Comment motiver les élèves ?

Les enseignants peuvent activer des leviers en classe pour répondre à la question : comment motiver les élèves ?

Des stratégies de motivation active issues des sciences cognitives

Dans son livre L’apprentissage visible, John Hattie liste des stratégies pour motiver les élèves.

• Valoriser les productions des élèves (poèmes, textes écrits, productions artistiques, cartes de géographie…) pour que chaque élève dispose de travaux dont il soit fier
• Attribuer les résultats aux efforts entrepris car le simple fait de réussir une fois ou d’avoir une bonne note ne suffit pas à rompre avec la résignation. Il arrive que des élèves attribuent leur réussite à des causes externes (comme si c’était un coup de chance ou une gentillesse de la part du professeur qui aurait noté gentiment).
• Souligner le lien entre les défis actuels et des problèmes résolus dans le passé
• Fournir un feedback : tous les compliments doivent s’ancrer dans la réalité, être justifiés par le contexte, être compris et appréciés par l’élève à qui il est adressé (et donc pas donnés à la volée, de manière forcée, inauthentique pour flatter l’élève ou le consoler avec pitié)
• Apprendre à connaître les élèves en tant que personnes avec leur parcours de vie singuliers pour ajuster les retours et remédiations (tant sur la forme que sur le fond)
• Eviter de renforcer les pensées autodévalorisantes en pratiquant la métacognition et en évoquant les aspects réussis, même si c’est minime ( “Tu as réussi à…. J’ai remarqué que tu as essayé de…”)
• Pointer les erreurs en précisant pourquoi c’est faux, quels étaient les attendus, où trouver des ressources pour se corriger (leçon, autres exercices, fiches méthodes, copie d’un camarade…)
• Expliquer les échecs par des raisons logiques :
  • un manque de connaissances
  • un manque d’entraînement
  • des erreurs dans la mise en oeuvre des procédures
  • un manque d’efforts
  • des difficultés de gestion des priorités et d’organisation
  • des objectifs mal compris, des consignes mal lues
  • un écart trop important entre les connaissances réelles de l’élève et celles visées
• Parler de plasticité neuronale aux élèves en leur expliquant que les aptitudes ne sont jamais figées mais qu’elles sont le résultats d’entraînement dans le temps
• Valoriser les objectifs en termes de progression personnelle dans le temps (augmentation des notes ou des moyennes même de demi-points) grâce à des indicateurs comparables dans le temps
• Mettre les élèves démotivés en situation de réussite en allégeant le nombre d’exercices ou en permettant d’avoir le cours sous les yeux par exemple. Quand les notes progressent, il est recommandé de souligner pourquoi l’élève a réussi : il a persévéré, il a écouté les conseils, il a appliqué de nouvelles méthodes, il a travaillé.

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Motiver les élèves par l’enseignement explicite

Une activité doit respecter quatre conditions pour motiver les élèves :

• accorder une valeur positive à cette activité : l’élève doit percevoir le sens pour lui (ce n’est pas le professeur qui doit être convaincu de l’intérêt de la tâche mais bel et bien l’élève),
• percevoir son utilité,
• se sentir suffisamment compétent pour réussir l’activité,
• pouvoir effectuer des choix (par exemple, dans l’ordre de résolution des exercices).

Par ailleurs, le couple travail/ résultat n’est pas toujours vrai. Certains élèves réussissent à l’école avec peu d’efforts, tandis que d’autres ont des performances faibles alors qu’ils fournissent beaucoup de travail personnel. Ces derniers fournissent un travail inefficace. Ils ont du mal à faire le lien entre la tâche qu’ils sont en train de réaliser et les notions qu’il y a derrière. Là aussi, l’enseignement explicite aide à fournir un travail plus efficace. Cela peut être source de démotivation. Pour contrer cet effet, enseigner de manière explicite stimule la motivation intrinsèque car, d’une part, le but devient clair et, d’autre part, les stratégies à mettre en pratique sont connues.

Expliciter, c’est réfléchir au sens de ce qu’on propose aux élèves, aux groupes d’activités enseignés. Cela passe par un découpage de la notion à acquérir en sous-unités à enseigner spécifiquement : les connaissances pertinentes, les stratégies efficaces, le comportement attendu. Une fois ces sous-unités de la compétence visée identifiées, il est pertinent de les enseigner explicitement pour qu’elles soient accessibles à tous les élèves. Une question clé pour l’enseignement explicite est : « Quelles sont les différentes habiletés impliquées dans cette activité complexe ? »

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Source : L’apprentissage visible : ce que la science sait sur l’apprentissage de John Hattie (éditions L’Instant Présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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