Apprendre sans l’école ?

 Apprendre sans l’école, déjà une réalité !

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Apprendre ne se résume pas à aller à l’école. Apprendre, c’est vivre et vivre, c’est apprendre. Bernard Collot, enseignant français à la retraite et concepteur de l’école du 3° type, affirme même qu’un jour, nous balayerons le mot apprentissage de notre vocabulaire !

Je vous propose un petit tour d’horizon (non exhaustif) de penseurs qui ont montré que les enfants (et les adultes) peuvent apprendre sans l’école… et que c’est déjà une réalité !

André Stern : jouer et apprendre sont synonymes

André Stern n’a jamais été scolarisé et raconte son expérience de « grand enfant de 43 ans qui n’a jamais cessé de jouer » à travers des livres et des conférences. Il estime que les enfants sont tous nés avec 2 dispositions naturelles dont la nature les a dotés pour apprendre.

1. Le jeu

Il n’existe pas de dispositif plus adapté pour l’apprentissage que le jeu.

Il n’y a rien de mieux pour apprendre que le jeu. – André Stern

2. L’enthousiasme

Le cerveau se développe là où on l’utilise avec enthousiasme. Le cerveau est capable de produire son propre engrais. Or les enfants sont des sources inépuisables d’enthousiasme. A chaque fois qu’on s’enthousiasme pour quelque chose, des transmetteurs neuroplastiques se déversent et agissent comme un engrais pour le cerveau. Ils ne se déversent que lorsque les centres émotionnels sont activés dans le cerveau, lorsque quelque chose nous prend aux tripes, lorsque quelque chose est vraiment important pour nous.

A chaque fois qu’on s’enthousiasme, et quel que soit notre âge, un arrosoir déverse dans le cerveau un engrais qui fait grandir les connexions neuronales.

L’enthousiasme est nécessaire pour qu’il y ait des changements dans le cerveau. Mais on ne peut pas l’avoir sur ordonnance. Il faut que les gens soient émus, touchés dans leur cœur, « empoignés au cœur ». – Prof. Dr. Gerald Hüther

 

Jean-Pierre Lepri : la fin de l’éducation

la fin de l'éducationJean-Pierre Lepri est un ancien enseignant français très critique vis-à-vis du système éducatif : pour  lui, les êtres humains n’ont pas besoin d’éducation car le seul fait que quelqu’un décide pour un autre pose problème. Il estime que l’éducation n’est pas autre chose que préparer systématiquement les nouvelles générations à une relation dominant-soumis.

Pour lui, l’école a tellement imprégné la société et nos mentalités que nous avons du mal à admettre qu’apprendre est distinct d’enseigner et n’a pas de relation directe avec éduquer/ enseigner/ former. L’alternative à l’éducation, c’est l’apprendre. Apprendre est centré sur l’apprenant. On apprend bien des choses qui ne nous ont pas été enseignées. C’est parce qu’il est privé de son apprendre naturel (par l’éducation) que l’être humain croit qu’il a besoin d’éducation pour apprendre.

Jean-Pierre Lepri apporte des réflexions issues de l’expérience d’apprendre :

  • apprendre est un acte distinct de celui d’enseigner
  • apprendre est indépendant de l’enseignement
  • j’apprends ce qui a du sens pour moi
  • les résultats de l’enseignement sont souvent ou insignifiants ou nuisibles car l’enseignement peut être un obstacle à l’apprendre
  • apprendre est un instinct, permanent, lié à la vie même
  • apprendre est inévitable et gratuit
  • apprendre est illimité
  • apprendre, c’est incorporer (je ne fais qu’un avec mon savoir)
  • j’apprends seul, mais des autres et du monde
  • apprendre, c’est faire mal ce que je ne sais pas encore faire
  • apprendre est invisible
  • j’apprends lorsque ce que j’apprends entre dans ma zone prochaine de développement
  • la conscience (même diffuse) que j’ai quelque chose à apprendre est la clé de mon apprendre
  • apprendre, c’est voir ce qui était déjà là et que je ne voyais pas encore

Pour Jean-Pierre Lepri, l’éducation ne fait rien en propre. Ce qui est déterminant n’est ni la nature de l’éducation, ni l’absence d’éducation mais le milieu qui entoure un être humain. Ce qui joue n’est pas tant telle ou telle éducation mais quel milieu accueille l’apprenant, le nouvel arrivant. Car les humains apprennent par imitation et donc par l’observation de ce qu’ils vont imiter.

