Les menaces, les leçons de morale et les punitions n’encouragent pas à mieux se comporter ou à travailler plus.

Les menaces, les leçons de morale et les punitions n’encouragent pas à mieux se comporter ou à travailler plus

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Beaucoup d’adultes (enseignants et parents) pensent que les menaces, les leçons de morale et les punitions enseignent des compétences aux enfants et peuvent même les encourager à mieux se comporter ou à travailler plus. L’expression “Il va comprendre la leçon” est d’ailleurs révélatrice de cet état d’esprit. Pourtant, la principale leçon enseignée est la crainte, la perte de confiance dans la capacité des adultes à apporter de l’aide, si bien que les enfants apprennent à cacher, mentir, ou bien s’endurcissent pour ne plus ressentir la crainte. Les punitions, remontrances et ultimatums n’enseignent pas aux enfants comment réfléchir aux problèmes ni comment trouver des solutions éthiques et matures.

Par ailleurs, les jugements négatifs enseignent d’autres compétences aux enfants : ils apprennent que les canaux de communication avec les adultes sont coupés et les jeunes perdent confiance en leurs propres capacités. Les approches répressives dégradent la confiance en soi des élèves.

Les jugements négatifs (“tu es nul en maths”, “tu es puni de console”, “qu’est-ce qu’on va faire de toi ?”, “tu n’es même pas capable d’avoir la moyenne”, “c’est pas avec ces notes que tu vas avoir ton brevet/ ton bac”) passent le message “Je te juge et je ne t’apprécie que si tu réussis à mes conditions”.

La bienveillance est nécessaire pour encourager les élèves, mais ne suffit pas.

Carol Dweck, professeur de psychologie sociale, estime toutefois que la bienveillance et le défi ne suffisent pas pour que les élèves déploient leur potentiel et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Accompagner les enfants, c’est aussi leur montrer comment atteindre des attentes élevées. Le “comment” est au coeur de ce que Carol Dweck appelle “état d’esprit de développement” : le processus, les stratégies, les hypothèses testées, les erreurs commises et la manière de les corriger. Il est important de donner des balises sur les étapes et les manières d’atteindre un objectif, mais aussi un feedback sur les processus utilisés. On agit avant l’acte d’apprentissage et aussi après.

Abaisser les exigences n’augment pas la confiance en soi, mais l’augmentation des exigences non plus, si on ne donne pas aux élèves des moyens pour les atteindre. Pour Carol Dweck, les enseignants efficaces croient dans le développement du talent et de l’intellect de chaque enfant ou adolescent, et sont passionnés par le processus d’apprentissage.

Essayer l’état d’esprit de développement. Au lieu de demander des matchs sans faute, demandez un engagement total et de véritables efforts. Au lieu d’évaluer les joueurs, donnez-leur le respect et l’entraînement dont ils ont besoin pour se développer. – Carol Dweck

Comment encourager efficacement les enfants et adolescents ?

Carol Dweck propose quelques pistes pour encourager efficacement et stimuler l’état d’esprit de développement des enfants :

  • demander régulièrement aux enfants et adolescents ce qu’ils ont appris de nouveau aujourd’hui, quelle erreur ils ont faites et comment ils l’ont corrigée, à quoi il sont consacré leurs efforts dans la journée.

 

  • parler de soi-même en tant qu’adulte : parler des compétences qu’on ne possédait pas il y a des mois ou des années, expliquer la pratique qui a permis l’acquisition de ces compétences, raconter les erreurs ou échecs rencontrés et détailler la manière dont on les a surmontés.

 

  • complimenter les processus d’apprentissage : “Je peux voir que tu comprends comment utiliser des métaphores dans ta rédaction.” ou “Je peux voir que tu t’es investie dans ton exposé sur le système solaire. Quand je t’ai écouté, j’ai eu l’impression d’écouter une vraie conférence.”

 

  • si un enfant se vante d’une très bonne note ou d’être meilleur que les autres, ramener la discussion sur les apprentissages réalisés : “d’accord, mais qu’est-ce que tu as appris ?”

 

  • aborder tout type de compétences, y compris les compétences émotionnelles et relationnelles : les bonnes notes ou les médailles en sport ne sont pas les seules choses qui comptent. Apprendre à se faire des amis, écouter les autres, aider des camarades peuvent faire l’objet de questions stimulantes.

 

  • recadrer les efforts vers le plaisir si un enfant se montre trop perfectionniste ou s’épuise à la tâche : on étudie ou on s’entraîne pour se sentir progresser, pour prendre du plaisir, pas pour se bourrer le crâne ou pour battre les autres.

 

Il ne s’agit plus de finir avec la note la plus élevée pour prouver son intelligence et sa valeur. Il s’agit d’apprendre des choses et d’y réfléchir d’une façon intéressante. – Carol Dweck

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Source : Changer d’état d’esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite de Carol Dweck (éditions Mardaga). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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