Des solutions aux facteurs les plus courants à l’origine du manque d’autonomie des élèves

Des solutions aux facteurs les plus courants à l’origine du manque d’autonomie des élèves

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L’autonomie est la capacité de pouvoir faire seul. L’envie de faire seul est un état naturel du développement de l’enfant. C’est en s’exerçant que l’autonomie se développe.

Dans son livre Dépasser les difficultés d’apprentissage, Alexandra Brunbrouck propose quelques solutions aux facteurs les plus courants à l’origine du manque d’autonomie des élèves.

Voici une liste de facteurs qui empêchent les élèves de travailler en autonomie et quelques pistes pour y remédier :

  • Enseignement dans l’urgence

La peur de ne pas finir le programme empêche souvent de prendre le temps de montrer, d’expliquer, de réexpliquer, de faire tester, d’expérimenter et donc de développer chez l’élève la capacité à faire seul.e. Il est donc possible de recadrer cette peur et de raisonner en termes de cycle et de socle commun de connaissances et de compétences.

  • Activité inadaptée aux compétences de l’élève. Ex. : résolution de problèmes mathématiques avec lecture individuelle de l’énoncé si difficulté de compréhension écrite.

Si l’activité est inadaptée, l’élève ne peut agir par lui/ elle-même.  Il est donc nécessaire de s’assurer que les prérequis notionnels sont en place (notamment via un rappel sur les activités et apprentissages de la séance précédente).

Adapter les activités aux compétences et besoins des élèves leur permet de faire seuls (par exemple, raccourcir une dictée, donner une réponse à l’oral plutôt qu’à l’écrit, proposer une mise en page des documents adaptés aux dys…)

  • Absence de mise en projet : les activités demandées aux élèves n’ont aucun sens pour eux.

Si l’activité n’a pas de sens pour l’élève, il/ elle ne peut diriger son attention et définir un plan d’action. Il est important d’écouter leurs envies et leurs besoins car les mises en situations réelles sont des leviers formidables d’apprentissage.

  • Environnement scolaire inadapté : le matériel n’est pas à disposition ou les enfants sont désorientés par le manque de consignes/ de cadre.

Vérifier (avant le lancement de la séance) que le matériel est présent pour chacun.e.

Définir ce que l’élève peut faire s’il/ elle a besoin d’aide : utiliser un aide-mémoire, du matériel, demander à un.e autre élève, passer l’exercice, demander à l’enseignant.e…

Définir ce que l’élève peut faire quand il/ elle a terminé l’activité.

  • Absence de repères permettant aux élèves d’être autonomes (manque de clarté des consignes, manque de matériel, d’objectifs, de formes attendues de la restitution, d’étapes de réalisation, d’outils en cas de difficulté, de sécurité affective)

Définir le temps imparti et l’écrire au tableau, utiliser un sablier.

Définir l’attendu : « À la fin de la séance, vous saurez faire… nous aurons appris à… ».

Formuler une seule demande à la fois.

  • Manque de méthodologie

Afficher le déroulement de la séance, écrire au tableau, découper les tâches : 1. Je lis le texte en me faisant un film dans la tête. 2. Je surligne les mots inconnus. 3. …

Signaler que les consignes sont données une seule fois, éviter de les répéter et renvoyer l’élève à l’endroit où il/ elle peut répondre lui/ elle-même à sa question : tableau, cahier, livre…

  • Adulte qui répond à toutes les questions, qui fait « à la place de »

Anticiper les blocages éventuels liés aux processus cognitifs (qu’est-ce qui risque d’être difficile pour les enfants ?).

Remplacer la question « Vous avez compris ? » par « Qu’avez-vous compris ? » et prendre le temps d’écouter leur réponse.

  • Absence d’autorisation (consciente ou inconsciente) de l’adulte référent (les élèves n’osent pas poser des questions à l’adulte ).

Faire reformuler par les élèves ce qu’ils ont compris plutôt que de répéter. (Souvent, ils savent. Ils ont juste besoin d’être rassurés.)

Renvoyer la question. Lorsque les enfants posent une question à laquelle l’adulte a déjà répondu (dans la journée, la semaine, le mois), la leur retourner (avec bienveillance).

  • Parfois, certains adultes préfèrent diriger un groupe, confondent autorité et pouvoir et agissent à la place des élèves pour conserver la maitrise.

Les aider à organiser leurs pensées et leurs actions : montrer, nommer, expliquer, décomposer les tâches…

Développer l’autonomie dans tous les domaines du quotidien scolaire : ranger ses affaires (casier, chaise, manteau) ; se moucher (aller chercher un mouchoir si besoin, le jeter à la poubelle) ; respecter l’organisation de la classe ; arroser les plantes ; ramasser les papiers ; balayer ; prendre soin de son matériel ; faire ses lacets…

  • Faible confiance en soi et estime de soi 

Quand l’élève n’essaie pas parce qu’il/ elle a peur d’échouer ou parce qu’il/ elle ne se sent pas capable, il est possible de travailler sur la confiance en soi en pratiquant l’évaluation positive, l’encouragement et la discipline positive.

 

 

L’autonomie des élèves se prépare, s’enseigne, se travaille. Plus vous préparez vos séances, plus vous expliquez avec des repères précis, plus vous organisez votre propos, plus ils deviendront autonomes. Enseigner, c’est proposer un cadre d’apprentissage pour que les élèves fassent seuls. Les enseignants préparent et ils agissent. Le rôle de l’adulte est bien d’accompagner à faire seul.e, à donner envie et confiance pour que les élèves puissent au plus vite choisir en conscience leur chemin de vie. – Alexandra Brunbrouck

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Source : Dépasser les difficultés d’apprentissage de Alexandra Brunbrouck (éditions Retz). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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