4 points clés pour des études réussies (par un étudiant en médecine)
4 points clés pour des études réussies (par un étudiant en médecine)
Michaël Young est un excellent étudiant en quatrième année de médecine à l’Université Georgia Regents (Etats Unis). Il a réussi à atteindre ce niveau en adaptant ses méthodes de travail à partir des recommandations des sciences cognitives.
Young est parti du constat que le fait de se contenter de lire n’était pas efficace pour mémoriser 400 diapositives Power Point contenant chacune d’elles des informations denses. Après avoir compris qu’il est essentiel de ne pas se satisfaire d’une simple récolte passive d’informations, il a pris l’habitude de s’arrêter à chaque paragraphe pour se demander sans le support sous les yeux “qu’est-ce que je viens de lire ? de quoi cela parle-t-il ?” puis de vérifier si ses réponses étaient correctes. Cette méthode de récupération active peut paraître longue, fastidieuse et peu instinctive mais elle se révèle redoutablement efficace pour une mémorisation à long terme (beaucoup plus que la(es) simple(s) relecture(s) ).
Young a enrichi ses méthodes de travail de 4 principes clés qui soutiennent à la fois la mémorisation à long terme et la compréhension :
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1.décider ce qui est important
Il s’agit ici de faire le tri entre ce qui est important et à savoir de manière impérative et ce qui est moins important.
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2.s’obliger à formuler les réponses aux questions
Il est important de bien penser à s’auto évaluer pour vérifier si ce qui a été appris est bien retenu : est-ce que je me souviens de quoi parlait ce paragraphe ? ce chapitre ?
En cas d’oubli, d’imprécision ou d’erreur, il est essentiel de revenir sur les notions à maîtriser, les retravailler et s’auto évaluer à nouveau (et de manière régulière pour réactiver le savoir et éviter l’oubli).
Le retravail peut prendre de nouvelles formes comme :
-le fait de transformer un chapitre en carte mentale, en Sketchnote, en Lapbook,
-le fait d’expliquer à l’oral à quelqu’un d’autre les éléments clés,
-le fait de réaliser un palais de mémoire pour des notions à savoir par coeur,
-le fait de réaliser des flash cards ou des encarts de mémorisation,
-le fait de créer des graphiques, des schémas pour mémoriser…
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3.trouver la bonne durée pour espacer
Plus on attend entre deux exercices de récupération, meilleur c’est pour la mémorisation. Mais il y a un arbitrage à faire en tenant compte de la capacité personnelle de chaque personne à maintenir des éléments en mémoire à moyen et long terme.
Il est alors utile de s’auto évaluer régulièrement sur des notions vues auparavant pour ne pas les oublier.
Sebastian Leitner a mis au point une méthode de travail espacé avec des cartes mémoire : la boîte de Leitner. Cette méthode de travail repose sur le fait d’espacer les moments d’étude et de travailler par sessions, en laissant du temps s’écouler entre les sessions pour renforcer l’apprentissage et la mémoire.
La boîte de Leitner consiste en une série de quatre boîtes à étudier dans lesquelles se trouvent des fiches (par exemple des flash cards, des encarts de mémorisation ou des fiches de révision).
- Dans la première boîte se trouvent les éléments à étudier (ceux qu’il faut revoir régulièrement parce qu’ils ne sont pas maîtrisés et qu’on fait encore des erreurs dessus).
- Dans la deuxième boîte se trouvent les éléments mieux maîtrisés (sur lesquels on est assez bon). Cette boîte est travaillée moins souvent que la première.
- Dans la troisième boîte, les fiches sont travaillées moins souvent que dans la deuxième parce que les contenus sont mieux maîtrisés.
- Dans la quatrième boîte, les fiches sont travaillées encore moins souvent que dans la troisième boîte parce que les contenus sont maîtrisés.
Dès qu’on se trompe à une question, on avance la fiche d’une boîte pour faire en sorte que cette fiche soit travaillée plus souvent.
L’idée sous-jacente est que plus la maîtrise d’un contenu est élevée, moins on a besoin de pratiquer mais que ce contenu ne doit jamais disparaître complètement des boîtes d’entraînement.
Le temps à laisser s’écouler dépend des contenus, des échéances et des besoins personnels : suffisamment de temps pour que le travail ne devienne pas une répétition dénuée de sens mais assez pour qu’un peu d’oubli ait pu se produire. Oublier un peu entre deux sessions conduit à faire plus d’effort dans la session suivante. C’est justement ce temps qui permet la consolidation de la mémoire.
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4.ralentir pour prendre le temps de donner du sens
Ralentir la vitesse de lecture peut être efficace pour améliorer les capacités de rétention des informations. Cela permet de penser au sens de ce qui est lu, de creuser les notions clés en les illustrant avec de nouveaux exemples et/ou images, en les dessinant, en allant chercher des informations complémentaires, en faisant des liens avec des éléments déjà en mémoire (d’autres chapitres de la même matière ou alors des éléments vus dans d’autres matières, voire d’autres années). Donner du sens aide à retenir les choses.
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Source : Mets toi ça dans la tête ! : les stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives (éditions Markus Haller)