes poings sont serrés et j’ai l’impression que ton cœur bat très vite”
  • “Tu penses peut-être que l’autre a fait exprès de te provoquer et tu te dis que tu dois te venger”
  • “Tu es tellement en colère que tu as l’impression que tu vas exploser”
  • “Ta colère est proche de la folie”
  • “Tu as envie de tout casser, de frapper et tu as du mal à t’en empêcher”

 

9.Laisser les adolescents donner leur avis et faire des choix

Souvent, nous avons tendance à penser que nous savons mieux que les adolescents ce qui est bon pour eux. En même temps, les adolescents ont soif d’autonomie et de pouvoir personnel. Plus nous allons vouloir imposer nos idées, plus les adolescents vont se vouloir défendre leur intégrité et faire preuve de pouvoir personnel.

 

10.Sensibiliser les adolescents à l’auto empathie (via la pleine conscience)

Les adolescents peuvent avoir une estime de soi assez faible si les expériences qu’ils ont faites dans le passé les ont amenés à penser qu’ils sont incapables, qu’ils ne sont pas dignes d’amour ou qu’il ne sert à rien d’essayer.

Il est possible qu’ils aient appris à enfouir leurs émotions (“même pas peur”, “non, je ne suis pas triste”, “je m’en fous”) ou qu’ils soient victimes d’impuissance apprise. L’expression « impuissance apprise » désigne le découragement engendré par la répétition d’échecs dans une situation donnée malgré les efforts accomplis pour remplir cette tâche. L’impuissance apprise est ce que l’on ressent quand on pense que, quoi qu’on fasse, cela ne servira à rien.

Ainsi, l’auto empathie peut être utile pour les adolescents dans le sens où ils vont apprendre à se donner de la compassion, à agir comme des amis envers eux-mêmes pour accueillir leurs émotions difficiles. Cela peut passer par la pratique de la pleine conscience qui apprend à revenir à ce qui se passe dans le corps, dans le coeur et dans l’esprit.

Il existe des ouvrages de pleine conscience dédiés aux adolescents dont celui-ci qui propose un programme clé en main :

tout est là juste là

 

11.Sensibiliser les adolescents à la gentillesse et la compassion (= l’empathie)

3 éléments clés sont à garder en tête quand on veut cultiver l’empathie chez les adolescents  :

.L’empathie est faite d’habitudes et de pratique.

.L’empathie est un verbe.

.L’empathie commence avec une seule personne, un seul petit geste.

Je propose de nombreuses ressources pour cultiver l’empathie des enfants et adolescents sur le blog dont voici quelques idées :

+ Un livre pour apprendre à vivre ensemble en classe et éduquer à l’empathie (primaire et collège)

apprendre vivre ensemble classe

 

12.Moins parler (donner moins de conseils aux ados mais poser plus de questions ouvertes)

Moins de mots pour plus d’efficacité ! Nous pouvons nous contraindre à moins parler et à passer par des questions ouvertes plutôt que par des conseils ou des ordres avec les adolescents :

  1. Comment as-tu procédé ? Par quoi as-tu commencé ? As-tu procédé par étapes ?
  2. Qu’est-ce qui t’a surpris dans cette activité ? Qu’est-ce qui t’a rassuré ?
  3. Qu’est-ce qui t’a aidé à réussir cette activité ? Fais la part de ce qui vient du travail lui-même, de tes propres compétences, des ressources que tu as mobilisées.
  4. Quelles difficultés as-tu rencontrées et comment les as-tu affrontées ?
  5. Qu’est-ce qui, peut-être, t’a manqué pour réussir ?
  6. Cette activité ressemble-t-elle à d’autres que tu as déjà faites ? Lesquelles ?
  7. Après coup, te dis-tu quelque part : « j’aurais pu procéder autrement » ?
  8. Qu’est-ce que tu penses avoir appris en faisant ce travail ? Ou que fallait-il connaître pour bien le réaliser ?
  9. Quels enseignements pourrais-tu tirer de ce travail pour d’autres, différents ? Si tu avais trois conseils à donner à un camarade qui aurait à faire le travail, que lui dirais-tu ?
  10. Qu’est-ce que tu vas modifier, après avoir réfléchi à tout ça ?

 

13.S’entraîner à écouter (pratiquer l’écoute active)

Dans l’écoute active, l’adulte essaie de comprendre ce que ressent l’adolescent, de saisir ce que son message veut dire. Ensuite, l’adulte transforme sa compréhension dans ses propres mots et retourne le message à l’ado pour vérification.

Le plus important pour l’adulte est de transmettre son propre message “décodé” sans évaluation, sans opinion, sans conseil ni raisonnement ou encore analyse. Il retourne seulement ce qu’il pense être le sens véritable du message de l’adolescent.

L’objectif de l’écoute active est d’aider l’ado à en dire plus, à approfondir, à mieux développer sa pensée.

L’écoute active nécessite un ensemble d’attitudes pour qu’elle soit efficace. On doit vouloir :

  • prendre le temps d’écouter ce que l’adolescent veut dire
  • aider l’ado à résoudre son problème sans conseiller ni raisonner ou encore imposer sa propre solution
  • accepter les sentiments de l’adolescent sans imposer ce qu’il “devrait” ressentir
  • faire confiance aux capacités de l’ado à réfléchir et trouver ses propres solutions
  • comprendre que les émotions évoluent (il n’y a pas lieu de s’effrayer des émotions qui sont exprimés car elles ne sont pas permanentes… elles passeront d’autant plus facilement qu’elles seront entendues, accueillies et comprises)
  • voir l’adolescent comme une personne différente de soi : on se met dans la peau de l’ado pour comprendre son ressenti, sa vision des choses, sa perception de la réalité pour la lui refléter en miroir.
  • accepter de changer nos opinions et nos attitudes : adopter le point de vue de l’adolescent peut nous amener à redéfinir notre propre manière de voir les choses.

L’écoute active peut passer par des expressions du type :

Tu sembles (fâché contre)…

Tu es tellement (en colère) que tu as envie de…

Tu n’aimerais pas…

Tu aimerais mieux…

Tu crois que…/ Tu as cru que…

Tu as l’impression que…

Tu te sens…

Quelque chose (te fait peur/ te met en colère/ te rend triste), c’est ça ? 

C’est vraiment….  qui (te fait peur/ te met en colère/ te rend triste) ?

Tu en as assez de…

 

14.Être un “bon” modèle à imiter

Confiance en soi et liberté vont de pair chez les adolescents. Travailler sur notre propre confiance, c’est aussi devenir capable de donner de la liberté, de l’espace, de l’autonomie aux ados, de ne pas les encombrer avec des peurs qui nous appartiennent, des répressions émotionnelles (« n’aie pas peur », « c’est pas si difficile ») ou un besoin de contrôle hérité de nos propres conditionnements.

Les adolescents apprennent beaucoup par imitation et sont très sensibles à la communication non verbale. Ils saisissent bien les messages contradictoires que leur envoient les adultes. Profitons de l’éducation de nos enfants et adolescents pour nous élever nous-mêmes… dans tous les sens du terme !

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Pour aller plus loin, je vous conseille mon lire 50 activités bienveillantes pour renforcer la confiance en soi des enfants (6/ 12 ans) aux éditions Larousse. Un commentaire d’une lectrice dit “Très très utile pour mon ado.”