7 manières d’aider un enfant qui souffre d’être trop perfectionniste

7 manières d’aider un enfant qui souffre d’être trop perfectionniste

enfant trop perfectionniste

1. La validation et l’acceptation du besoin

Dire “C’est déjà bien comme ça, tu n’as pas besoin d’être parfait” n’aide pas vraiment un enfant perfectionniste.

Mais si le fait de réassurer sur les erreurs et les échecs n’aide pas, quelles sont les alternatives pour accompagner un enfant perfectionniste ?

Une maman témoigne sur le site medium.com :

J’ai un problème avec ma fille de 12 ans. Elle a un coeur en or et ce qui lui cause beaucoup de tort est son perfectionnisme. Elle prend tout ce que les gens lui disent au sérieux, même quand ce n’est pas vrai, et elle se rend malade dès qu’elle rate la moindre petite chose. 

Je déteste la voir comme ça. Je sais que la première chose à faire est de lui dire qu’elle a le droit de se tromper, qu’elle a le droit de pleurer, de montrer ses émotions et d’être elle-même, même si d’autres n’apprécient pas cela.

  • La validation et l’acceptation du besoin comme éléments clés

Cela peut paraître étonnant mais, du point de vue d’un enfant perfectionniste, dire que c’est OK de se tromper, de montrer ses émotions ou encore qu’il ne faut pas tenir compte de ce que disent les autres revient à lui dire qu’il a tort d’être comme il est (même si ce n’est pas l’intention de départ).

Le plus important est en fait de valider et d’accueillir l’enfant tel qu’il est : valider son besoin de perfection en reconnaissant que c’est extrêmement important pour lui, si ce n’est vital, d’être parfait.

Si nous nous retrouvons dans le perfectionnisme de l’enfant, nous pouvons nous appliquer cette approche : reconnaître notre propre besoin de perfection. Cela pourra apporter un vrai soulagement d’accepter ce besoin, plutôt que chercher à le combattre ou à le nier.

La réaction normale des être humains au fait d’être non reconnus est de se mettre sur la défensive et de chercher à se défendre. Cela peut aller jusqu’à se rendre réellement malade face à l’échec pour prouver aux autres : “Oui, j’en deviens même malade quand j’échoue. Qu’est-ce que je peux faire de plus pour vous démontrer que le fait d’être parfait est important pour moi ? “

La validation et l’acceptation sont les éléments manquants pour passer du perfectionnisme “négatif” (source d’anxiété et de stress excessifs) à un perfectionnisme “positif” (la recherche de l’excellence). Une fois que les enfants perfectionnistes comprennent qu’ils ont le droit d’être tels qu’ils sont, ils peuvent s’accepter et commencer à ne plus cristalliser toutes leurs réactions autour de ce sujet.

La validation et l’acceptation peuvent faire une grosse différence et de manière très rapide !

  • La validation et l’acceptation comme éléments de connexion personnelle

Valider n’est pas synonyme d’acquiéser ou d’encourager. Valider, c’est comprendre l’autre dans son essence, dans sa nature :

Cela te tient vraiment à cœur d’être parfait. Tu as beaucoup essayé et pourtant tu as encore raté. Tu as peur que tout soit gâché pour toujours. Pas étonnant que tu sois bouleversé. Tu ne voulais pas que ça se passe comme ça !

Les règles de l’acceptation sont :

  • ne pas chercher à réparer,
  • ne pas juger (en bien ou en mauvais),
  • ne pas chercher à donner de leçons,
  • ne pas interroger.

C’est l’étape de la (re)connexion. Quand on laisse tomber les réparations, les jugements, les leçons et les questions, il ne reste que la pure compréhension et l’écoute compassionnelle. La connexion est la clé pour aider un enfant perfectionniste : c’est l’étape manquante pour qu’il reconnaisse à quel point c’est difficile de tout faire à la perfection. 

Personne ne peut changer l’état d’esprit d’une autre personne, mais grâce à la validation de son ressenti par autrui, elle le peut elle-même.

