Peur de l’erreur : des approches bienveillantes pour les enfants qui souffrent par peur de se tromper
Peur de l’erreur : des approches bienveillantes pour les enfants qui souffrent par peur de se tromper
Certains enfants éprouvent un profond malaise et une réelle souffrance à l’idée de faire des erreurs et de se tromper. Il est possible d’aider ces enfants à adopter une attitude plus souple, plus conciliante et plus productive face à l’erreur.
On peut noter que le fait d’accorder de la valeur à ses efforts et de chercher la performance est une chose généralement saine. Cela permet de créer des choses de qualité, de chercher à s’améliorer et de se sentir de plus en plus compétents, contribuant à construire à la fois la confiance en soi (croyance dans la capacité à s’attaquer aux choses et à performer) et l’estime de soi (image de soi, sentiment de valeur intrinsèque). Le problème du perfectionnisme est la recherche d’un objectif si élevé qu’il est pratiquement inaccessible et crée de l’anxiété, de la paralysie. Le perfectionnisme est source d’insatisfaction chronique, de découragement et peut atteindre la santé mentale.
Examiner nos propres réactions émotionnelles d’adultes face à l’erreur
Apprendre aux enfants que les erreurs peuvent être réparées sans que rien ne se passe mal passe à la fois par les mots et par les gestes. Un des premiers éléments à prendre en compte est le comportement donné à voir par les adultes. Si l’auto-flagellation émotionnelle est la réponse de l’adulte face aux erreurs, alors l’enfant apprendra cela. Si les adultes réagissent aux erreurs et aux erreurs comme des manquements personnels et des défauts de caractère, alors l’enfant finira par croire que c’est la réaction normale à avoir quand on se trompe. Nous pouvons examiner nos propres réactions face à nos erreurs et (tenter de) adopter un comportement plus souple. Par exemple, quand nous écrivons une lettre ou la liste de course, nous pouvons commenter à voix haute ce que nous faisons : “Mince, j’ai écrit la mauvaise chose… Hum, j’ai juste besoin d’un gomme pour effacer”. Nous pouvons dire cela d’une manière détendue et décontractée comme dans d’autre type de situation (ex : “J’ai oublié mon crayon, il faut que je pense à en laisser un toujours dans mon sac, comme ça, je serai sûre d’en avoir un à disposition”, “J’ai renversé mon verre, j’ai besoin d’une éponge et d’un torchon et je vais le poser au milieu de la table la prochaine fois plutôt que sur le bord”.
Passer par l’humour
L’humour et la dérision peut également être une approche efficace avec les jeunes enfants. On pourrait par exemple tenter de dédramatiser les erreurs avec des questions du type : “Si tu te trompes, tes sourcils deviendront-ils oranges ? Évidemment que non ! Ton cartable va-t-il se transformer en hérisson ? Mais non !”. Nous pouvons aussi demander aux enfants de raconter leur erreur la plus drôle. Une fois l’ambiance détendue autour de l’erreur, on peut dire que les erreurs sont en fait une chance : les erreurs sont la façon dont les humains apprennent. Nous pouvons être heureux de faire une erreur parce que nous saurons quoi faire la prochaine fois si nous acceptons d’analyser les raisons de l’erreur.
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Faire preuve d’empathie pour la souffrance de l’enfant
Les enfants qui ont peur de l’erreur ont également besoin d’être compris et rejoints dans leurs émotions. Il est possible de faire preuve d’empathie pour ce qu’ils éprouvent :
- “Tu aurais préféré réussir du premier coup, c’est enrageant quand tu as mis tant d’efforts dans cette activité et de voir que le résultat n’est pas à la hauteur.”
- “Des fois, tu préfèrerais ne même pas essayer parce que tu as trop peur de ne pas réussir et tu te sens nul, c’est ça ?”
- “Tu as peur de ce que les autres vont penser de toi si tu te trompes, c’est tellement difficile que tu te sens comme paralysé.”
- “Tu as envie de déchirer ta feuille/ de pleurer tellement tu es triste d’avoir échoué.”
- “C’est difficile et je vois bien que ça te fait souffrir de ne pas faire parfaitement les choses. Tu aimerais tellement que le résultat soit parfait et à la hauteur de tes attentes.”
Les enfants perfectionnistes ont besoin de temps pour changer leur état d’esprit face à l’erreur mais, petit à petit, ils peuvent en venir à faire preuve d’un peu plus d’audace et d’assurance. Il devient évident que tout le monde fait des erreurs. Il est bon de cultiver un sentiment amical et une souplesse envers l’erreur, de la traiter comme une compagne inséparable de la vie humaine.
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Pour aller plus loin : Mon petit cahier pour ne plus avoir peur de me tromper : 12 activités pour dépasser la peur de l’erreur (enfants de 7 ans et +)