Neurosciences : le sommeil a un rôle essentiel dans la consolidation des apprentissages

Neurosciences : le sommeil a un rôle essentiel dans la consolidation des apprentissages

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Dans son livre Les neurosciences en éducation, Hippolyte Gros et collectif écrivent que le sommeil a un rôle essentiel dans la consolidation des apprentissages : la consolidation libère de l’espace, des ressources cérébrales, assurant un meilleur apprentissage au réveil.

Sans que l’état des recherches dans le domaine permette d’établir avec précision les moments et durées idéales de sommeil pour optimiser les apprentissages d’un élève, il est établi que dormir est loin d’être une perte de temps et que l’état de sommeil est une étape utile pour les apprentissages. – Hippolyte Gros et collectif

Les études en neurosciences montrent que le sommeil permet de consolider des apprentissages réalisés durant un état de veille. Elles ne montrent pas en revanche que l’on puisse apprendre durant le sommeil. Bien que le sommeil participe pleinement au cycle des acquisitions de connaissances dans sa phase de consolidation, dormir n’est pas un raccourci pour remplacer ou court-circuiter les apprentissages en mode éveillé.

L’importance de la sieste pour les apprentissages des jeunes enfants (maternelle)

Une recherche (Kurdziel, 2013) a porté sur le rôle de la sieste dans la consolidation des apprentissages. Dans cette étude, des enfants de 3 à 6 ans jouaient à un jeu de Memory et devaient retenir la position de 9 ou 12 paires d’images.

Une partie d’entre eux faisait ensuite une sieste tandis que l’autre réalisait des activités usuelles.

L’ensemble des enfants a été testé en jouant au jeu de Memory le jour même, juste après la sieste ou la période d’activité, selon le groupe concerné, puis le lendemain.

Les résultats montrent une amélioration de la mémorisation de la position des images chez les enfants qui ont fait une sieste. La sieste permet donc de maintenir des informations dans la mémoire.

Toutefois, ce bénéfice n’a été montré que pour les enfants qui faisaient régulièrement la sieste. Cela signifierait qu’il ne faut pas priver de sieste des enfants qui en éprouvent le besoin, car ce temps est nécessaire pour qu’ils consolident les informations.

Le sevrage de la sieste se justifie uniquement lors d’une certaine maturation cérébrale qui leur permet de traiter une plus grande quantité d’informations durant la journée et qui pourra être consolidée ensuite durant la nuit.

La sieste, comme n’importe quelle période de sommeil, n’est donc pas du temps perdu.

Le sommeil joue un rôle encore plus important dans le renforcement des apprentissages chez les enfants que chez les adultes

Des recherches ont comparé l’influence du sommeil en termes de renforcement des apprentissages chez des enfants et chez des adultes.

Hippolyte Gros et collectif relatent une expérience de Wilhelm (2013) au cours de laquelle 35 enfants de 8 à 11 ans et 37 adultes de 18 à 35 ans apprenaient une séquence motrice durant laquelle il leur était demandé d’appuyer successivement sur des touches au moment où celles-ci s’allumaient.

L’ordre dans lequel se produisaient ces allumages obéissait à des critères qui n’étaient pas explicitement communiqués aux participants. Il leur était ensuite demandé de reproduire la séquence en appuyant sur les touches. À l’issue de cette tâche, les participants dormaient pendant une nuit.

Le lendemain, il leur était demandé de reproduire de nouveau la séquence, et le nombre de touches frappées successivement dans le bon ordre était compté.

Alors qu’avant la phase de sommeil, les performances des adultes et des enfants étaient très proches, les enfants se sont révélés quasiment deux fois plus performants que les adultes le lendemain.

Par électroencéphalogramme, il a été constaté que la densité des ondes lentes durant un certain stade du sommeil était trois fois et demie plus importante chez les enfants que chez les adultes. Les ondes lentes sont associées à un certain stade du sommeil appelé sommeil lent profond.

A partir de la puberté, la densité d’ondes lentes diminue. Or la présence des ondes lentes est corrélée à la performance suite à un apprentissage.

Le lien causal entre ondes lentes et performance n’a pas été prouvé, mais la présence plus importante des ondes lentes chez les enfants est une des hypothèses pour expliquer que le sommeil joue un rôle encore plus important dans le renforcement des apprentissages chez les enfants que chez les adultes.

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Source : Les neurosciences en éducation de Hippolyte Gros et collectif (éditions Retz). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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