Aménager les temps informels scolaires pour les élèves avec TSA (transition et récréation)

Aménager les temps informels scolaires pour les élèves avec TSA (transition et récréation)

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Les temps informels sont des temps de « flottement », dans le sens où ils ne sont pas explicitement délimités temporellement et dans leur contenu. Par nature, ce sont des temps potentiellement générateurs de désorganisation émotionnelle pour les élèves avec TSA (trouble du spectre de l’autisme) de tout âge. Ces temps doivent donc être anticipés pour que l’élève avec TSA sache quoi faire, et ne ressente pas d’anxiété.

Les temps de transition

La fin et le début de deux activités ou les déplacements entre deux lieux sont des temps informels qui peuvent être aménagés et organisés.

En maternelle : ces temps de transition concernent plus particulièrement les déplacements (notamment de la classe à la salle de motricité ou à la cour de récréation). Un aménagement possible est de donner à l’élève avant et pendant son déplacement la photo du lieu où il se rend. Passer par une photo présente deux bénéfices : l’élève tient quelque chose (effet contenant), et il peut se rappeler là où il va.

En élémentaire et au collège : ces temps de transition concernent les temps entre deux activités et les déplacements. Entre deux activités, un plan peut aider l’élève avec TSA à se repérer et à connaître l’activité à suivre (s’il se rend au gymnase ou en salle d’arts plastiques par exemple). Pour les déplacements, notamment au collège ou au lycée, il faut anticiper la gêne qui peut être occasionnée par le bruit de tous les élèves qui changent de classe, et les éventuelles « bousculades ». Un déplacement en différé peut être envisagé.

Les temps de récréation

Ce temps doit être encadré précisément et aménagé en fonction des spécificités de l’élève avec TSA.

En maternelle et en élémentaire : les aménagements peuvent prendre diverses formes tels que

  • une délimitation de l’espace pour que l’élève ait un endroit où il se sente bien,
  • une réduction du temps dans l’espace collectif,
  • un espace plus restreint et plus contenant (la BCD par exemple),
  • un jouet spécial pour l’élève de maternelle afin qu’il s’occupe et se centre sur une activité (comme une petite voiture, quelques cubes emboîtables, son doudou).

A noter que que le temps de récréation sous un préau peut être à proscrire pour un enfant avec TSA à cause du bruit et du mouvement dans un espace réduit. Un autre espace pourra être anticipé quand il pleut.

Pour les élèves autistes qui sont en capacité de fréquenter la cour, une fiche outil peut les aider à connaître les règles et les occupations possibles.

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Au collège et au lycée : le temps de récréation est un temps d’interactions sociales. L’AESH pourra être vigilant, tout en restant discret afin de ne pas stigmatiser l’élève avec TSA. Au-delà de l’aide individuelle qui peut lui être apportée par les professionnels dans ce domaine, un travail sur la différence et le respect de l’autre peut être réalisé au sein des établissements.

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Aménager un lieu ressource pour permettre un espace de répit

Il est fondamental que les élèves avec un trouble du spectre de l’autisme bénéficient d’un lieu défini dans lequel ils peuvent se retirer en cas de besoin. L’idée est de proposer un espace qui permette un apaisement sensoriel, donc à l’abri des stimulations et des bruits. Pour remplir sa fonction de repli, ce lieu doit être accessible, confortable, épuré (pas d’affichage), à l’abri de bruits, et être contenant (un lieu délimité spatialement afin que cela fasse penser à un refuge). Ce peut être un coin aménagé dans la classe si la salle de classe le permet, ou une pièce attenante à la classe, ou la BCD, ou toute autre pièce permettant une mise en retrait des stimulations, une mise au calme. Un tel espace de répit est un aménagement fondamental pour la grande majorité des élèves avec TSA car il représente un lieu et un temps pour « souffler ». Il peut prendre la forme d’une petite cabane ou d’un tipi en tissu dans lequel on déposera des fidgets (type toupie, balle à picot, tissu doux à caresser, sablier, pop it ou bâton de pluie).

Si un lieu spécifique dédié n’est pas possible en raison de l’aménagement de l’école, un tapis dans un coin de la classe peut être suffisant pour que l’élève sache que sur le tapis il a le droit de réaliser des activités « libres ». L’élève avec TSA peut être autorisé à sortir de la classe avec son AESH pour aller courir ou prendre l’air le temps de revenir au calme.

C’est par l’observation des besoins de chaque élève et en tenant compte des contraintes des locaux qu’une solution adaptée peut être trouvée.

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Source :  Trouble du spectre de l’autisme de Gillet, Patrice; Guiet, Agnès; Bonnet-Brilhault, Frédérique (éditions Retz). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.

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