Comment préparer un examen ?

De nombreux étudiants soucieux de leur réussite se demandent comment préparer un examen efficacement. La préparation à un examen nécessite une approche méthodique : une telle approche pour préparer un examen passe par des techniques d’appropriation active et personnelle du savoir, qui ne peuvent pas se réduire à des lectures et relectures. Souvent, les étudiants craignent les trous de mémoire liés au stress. Or ces trous de mémoire sont souvent en lien avec un apprentissage superficiel, c’est-à-dire non actif, car il repose sur de simples lectures répétées. Le problème des relectures est qu’elles donnent l’impression de savoir car on a “rempli” la mémoire à court-terme. Tant qu’on ne se teste pas avec des questions, qu’on ne transforme pas le contenu et qu’on ne fait pas de liens avec d’autres informations, il n’y a pas de mémorisation à long terme.

Je vous propose un guide en 12 étapes pour se préparer à un examen.

Un guide étape par étape pour bien préparer un examen

1.Connaître les exigences de l’examen

• Identifier la date, l’heure et le lieu de l’examen.
• Se familiariser avec le contenu et les sujets qui seront couverts : consulter les programmes.
• Décoder ce qui est attendu :
  • comprendre le type d’épreuves (dissertation, exercices, QCM, compte rendu, oral…),
  • consulter les annales et leurs corrigés,
  • passer des épreuves “blanches”,
  • regarder les sites spécialisés qui précisent les instructions officielles.
• Comprendre les attentes des examinateurs : demander des précisions aux enseignants et aux anciens élèves.

2.Créer un calendrier de révisions

• Diviser le contenu en sections à étudier : sélectionner les savoirs essentiels à maîtriser et les hiérarchiser (avec un code couleur par exemple)
  • des mots, des définitions, des concepts,
  • des dates,
  • des formules ou des théorèmes, des propriétés,
  • des points de méthode,
  • les éléments plus accessoires mais utiles à connaître, comme les exemples ou les illustrations.
• Établir un programme de révision en fonction du temps disponible jusqu’à l’examen :
  • Allouer du temps pour chaque sujet ou section.
  • Alterner entre les matières pour éviter la monotonie.
• Pratiquer l’apprentissage entremêlé en mélangeant des exercices de matières différentes au cours d’une même séance de révisions.

3.Rassembler des ressource et des supports de révisions

• Obtenir tous les matériaux de révisions nécessaires :
  • des manuels,
  • des notes de cours,
  • des vidéos,
  • des synthèses,
  • des annales corrigées.
• Enrichir les informations du cours avec des magazines, des reportages, des vidéos de professeurs et vulgarisateurs sur YouTube ou Twitch…

4.Aménager l’environnement d’étude 

• Trouver un endroit calme et bien éclairé pour étudier.
• Éliminer les distractions, y compris les téléphones et les médias sociaux.
• Attention, les humains ne sont pas multitâches. Ecouter de la musique peut avoir un effet délétère sur les apprentissages profonds. Il se peut que, dans un contexte familial bruyant, mettre des écouteurs pour avoir un fond musical permette de mettre les bruits parasites à distance mais faire plusieurs choses à la fois reste une mauvaise option dès lors que l’objectif est de réfléchir de manière approfondie.

5.Utiliser des techniques d’étude efficaces 

• Bien préparer un examen, c’est acquérir une vision globale du sujet :
  • en identifiant la structure du cours (l’articulation des idées),
  • en faisant des liens entre des notions (au sein d’une même matière, mais aussi avec d’autres matières et des éléments hors contexte scolaire),
  • en ayant recours à des actions sur le contenu à mémoriser (trouver ses propres exemples; redire avec ses propres mots; inventer des métaphores et des comparaison; transformer du texte en schéma).
• Transformer le contenu des cours en cartes mentales pour organiser les concepts.
• Photographier mentalement les cartes (notamment en histoire-géographie) et les schémas (surtout en sciences)
  • Remplir des cartes ou schémas vierges;
  • Se parler pour placer les éléments (en haut, c’est X à droite et XY à gauche; au milieu, c’est XYZ et en bas, c’est Z).
• Apprendre les structures des chapitres (titres, sous titres, définitions des mots clés) pour avoir une structure solide sur laquelle poser les fondations de la réflexion lors de l’épreuve.

