ECOLE : cultiver le potentiel d’altruisme des enfants avec des autocollants
ECOLE : le test des autocollants
Une expérience a été réalisée dans une école maternelle à Madison, dans l’État américain de Wisconsin. Les enfants avaient entre 4 et 5 ans. Un jour, chaque élève reçut quatre enveloppes qui contenaient des photos :
- une enveloppe avec l’image de leur meilleur(e) ami(e) de classe,
- une avec la photo de l’enfant qu’ils aimaient le moins,
- une troisième avec une image d’un enfant quelconque,
- une quatrième avec un enfant inconnu qui portait un sparadrap au front.
Les enfants ne savaient pas que leurs professeurs et parents avaient collaboré à déterminer leur degré d’affinité avec chacun des enfants présentés dans les enveloppes. Ils ne savaient pas non plus qu’ils participaient à une expérience menée par l’équipe de Richard Davidson, directeur du Center for Investigating Healthy Minds de Madison.
Ils reçurent chacun 10 autocollants qui devaient être répartis dans chacune des enveloppes, à leur convenance, sans autre consigne. L’enseignant leur avait précisé auparavant que les enveloppes seraient ensuite données aux enfants représentés sur les photos. Bien sûr, une grande majorité de ces autocollants furent glissés dans l’enveloppe du meilleur ami.
Huit semaines plus tard, le professeur répéta l’exercice de façon identique. Cette fois-ci, les enfants distribuèrent leurs autocollants de manière égale entre les quatre enveloppes… Que s’était-il passé durant ces huit semaines ? Les enfants avaient reçu un cours de pratique de pleine conscience, dispensé par leur professeur.
Comment cultiver le potentiel d’altruisme des enfants ?
Nous avons donc le pouvoir cultiver ce potentiel d’altruisme que nous portons chacun en nous dès le plus jeune âge, notamment par l’entrainement de notre esprit via la pleine conscience. Les enfants gagnent à cette culture de l’altruisme et de la compassion (coopérer, ressentir les émotions d’autrui, respirer en pleine conscience…) La paix, ça s’apprend, notamment par l’adoption, dans l’enseignement, de processus qui favorisent la concentration, l’apaisement, la conscience de soi, l’empathie et la présence à l’autre.
Nous pensons qu’une telle approche ne peut être que profitable au bien-être des enfants et des jeunes, et contribuer à une culture du respect, de l’amour-propre et de la non-violence. Par “non-violence”, nous n’entendons ni laisser-faire/laisser-aller (on peut éduquer avec une structure très claire et des repères forts sans aucune violence), ni évitement des conflits (on peut apprendre à les réguler efficacement sans agression ni démission). Ainsi, à côté des piliers traditionnels de l’éducation que sont lire, écrire et calculer, tout citoyen d’aujourd’hui a un besoin urgent d’apprendre la connaissance de soi et d’intégrer, dès la maternelle, quelques apprentissages de base qui sont des clés du “bien vivre ensemble”. Nous savons nous former à la guerre, il est urgent de nous former à la paix, en dépassant les croyances frileuses sur ce sujet. – Thomas d’Ansembourg (La paix ça s’apprend ! Guérir de la violence et du terrorisme)
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Pour aller plus loin sur l’altruisme à l’école :