Ainsi, la société pourrait se passer d’éducation : les nouveaux arrivants continueraient à s’y intégrer et à acquérir ce qui leur permet de survivre dans cette culture propre.

 

John Holt : les apprentissages autonomes sans école obligatoire

John Holt affirme que les enfants s’instruisent eux-mêmes sans enseignement.

On peut facilement observer que les enfants sont passionnément désireux de comprendre le plus possible le monde qui les entoure, qu’ils sont très doués pour cela et qu’ils le font à la manière de scientifiques, en créant de la connaissance à partir de l’expérience. Les enfants observent, s’interrogent, découvrent, élaborent et ensuite ils testent les réponses aux questions qu’ils se posent. Quand on ne les empêche pas de faire toutes ces choses, ils continuent à les faire et ils deviennent de plus en plus compétents. – John Holt

apprentissages autonomes holt
Dans son livre Les apprentissages autonomes, il écrit : Que fait-on quand on est en train d’apprendre, quand on crée de l’apprentissage ? Eh bien, on observe, on regarde, on écoute. On touche, goûte, sent, manipule et parfois on mesure et calcule. Et on s’interroge, on se dit : “Pourquoi cela ?” ou “Pourquoi est-ce comme ça ?” ou “Est-ce que cette chose produit cet effet ?” ou “Qu’est-ce qui fait que cette chose arrive ?” ou “Est-ce qu’on peut la faire arriver différemment ou mieux ?”; ou encore “Est-ce qu’on peut faire disparaître la larve de hanneton des plants de salade ?” ou “Peut-on produire plus de fruits ?” ou “Peut-on réparer la machine à laver ?” ou que sais-je. Et nous inventons des théories, ce que les scientifiques nomment des hypothèses; nous avons des intuitions, nous nous disons : “Peut-être est-ce dû à ceci” ou “est-ce que cela ne pourrait pas être à cause de cela ?” ou “Peut-être que si je fais ceci, cela va se produire.” Et ensuite nous testons ces théories ou ces hypothèses.

Nous pouvons les tester simplement en posant des questions à des personnes dont nous pensons  qu’elles en savent plus que nous, ou nous pouvons les tester par une observation plus approfondie. Nous pouvons nous dire : “Je ne sais pas trop ce qu’est cette chose, mais peut-être que si je la regarde encore je vais trouver.” Ou bien peut-être allons nous planifier des expériences : ” Je vais essayer de mettre ça sur les plants de salade et voir ce que ça fait sur les larves de hanneton” ou “Je vais essayer autre chose”. Et, à partir de tout cela, de différentes manières, nous découvrons que notre intuition n’était pas si bonne, ou au contraire, qu’elle était excellente, et nous continuons, nous observons encore, nous spéculons encore. Nous posons plus de questions, nous élaborons plus de théories et nous les testons.

Ce processus crée de l’apprentissage et nous le faisons tous. […] Et c’est exactement ce que font les enfants. Ils travaillent d’arrache pied à ce processus à chaque instant de la journée. Quand ils ne sont pas en train de manger ou de dormir (et encore), ils créent du savoir. Ils observent, pensent, spéculent, théorisent, testent et expérimente en permanence et ils sont bien meilleurs que nous, adultes, à ces tâches. L’idée même que nous pourrions enseigner à des enfants comment apprendre a fini par m’apparaître totalement absurde.

Or l’un des principaux problème de l’école est qu’on demande souvent aux enfants de répéter comme quelque chose de logique quelque chose qui ne leur semble pas du tout (ou pas encore) logique. Ils finissent par accepter comme une vérité tout ce que l’autorité dit et ils n’essaient plus de tester ou de vérifier. Après plusieurs années sur les bancs de l’école, ils oublient même comment tester.

