4 manières d’aménager le temps à l’école (élèves en situation de handicap)

4 manières d’aménager le temps à l’école (élèves en situation de handicap)

Aménager le temps à l’école vise à compenser les difficultés liées au handicap. Chaque élève en situation de handicap a des besoins spécifiques (en termes de fatigabilité, de fonctionnement des fonctions exécutives, de temps d’attention etc.), ce qui nécessite une personnalisation des emplois du temps et des aménagements scolaires.

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1.Structurer pour aménager le temps à l’école

Structurer le temps passe par l’utilisation d’emplois du temps, sous la forme qui correspond aux besoins, aux capacités et à l’âge de l’enfant. Pour les très jeunes enfants ou les enfants porteurs d’un TSA sévère, un emploi du temps peut prendre la forme d’un rangement horizontal en tissu avec des compartiments qui correspondent aux temps forts de la demi-journée et la désignation des activités se fera par des objets (une brique de Lego pour les activités de construction, un livre pour le temps de lecture offerte, des couverts pour la pause déjeuner…)

L’utilisation des pictogrammes doit être réfléchie et construite progressivement, c’est pourquoi un premier emploi du temps peut proposer des objets. Quand l’enchainement est devenu clair et que les rituels sont mis en place, il est possible de remplacer les objets par des photos des lieux collées au mur ou aimantées. On peut ajouter la photo de l’enfant à côté et celui-ci déplacera sa photo d’une activité à l’autre au fil du temps. Les images peuvent être remplacées par des pictos plus symboliques et, quand l’enfant sait lire, par des étiquettes à lire avec le nom des activités.

On peut également envisager un emploi du temps qui indique la durée et le statut de l’activité, à côté de la photo ou du nom de l’activité. L’élève cochera la case “fini” à chaque fois qu’il a terminé une activité. Le symbole du timer permet de reproduire cette durée sur un Time Timer ou sur une application comme Time In (qui diffuse une musique douce jusqu’à la fin du temps imparti).

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2.Visualiser

Visualiser permet d’augmenter progressivement la durée d’attente qu’un enfant peut supporter :

  • verbaliser gentiment : “Attends”,
  • ralentir nos propres gestes d’adultes pour générer du calme et permettre l’imitation,
  • utiliser des outils de visualisation (Timer, sablier),
  • montrer un planning visuel pour pointer où on en est,
  • féliciter : “Bravo, tu as attendu une minute”,
  • différer progressivement les demandes et faire patienter : “Oui, tu vas pouvoir jouer. D’abord, tu vas… Et là, tu pourras…”

 

3.Anticiper

Aménager le temps à l’école  peut aussi passer par le fait d’anticiper. Anticiper, c’est prévenir et expliciter ce qui va se passer pour mieux gérer les transitions en limitant les incertitudes et en clarifiant les règles, les attendus et les critères de réussite.

En classe, il est possible d’associer des mots et des images (montrer le temps restant sur le Timer en verbalisant : “Regarde, il reste 3 minutes. Quand le temps sera écoulé, le Timer sonnera.”) Les pictogrammes ou photos des activités permettent de montrer ce qui est en cours et ce qui suivra : il est possible de déplacer la photo de l’enfant de l’activité en cours qui se termine à l’activité suivante pour qu’il anticipe ce qui va suivre en termes de changement de lieu, de changement de personnes ou de changement de nature de l’activité.

Par exemple, il est possible de diminuer les crises au moment de rentrer en classe après la récréation en annonçant : “On va sortir en récréation dans la cour, dehors. Après la récréation, on va rentrer et on passera aux toilettes. Puis on ira en classe.” On montrera l’image de la cour de récréation avant de sortir et celle des toilettes en même temps qu’on dit la phrase précédente. On prendra l’image des toilettes avec soi pendant la récréation, afin de pouvoir la ressortir à la fin de la récréation et la montrer à l’enfant. On règlera devant l’enfant le Timer sur 15 minutes et, au cours de la récréation, on montrera à l’enfant les 5 minutes restantes, puis les 2 minutes restantes. Un repère sonore doit annoncer la fin de la récréation, et on verbalisera en même temps : “C’est le signal pour la fin de la récréation. Regarde, le temps est écoulé.” On donnera l’image des toilettes : “Maintenant, c’est l’heure de rentrer et de passer aux toilettes”. Si c’est possible, l’élève pourra sonner lui-même la fin de la récréation.

 

4.Respecter le rythme et aménager le temps à l’école 

Respecter le rythme de l’enfant nécessite de l’observer et de le connaître : comment se sent-il dans telle situation ? se sent-il bien ? est-il en sécurité ? les autres sont-ils en sécurité ? les choses sont-elles violentes pour lui ?

Ainsi, pour reprendre l’exemple de la récréation, il est possible de rentrer avant les autres en écourtant le temps de la récréation pour permettre un temps calme seul en classe. De même, il est possible de proposer à l’élève de passer aux toilettes en décalé pour qu’il y soit seul et au calme.

Il est essentiel de savoir repérer les pertes de concentration et les facteurs d’agitation, ainsi que ses manifestations, afin de proposer des pauses régulières et adaptées. Cela peut passer par des pauses actives (marcher un moment dans le couloir, aller prendre l’air, arroser les plantes…) ou des pauses dans un coin de repli aménagé (cabane en toile avec des livres, des fidgets, un casque, un coussin lesté, des bouteilles à paillettes à retourner…).

Pour l’exécution des tâches, il est possible de donner plus de temps à l’élève pour effectuer son travail (c’est le principe du tiers-temps) ou de réduire le nombre d’exercices à terminer dans un temps donné. Indiquer le temps maximum à passer sur un même exercice peut également aider les élèves, de même que le fait de passer par un contrat du type “A la fin de la journée, tu devras avoir terminé les 3 exercices”.

 

Ces manières d’aménager le temps à l’école ont besoin d’être éprouvées à long terme car les rituels s’installent avec le temps. Elles ne sont pas figées et vont évoluer en fonction des besoins et de l’âge de l’enfant en situation de handicap (TSA et TDA/H en particulier).