Elèves agités : comment contenir l’agitation en classe ?

En classe, il vaut mieux faire avec l’agitation que lutter contre. Pour un enfant hyperactif, bouger est même un besoin irrépressible. Certains spécialistes disent même que bouger est précisément le moyen que ces enfants trouvent pour se concentrer. Il est recommandé de toujours autoriser le mouvement quand on voit que le besoin s’en fait sentir et que l’enfant s’agite de plus en plus, pour éviter l’effet cocotte-minute.

Il est envisageable de laisser aux élèves agités la possibilité de bouger en classe tout en contenant l’agitation afin de ne pas gêner le travail de l’élève et des autres. Voici quelques idées pour tolérer et contenir l’agitation :

• Mettre en place une assise qui permet le mouvement
  • Faire asseoir l’enfant sur un ballon, sur un coussin d’air ou sur un tabouret conçu pour le mouvement, plutôt que sur une chaise (il sera obligé de faire des mouvements pour trouver son équilibre)

 

• Prévoir des pauses actives courtes entre les différents activités
  • Faire bouger l’enfant avant une activité calme (exemples : sortir dehors, faire quelques étirements, courir, pousser contre le mur, taper des pieds…)
  • Prévoir des rituels les matins, en rentrant de récréation ou à 13h30 : 10 petits jeux pour réintroduire le mouvement en classe

 

• Mettre en place des codes de conduite propres à l’élève qui s’agite souvent en classe. Ces codes ou autorisations seront expliqués au reste de la classe. Ils peuvent être établis avec l’élève afin de s’adapter à ce qui lui convient et ce qui est possible dans le contexte.
  • Décider d’un nombre de déplacements autorisés dans la classe, dans le couloir pour souffler ou bouger, dans la salle de motricité, pour aller aux toilettes…
  • Proposer une balle antistress ou un fidget à malaxer
  • Permettre des activités décrochées avec l’AESH s’il y a aide humaine (des idées : 5 jeux d’exercices qui peuvent aider les enfants à canaliser l’impulsivité)

 

• Prévoir des temps avec des tâches confiées aux élèves qui nécessitent de bouger ou de se déplacer : distribuer les cahiers, effacer le tableau, aller dans une autre classe ou chercher du matériel…

 

• Exprimer de façon très explicite ce que l’on attend de l’élève, car il n’est souvent pas en capacité de le déduire par lui-même. Communiquer de manière claire, efficace et bienveillante permet de passer du rapport de force à la coopération. Ce type de communication s’appuie sur des piliers tels que :
  • s’assurer que l’enfant écoute réellement en maintenant le contact visuel avec lui quand on lui parle (solliciter plusieurs sens – vue, ouïe, toucher – est plus efficace),
  • donner une seule consigne à la fois et lui demander de la reformuler pour s’assurer qu’il l’a bien comprise,
  • dire ce qui est attendu plutôt que ce qui est interdit en décrivant de manière précise et objective le comportement souhaité (exemple : “sois sage” n’a pas de sens car l’enfant ne sait pas forcément ce que nous entendons par “sois sage” et n’a peut-être pas les ressources pour être sage),
  • parler d’une voix douce et non agressive pour éviter de déclencher des comportements de défense/ repli/ mutisme ou d’attaque (physique ou verbale),
  • laisser du temps à l’enfant pour réagir après une demande (de trois à cinq secondes),
  • pratiquer le renforcement positif en faisant preuve de gratitude (merci) ou en verbalisent quand le comportement attendu est réalisé,
  • communiquer à l’aide de messages-Je exprimant des émotions, besoins et limites personnelles (plutôt que des messages-tu qui critiquent, rabaissent, accusent ou étiquettent l’enfant),
  • identifier les leviers (ce que l’élève apprécie) pour mettre en place un contrat de renforcement positif avec des renforçateurs (exemple : une activité décrochée, une sortie supplémentaire de la classe, une utilisation d’un matériel apprécié…)

 

• Fonctionner avec des pictogrammes ou des affiches pour signifier chaque fois que son comportement enfreint les règles ou dépasse la tolérance des adultes (enseignant, AESH, Atsem ou autres).
  • Un exemple pour la colère : L’escalier de la colère : un outil pour évaluer la colère et la réguler

 

• Donner des rôles et des responsabilités dans le groupe classe qui consolident l’estime de soi. Pour aller plus loin au sujet de l’estime de soi : 5 leviers permettant de développer l’estime de soi d’un élève

 

• Aider à s’organiser et planifier la tâche
  • Faire ranger tout le matériel avant de démarrer une nouvelle tâche.
  • Prévoir une table à côté pour poser le matériel.
  • Aider à ranger et préparer son cartable avec une liste du matériel indispensable à avoir sous forme de check list à cocher
  • Aider à percevoir le temps qui passe en utilisant un timer

 

On peut également réfléchir à la manière dont est organisé la salle de classe pour faire avec le besoin de mouvement et tolérer l’agitation tout en la contenant : Les classes flexibles : repenser l’organisation de la classe pour plus d’autonomie, plus de motivation et moins de stress