6.S’auto tester et se corriger pour préparer un examen

• Se poser des questions à livre fermé. Cela peut prendre la forme de flash cards (pour aller plus loin : 4 conseils pour faire ses propres flash cards efficaces)
• Refaire de nombreux exercices réalisés en classe.
• Faire des examens blancs dans les conditions réelles grâce aux annales, en s’appliquant à corriger toutes les réponses aux exercices refaits. Ne pas se contenter pas de lire les corrections données, mais se forcer à répondre et comparer les réponses données avec celles proposées en correction.
• Corriger les réponses fausses sert à comprendre qu’on s’est trompé et pourquoi. Se corriger, c’est analyser les sources des erreurs et imaginer des procédures pour ne pas les reproduire.

7.Travailler en groupe

• La coopération permet une meilleure exploitation des erreurs et une meilleure compréhension des objectifs des apprenants (par confrontation des représentations mentales, par mises en mots des procédures et stratégies, par complémentarité des raisonnements). Grâce à la coopération, chacun enrichit sa façon de penser.
• On progresse ensemble grâce à des questions, à des explications, des exemples, des allers-retours entre les compréhensions des uns et des autres.
• Quand on sait expliquer un concept, une théorie, un texte historique… à quelqu’un d’autre, alors on peut être sûr qu’on sait vraiment.

8.Adopter une bonne hygiène de vie

• Dormir suffisamment. Le sommeil a un rôle essentiel dans la consolidation des apprentissages. Les études en neurosciences montrent que le sommeil permet de consolider des apprentissages réalisés durant un état de veille. Elles ne montrent pas en revanche que l’on puisse apprendre durant le sommeil. Bien que le sommeil participe pleinement au cycle des acquisitions de connaissances dans sa phase de consolidation, dormir n’est pas un raccourci pour remplacer ou court-circuiter les apprentissages en mode éveillé.
• Se nourrir correctement. Les céréales complètes, le poisson, les graines cuites comme les lentilles, les fèves, les haricots blancs ou rouges, les pois cassés, le soja, les pois chiches apportent des éléments nutritifs utiles. Les noix et graines sèches (amandes, graines de lin, de citrouille, de tournesol) apportent d’autres types d’éléments nutritifs, ainsi que l’huile d’olive, les pruneaux, les bleuets, la canneberge, les épinards ou encore les choux de Bruxelles.
• Continuer à bouger pour rester en forme. Le manque d’activité physique pendant plus d’une heure dégrade les performances cognitives, et on étouffe son potentiel cérébral en restant immobile.
• Eviter la consommation de médicaments, d’alcool, de psychotropes ou de boissons énergisantes.

9.Gérer le stress 

• Pratiquer des techniques de relaxation, comme la respiration profonde ou la visualisation.
• Rester confiant en recadrant les pensées décourageantes : repérer ce qui va bien, les progrès, les réussites (même minuscules), le travail déjà effectué, les ressources internes mobilisables (qualités personnelles, valeurs, rêves…)

10.Réviser régulièrement pour préparer un examen à long terme

• Moins on se sert d’une information, plus sa trace dans la mémoire s’estompe. Pour renforcer la mémorisation d’une information dans la mémoire, mieux vaut réviser sur plusieurs petites sessions espacées (que réviser une seule fois sur une plage de temps de plusieurs heures). C’est ce qu’on appelle l’effet d’espacement.

11.Les derniers jours avant l’examen

• Les derniers jours, revoir l’ensemble dans une vision synthétique : reprendre les structures sous jacentes à chaque chapitre en commençant toujours par se poser des questions pour reconstruire le savoir plutôt que se contenter de lire.
• Moins d’un mois avant l’épreuve, il va être difficile de rattraper le travail de préparation non effectué tout au long de l’année scolaire. Mieux vaut se concentrer sur les éléments clés et passer sur les détails :
  • mémoriser les plans des chapitres,
  • apprendre les définitions et dates clés,
  • faire quelques exercices,
  • répondre à des sujets blancs dans les grandes lignes (rédiger l’introduction et la conclusion, écrire les titres et sous titres des parties + des mots clés),
  • lire des corrections d’épreuves précédentes.