John Holt a consacré beaucoup de son temps à proposer des alternatives à l’école (plutôt que des écoles alternatives). Dans son ouvrage Apprendre sans l’école, il cite plusieurs de ces alternatives :

  • l’instruction en famille (unschooling ou apprentissage autonome sans enseignement)
  • la fin de l’instruction obligatoire : des écoles fréquentées par choix, des professeurs choisis par des apprenants volontaires
  • les réseaux d’échange de savoirs
  • les médiathèques
  • la presse
  • les vidéos ou tutoriels sur Internet
  • la méthode Suzuki pour la musique
  • se filmer, s’enregistrer, se regarder dans un miroir pour la pratique d’un sport ou de la musique (pour avoir un feedback et s’auto corriger)
  • contacter des personnes ressources
  • des instruments de musique en prêt dans les ludothèques ou médiathèques…

apprendre sans l'écolePour autant, le rôle des adultes est prépondérant : ils doivent être attentifs et suffisamment présents pour mettre à disposition des ressources qui pourront aider les enfants, tout en restant vigilants à ne pas chercher à faire aller les enfants là où ils n’ont pas le projet d’aller.

John Holt distingue le P-rofesseur du p-rofesseur. Un P-rofesseur croit (et arrive à convaincre ses élèves) que tout ce qu’ils apprennent doit être enseigné. Un p-rofesseur est un guide : il soutient l’apprenant en étant présent, en posant des questions, en disant à l’enfant qu’il est sur le bon chemin quand c’est le cas, en répondant aux questions qui lui sont posées. Le p-rofesseur augmente progressivement la difficulté des exercices, donne des feedbacks, encourage l’apprenant à s’auto corriger et à développer ses propres critères de réussite. La tâche primordiale de tout p-rofesseur est d’aider l’apprenant à ne plus dépendre de lui, de lui apprendre à être son propre professeur.

Le vrai professeur doit toujours être en train de travailler à sa mise au chômage. – John Holt

 

Léandre Bergeron : l’instruction en famille et l’art de ne pas enseigner

comme des invitées de marqueLéandre Bergeron était enseignant et a fait le choix de vivre des produits de sa ferme dans la campagne canadienne. Il raconte dans son livre les motivations de ses choix et décrit l’enfance de ses 3 filles non scolarisées (aujourd’hui trentenaires). On y apprend que ses filles sont nées à la maison, que lui-même et sa femme ne les ont jamais laissées pleurer, qu’ils n’ont jamais cherché à les « enseigner » ou à les « éduquer ».

Voici son approche de l’apprendre :

J’ai toujours envisagé toute question de leur part comme d’une importance capitale pour elles et qui, de ce fait, méritait toute mon attention. Si je ne pouvais pas répondre à l’instant, je m’assurais de le faire à leur convenance plus tard. Mais, surtout ne pas étirer la réponse, pêché capital des enseignants et des parents scolarisés bien attentionnés. Savoir s’arrêter quand l’intérêt de l’enfant n’y est plus. Et ça se voir facilement dans le regard de l’enfant qui quitte le vôtre.

Apprendre à ne pas enseigner, c’est-à-dire à ne pas transmettre des connaissances à tout prix, à ne pas forcer la dose, à ne pas être obsédé par l’accumulation de connaissance chez notre enfant comme s’il devait subir un examen dans l’heure qui suit.

Il n’y avait rien à faire qu’à les laisser jouer à leur guise, tant qu’elles voulaient, pour qu’elles apprennent ce qu’elles avaient besoin de savoir à leur âge. Pourquoi est-ce qu’elles devraient savoir lire et écrire avant d’avoir besoin de lire et écrire ? Pourquoi faire du plaisir d’apprendre une torture en l’imposant prématurément ?

Quel besoin mes filles avaient-elles de lire à sept, huit ou dix ans ? Aucun. Quel besoin avaient-elles de compter, additionner, soustraire ? Aucun. Jusqu’à ce que dans leurs jeux à elles, elles sentent un manque et cherchent à le combler.

Moi, je ne suis qu’un assistant disponible.

L’important, ce n’est peut-être pas d’arriver au but que l’on peut se fixer mais le processus dans lequel on s’engage.

Pas d’obligation, pas de stress, pas de tests, pas de tension, pas d’autorité. Le seul désir d’apprendre les pousse à faire accorder les adjectifs avec les noms, les participes passés avec le sujet s’ils sont conjugués avec « être ».