La validation totale permet de laisser tomber les défenses et de commencer à regarder à l’intérieur de soi pour identifier les pensées et les croyances qui provoquent une telle pression.

Identifier et valider ces pensées et ces croyances (être imparfait, c’est être nul; si je me trompe, je ne serai plus digne d’amour; seuls les gens bêtes font des erreurs; il faut que tout soit parfait, sinon je ne peux pas m’aimer; plus personne ne m’aimera si je ne suis pas parfait…) permet de les surmonter et de s’ouvrir à un perfectionnisme moins contraignant, plus ouvert :

  • je cherche à toujours m’améliorer
  • je fais toujours de mon mieux en toutes circonstances
  • je vise l’excellence
  • je donne mon maximum
  • si je rate, qu’est-ce que j’apprends ?

 

2. Décrire les émotions ressenties 

Tu as l’air à moitié satisfait de ton travail : il manque des choses à tes yeux ? 

Si tu avais réussi à ajouter ceci/ cela, alors tu serais vraiment fière. 

 

3. Remarquer les efforts et le travail de l’enfant

Cela a dû te demander beaucoup de concentration de…

Cela t’a demandé des heures d’efforts de…

C’est la première fois que tu… : quels progrès !

C’est beaucoup de travail de…

Cela a dû être difficile de… Montre moi ce qui a été le plus difficile.

 

4. Valoriser ce qui est fait correctement

Cela peut passer en tant qu’enseignants ou parents par le fait d’entourer les réponses correctes, de pointer les bonnes réponses, de compter le nombre de réponses justes…

Tu as écris toutes les lettres de l’alphabet/ tu connais toute ta table de 6/ tu as écrit 4 mots sans erreurs…

Regarde toutes ces additions justes/ je compte 5 lignes sans erreurs…

Tu sais écrire tel mot avec la bonne orthographe/ tu sais compter jusqu’à 70 tout seul…

 

5. Considérer les enfants perfectionnistes comme des “traqueurs d’erreurs”

On dirait que tu as vraiment travaillé dur pour tout faire correctement. Je viens de remarquer quelque chose. On dirait qu’une erreur s’est glissée dans ton travail. Voyons si tu peux la trouver tout(e) seul(e).  

Mon petit œil voit une erreur : une petite erreur comme celle là ne peut pas t’échapper encore longtemps !

Tu as trouvé l’erreur ! 

Cette lettre ressemble beaucoup à cette autre lettre et tu l’as trouvée quand même. Tu es un vrai traqueur d’erreurs. 

Tu t’es corrigé(e) tout(e) seul(e) !

Tu es maintenant capable de…/ 

Si l’enfant ne trouve pas, on peut montrer l’endroit de manière de plus en plus précise (paragraphe, puis ligne, puis mot…) où se cache l’erreur.

 

6. Engager l’intelligence de l’enfant

Je suis perplexe car je ne trouve pas la même réponse que toi. Comment pouvons-nous faire pour être sûrs de trouver une réponse correcte ?

Comment tu t’y es pris ? Est-ce que tu es d’accord/ tu as besoin que je t’explique comment je m’y suis pris moi ?

Qu’est-ce que tu as fait dans ta tête ?

Qu’est-ce que tu as appris de nouveau ?

7. Insister sur l’apprentissage réalisé et la prochaine fois 

Tu sais comment faire maintenant./ Tu sauras faire la prochaine fois.

La prochaine fois que tu seras dans cette situation, tu sauras à quoi faire attention/ tu sauras quelles questions te poser. 

Fais/ écris/ calcule XX… Maintenant, fais/ écris/ calcule XY… Est-ce que tu vois la différence entre les deux ? Regarde là et là. Maintenant, tu connais la différence et tu sais comment faire. 

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Source : How to help a perfectionnist kid – https://medium.com/@SandyBlackard/how-to-help-a-perfectionist-child-b068e75988e2#.h79bl2cw1

Traduction libre avec l’aimable autorisation de @SandyBlackard (languageoflistening.com)