12.La veille de l’examen 

• Fermer les cahiers la veille, se détendre et faire autre chose que réviser.
• Etablir une liste de vérification des indispensables à faire avant l’examen :
  • Vérifier la date et l’heure de convocation de l’examen (l’heure de convocation n’est pas la même que l’heure de début d’examen)
  • Planifier l’itinéraire vers le lieu de l’examen (et éventuellement faire le trajet une première fois à l’avance pour estimer le temps de trajet)
  • Prendre les pièces d’identité demandées et la feuille de convocation
  • Se renseigner sur le matériel autorisé en salle d’examen (et vérifier la qualité du matériel – pile dans la calculette, mine taillée des crayons à papier, encre suffisante dans les stylos…)
  • S’assurer d’avoir assez de crayons et sylos
  • Préparer toutes les affaires nécessaires, y compris une bouteille d’eau, une tenue confortable pour les écrits et adaptée aux exigences pour les oraux,
  • Se coucher tôt. La veille d’un examen, beaucoup d’étudiants ne parviennent pas à s’endormir. Il ne faut pas avoir peur de ce type d’insomnie, car le stress va permettre de rester en éveil par décharge d’amphétamines, à la manière du café.
• Se mettre en projet pour le lendemain : visualiser le déroulement de la journée du lendemain étape par étape, du réveil à la sortie de le salle d’examen. La “mise en projet” est importante pour donner une direction à l’inconscient et se visualiser en situation de réussite.

Le jour de l’examen 

• Mettre plusieurs réveils
• Partir à l’heure prévue pour assurer une marge en cas de bouchons/ grèves/ accidents sur la route
• Pratiquer une respiration ventrale avant d’entrer dans la salle ou même une fois assis, en attendant la distribution des sujets
• Bien organiser le temps et utiliser le barème des points pour estimer le temps à passer en fonction du nombre de points de chaque question.
  • Ne pas rester trop longtemps sur une question et surveiller le temps en fonction des éléments décidés au point ci-dessus
  • Les étudiants peuvent par exemple adopter l’approche qui consiste à diviser la durée totale de l’épreuve par le nombre de questions, en accordant un peu plus de temps aux questions qui valent plus de points. Cela donne une idée approximative du temps à passer sur chaque question et de la nécessité de passer à la question suivante si ce temps est dépassé, ou bien de déterminer quelle question abandonner en cas de pénurie de temps. Ainsi, si l’épreuve est constituée de 60 minutes et qu’elle présente dix questions, cela donne donc six minutes par question. Lorsque la moitié du temps s’est écoulée, il faudra avoir terminé au minimum cinq ou six questions. 
• Lire toutes les questions avant de commencer à rédiger et déterminer celles à traiter en premier (les plus faciles, celles qui rapportent le plus de points)
• Commencer par les questions dont les réponses sont connues, puis traiter les questions selon leurs difficultés croissantes (laisser les questions les plus difficiles pour y revenir plus tard soit en sautant un nombre suffisant de lignes, soit en indiquant un renvoi de pages)
• Ne pas développer des éléments hors sujet pour montrer l’étendue des connaissances (ce qui est hors sujet est hors sujet et fait perdre du temps pour zéro point rapporté)
• Éviter de partir avant la fin du temps réglementaire : prendre le temps de relire les réponses, de corriger les fautes d’orthographe et de grammaire, soigner la présentation, ne pas se laisser divertir ou stresser par les autres candidats qui sortent avant la fin.

Savoir comment préparer un examen demande du temps et de la discipline. Plus on conçoit un plan de révisions basées sur une méthodologie efficace à l’avance, plus on augmente les chances de réussir à l’examen.

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Sources : Apprendre à réussir de Jérôme Saltet et André Giordan (éditions Librio). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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Savoir par cœur sans apprendre par cœur de Michèle Temam (éditions Odile Jacob). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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