Comment oser dire que les enfants qui ne fréquentent pas l’école ne vont pas développer leur sociabilité ? C’est tout le contraire que je contaste. Car la socialisation forcée des écoles ressemble à la socialisation des prisons plutôt qu’à l’épanouissement des relations humaines chaleureuses.7

Un enfant qui doit faire une tâche pour « apprendre à travailler » n’apprend rien de plus que l’obéissance.

Un être soumis est une bombe à retardement.

Ce qui m’amène à parler de la facilité avec laquelle les enfants s’intègrent à la vie active des adultes quand ils en ont la chance. On dirait même que c’est naturellement ce qu’ils veulent faire alors que l’école s’entête à l’interdire systématiquement.

 

Peter Gray : l’importance du jeu libre

libre pour apprendrePeter Gray est un psychologue américain, qui s’est spécialisé dans l’étude du jeu chez les enfants. Il est l’auteur du livre Libre pour apprendre dans lequel il expose sa théorie : quand on laisse les enfants poursuivre leurs propres intérêts à travers le jeu, ils apprendront non seulement tout ce dont ils ont besoin pour mener la vie qui leur correspond mais ils le feront également avec énergie et passion, contribuant à leur bonheur. 

Les enfants viennent au monde désireux d’apprendre et équipés avec les meilleurs outils pour parvenir à cette fin : la curiosité, le jeu et la sociabilité.

Les enfants sont biologiquement programmés pour s’éduquer eux-mêmes et apprennent naturellement de manière joyeuse, à travers le jeu, le questionnement et l’exploration.

Si on fournit aux enfants les conditions pour qu’ils s’éduquent eux mêmes, on peut se passer des écoles telles qu’on les connaît aujourd’hui. Peter Gray regrette que nous enlevions aux enfants toutes les choses dont ils ont besoin pour s’épanouir en cherchant à les faire rentrer dans un moule, dans un système qui a montré ses trop nombreuses limites.

Est-ce qu’on force les enfants à respirer ? Pourquoi alors forcerait-on les enfants à apprendre alors qu’on sait qu’ils le font naturellement ?

Pourquoi les enfants devraient-ils tous apprendre la même chose, au même moment, au même âge et de la même manière alors que chaque vie est unique et organique (le contraire même de linéaire…) ?

Il propose de passer à une éducation sans coercition, non standardisée, plus conforme à la vie, c’est-à-dire qui prenne en compte l’imprévu, la richesse de la diversité des opinions, des intérêts, des passions, des talents, qui reconnaisse la valeur et le potentiel de chaque enfant.

Les enfants sont conçus pour apprendre dans la joie et de manière auto dirigée. C’est cruel de les priver de ces mécanismes naturels et parfaitement adaptés, au risque de créer des dysfonctionnements que nous corrigerons avec encore plus de souffrance et/ou d’inefficacité.

Pour Peter Gray, les écoles démocratiques sur le modèle de Sudbury School remplissent les 6 conditions qu’il estime essentielles à l’éducation des enfants. Pour autant, peut-on encore parler d’école ou faut-il revoir la définition que nous donnons à ce mot ?

conditions de l'apprentissage

 

Des exemples de l’acquisition de compétences dans un cadre auto dirigé, tel que préconisé par Peter Gray (sur le blog de l’Ecole Autonome, une école de type Sudbury en Belgique) :

 

Ivan Illich : le projet d’une société sans école

une société sans écolePour Ivan Illich, l’école est l’agence de publicité qui nous fait croire que nous avons besoin de la société telle qu’elle est et que seule la scolarité est capable de préparer à l’entrée dans la société.

Il en résulte que ce qui n’est pas enseigné à l’école n’a aucune valeur et, du même coup, ce que l’on apprend en dehors d’elle (et non sanctionné par des diplômes) ne vaut pas la peine d’être connu.

