4 critères d’une bonne maîtrise de l’orthographe
4 critères d’une bonne maîtrise de l’orthographe
Une bonne maîtrise de l’orthographe est un objectif de l’apprentissage du français. La grammaire, la conjugaison, et l’orthographe lexicale sont au service d’une bonne maîtrise de l’orthographe en français. Ghislaine Wettstein-Badour s’est spécialisée dans la rééducation de la lecture, l’écriture et l’orthographe chez les enfants et les adolescents. Elle s’est beaucoup documentée sur les neurosciences appliquées en pédagogie et a créé deux méthodes optimisées d’apprentissage de la lecture et de l’écriture, en insistant sur la bonne maîtrise de l’orthographe.
Ghislaine Wettstein-Badour estime que les difficultés que de nombreux enfants rencontrent avec l’orthographe sont dues au fait que l’enseignement ne prend pas en compte les exigences du fonctionnement cérébral. Elle propose plusieurs éléments essentiels pour une pédagogie optimisée au service d’une bonne maîtrise de l’orthographe française qui s’appuie sur les découvertes scientifiques les plus récentes concernant le fonctionnement du cerveau. Ces 4 critères permettent de faire des progrès durables en orthographe.
1.Connaître le code alphabétique de la langue pour une bonne maîtrise de l’orthographe
Avant d’entrer dans la complexité de la grammaire, il est indispensable de pouvoir écrire correctement les mots qui s’écrivent comme ils se prononcent. L’apprentissage explicite et alphabétique est une garantie de succès de cette première brique de l’apprentissage de l’orthographe.
Savoir qu’il faut mettre “ss” entre deux voyelles pour écrire le son “s” et un seul pour traduire “z” est une connaissance orthographique liée à l’apprentissage de la lecture. Il en est de même pour le son “g” qui s’écrira avec un “u” dans “guitare”.
2.Intégrer l’épellation dans l’apprentissage
Pour reproduire ce que l’on entend ou les sons qu’on se représente mentalement, il faut d’abord savoir les écouter et les différencier les uns des autres. L’épellation constitue le meilleur moyen pour parvenir à surmonter les difficultés à comprendre les liens qui unissent les sons aux graphismes.
Cette technique, dont des études neurologiques récentes viennent de montrer l’efficacité dans l’apprentissage de l’orthographe, permet à la fois une bonne maîtrise de l’orthographe et une fluidité de lecture.
3.Faciliter l’apprentissage des règles orthographiques en les classant par catégories : le rôle de la grammaire
La mise en mémoire se fait par catégorisation : verbes, noms propres, noms communs, adjectifs, mots de liaison… La catégorisation des mots implique de savoir reconnaître le rôle de chacun dans la phrase écrite, comme il est nécessaire de le faire dans la langue orale. La fonction du mot dans la phrase modifie souvent la manière de l’écrire.
Les neurosciences tendent à montrer que l’apprentissage explicite de la nature et de la fonction grammaticale de chaque mot est une nécessité incontournable pour permettre d’aboutir à une reconnaissance rapide des éléments grammaticaux qui conditionneront la forme orthographique des mots.
Le rôle d’une bonne pédagogie consiste donc à mettre en évidence tout ce qui peut être catégorisé et analysé sous forme de règles qui fournissent une solution généralisable au plus grand nombre possible de situations orthographiques. Quant aux exceptions, l’étude de la langue montre qu’elles sont d’autant plus limitées qu’on aura su dégager le plus grand nombre possible de règles générales. – Dr Wettstein-Badour
Pour ma part, je travaille la grammaire à partir de cet ouvrage : La grammaire structurante de Elisabeth
4.Automatiser les savoirs pour une bonne maîtrise de l’orthographe
Pour pouvoir disposer d’une bonne orthographe, il ne suffit pas d’en connaître les règles, il faut aussi pouvoir en automatiser l’usage. Le but visé est atteint quand l’intégration dans l’écriture des règles nées de l’usage et de la structuration grammaticale de la langue est suffisamment imprimée dans les circuits neuronaux pour que ceux-ci puissent les mobiliser efficacement et rapidement.
Les neurosciences ont montré qu’il est indispensable de multiplier les exercices identiques et de s’entraîner avec une grande régularité, à des intervalles de temps espacés d’une courte durée.
Si l’on veut que le mécanisme de catégorisation grammaticale évoqué au 3ème point soit efficace, il faut que les questions posées pour analyser un mot et mettre en évidence sa nature, son genre, son nombre, sa fonction dans la phrase le soient toujours sous une forme identique.
Cette importance des questions d’analyse grammaticale identiques est justifiée par le fait de toujours remettre le cerveau dans les conditions qui ont laissé dans ses neurones les traces qui permettront l’installation de l’automatisation.
Ghislaine Wettstein-Badour écrit que c’est ce qui arrive aux personnes qui ont une bonne maîtrise de l’orthographe : elles exécutent ce travail de questionnement sur chaque mot qu’elles écrivent, le plus souvent sans s’en rendre compte car les opérations intellectuelles qu’elles effectuent sont trop rapides pour qu’elles en soient conscientes.
C’est par exemple ce que propose la méthode Hugo et les rois être et avoir : des questions sont systématiquement proposées aux enfants pour reconnaître le sujet, l’auxiliaire être… C’est une méthode que j’utilise et que j’apprécie beaucoup (à partir du CE2).
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Source : J’aide mon enfant à bien parler, bien lire, bien écrire : Donnez toutes les chances à votre enfant en l’accompagnant dans ses apprentissages de base de Ghislaine Wettstein-Badour (éditions Eyrolles). Disponible en librairie, médiathèque ou sur internet.
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