L’enseignement fondé sur des programmes en vue de l’obtention d’un diplôme est nocif pour Ivan Illich. Il appelle à une révolution éducative fondée sur :

  • le libre accès aux choses (en abolissant le contrôle que des personnes privées et des institutions exercent sur leur valeur éducative)
  • le libre partage des compétences (en garantissant le droit d’enseigner ou de démontrer ces compétences à la demande)
  • la facilitation et l’encouragement du droit à tenir des réunions par des personnes individuelles (pouvoir de plus en plus détenu par des institutions qui prétendent parler au nom du peuple)
  • la libération des individus de l’obligation de modeler leurs espérances conformément aux services que peuvent leur offrir les professions établies (en leur permettant de disposer de l’aide de leurs pairs, de profiter de leur expérience et de se confier à l’enseignant, au guide, au conseiller, au guérisseur de leurs choix).

Au delà d’une abolition de l’école obligatoire, Ivan Illich prône une déscolarisation de la société toute entière : il estime que non seulement l’éducation mais aussi la réalité sociale se sont scolarisées. On en vient à considérer aussi irresponsables les personnes qui se soignent seules que les personnes qui acquièrent seules leur instruction. La scolarisation de la société nous conduit à penser que seules les institutions étatiques peuvent entreprendre un traitement de qualité (soit fourni directement par l’État, soit validé et contrôlé par lui). Par conséquent, tout accomplissement personnel en marge des institutions est matière à suspicion. Le seul but qu’il faudrait poursuivre est d’assurer à tous des possibilités éducatives égales : le droit à l’éducation ne devrait pas être confondu avec l’obligation de scolarité.

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Si on considère qu’apprendre, c’est vivre et vivre, c’est apprendre, les questions sur l’apprendre prennent une nouvelle dimension :

  • quelqu’un a-t-il le droit de décider de ce que je dois apprendre (c’est le cas à l’école obligatoire) et quand je dois l’apprendre (comme le respect absolu des programmes à l’école traditionnelle) ?
  • peut-on obliger quelqu’un à apprendre quelque chose qu’il ne veut ou ne peut pas apprendre ?
  • quelqu’un a-t-il le droit de hiérarchiser les savoirs et les contenus des apprentissages ?
  • tous les apprentissages se valent-ils ?
  • y a-t-il des apprentissages indispensables à la vie en société ? lesquels ? comment les déterminer ? est-ce que ce caractère indispensable donne le droit d’en imposer la maîtrise à un âge précis ?
  • peut-on envisager une société où chacun apprendrait ce qu’il veut, abandonnant l’idée même de programmes scolaires (c’est le modèle que proposent les écoles démocratiques d’inspiration Sudbury) ?
  • est-on toujours dans une société qui prône l’égalité et la liberté quand une partie de sa population (les enfants de 3 à 16 ans en France) sont soumis à des programmes d’apprentissages obligatoires et à une hiérarchie des filières, des diplômes ?
  • l’école obligatoire est-elle une chance, un mal nécessaire ou peut-on envisager une société sans école obligatoire ?
  • un trouble de l’apprentissage n’est-il pas plutôt un trouble de l’apprentissage à l’école, voire un trouble de l’enseignement ? les troubles de l’apprentissage demeureront-ils toujours des troubles dans le cadre d’apprentissages autonomes et informels ?
  • est-ce que l’enseignement peut empêcher d’apprendre : l’école serait-elle alors plus nocive que pas d’école ?
  • faut-il nécessairement souffrir pour apprendre ? quel est le rôle de la joie dans l’apprentissage ?
  • quelle est la meilleure manière d’évaluer un système d’enseignement ?

Mon propos est d’éveiller des questionnements, je suis moi-même en cheminement sur ces questions-là. Par exemple, j’ai besoin de me savoir entre les mains d’un chirurgien dont les compétences ont été validées par un doctorat avant d’être opérée.

Je ne prétends pas à l’exhaustivité du sujet et je n’ai pas de réponses claires et tranchées à proposer, chacun cheminant à son rythme sur ces questions en fonction de son niveau de conscience et de sa volonté.

En revanche, les quelques éléments que j’ai mentionnés peuvent apporter un éclairage sur les raisons qui conduisent à la multiplication des écoles alternatives, à la croissance du nombre d’enfants instruits en famille ou encore à la mode du “hacking de l’éducation”.

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Pour aller plus loin : Apprendre sans l’école de John Holt (éditions L’instant présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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