Comment faire pour comprendre ?
Comment faire pour comprendre ?
Comprendre est lié à la fois à l’attention et à la mémorisation. La première étape pour bien comprendre un cours est donc de s’assurer d’être attentif et de poser des questions au professeur en cas d’incompréhension lors de ses explications. Comment faire pour comprendre ?
Pour comprendre un concept, il faut connaître la signification des mots qui le constituent : les mots de vocabulaire spécifique, les termes d’un raisonnement mathématique, les pré-requis sur lesquels est fondée une théorie, les règles d’un jeu…
Maîtriser les prérequis pour comprendre
Comprendre un concept, c’est comprendre les liens entre les éléments de ce concept. C’est donc important de s’assurer de maîtriser les pré-requis. Une question utile à se poser pour savoir si on a compris un cours est : Qu’est-ce que j’ai compris ? Il s’agit alors d’expliquer et reformuler avec ses propres mots, de trouver ses propres exemples, de faire des liens avec des informations déjà connues. La compréhension est au cœur de l’activité intellectuelle car il s’agit de découvrir des rapports entre des éléments et d’en inventer de nouveaux. C’est à partir de ces éléments qu’on peut identifier les points de blocage :
- Y a-t-il un mot inconnu qui empêche de comprendre un cours ? Dans ce cas, un dictionnaire ou une référence à un cours précédent sera utile.
- Y a-t-il trop d’informations d’un coup, ce qui entraîne une surcharge et des confusions ? Dans ce cas, il est possible de fractionner les éléments à apprendre en y allant pas à pas. Ce premier travail est déjà un acte de réflexion car il faut sélectionner ce qui est pertinent (quelles sont les informations indispensables, comme les mots clés, les définitions, les dates, les théorèmes ? quelles sont les informations secondaires dont la maîtrise n’est pas essentielle pour comprendre ?)
- Y a-t-il des connaissances prérequises non maîtrisées (comme si les fondations d’une maison étaient trop fragiles) ? Dans ce cas, il faut reprendre les cours précédents et faire l’effort d’apprendre les notions qui auraient dû être déjà maîtrisées (par exemple, maîtriser les puissances en mathématiques nécessite de connaître les tables de multiplication : mais le travail est peut-être moins important que prévu, car il s’agit d’identifier les tables non sues par coeur et d’apprendre seulement celles-ci, avec des moyens mnémotechniques).
Pour compléter :
Vérifier la compréhension
Une bonne manière de vérifier si un cours est compris est de raconter, décrire et expliquer avec des mots personnels.
Pour comprendre, il est possible de passer par d’autres activités telles que :
- Se raconter une histoire (drôle, personnelle, intéressante, avec des détails sur la vie des personnages),
- Regrouper les informations par catégories ou toute autre lien logique,
- A partir des catégories déterminées, organiser les idées sous forme de cartes mentales, de schémas ou de cartes conceptuelles,
- Modifier le contenu (flash cards, fiches de mémorisation avec seulement les titres et sous-titres qu’il faudra compléter à l’oral, sketchnoting),
- Répéter au moins six fois l’information à des moments différents et des endroits différents (exemples : juste après l’avoir entendue, avant de s’endormir, une semaine après…)
En complément, il est essentiel d’expliciter les implicites, c’est-à-dire se demander à quoi ça sert. Expliciter l’objectif, c’est savoir expliquer ce qui est visé dans le cours : à quoi ça sert ? pourquoi l’enseignant propose cette activité ou présente son cours de cette manière ?
S’entraîner pour comprendre
C’est à force de s’entraîner, de s’exercer et de pratiquer qu’on intègre les règles. Cela veut dire que la mémorisation entre en jeu dans la compréhension. Plus on possède d’acquis en mémoire, plus on est capable de comprendre. Le nombre de tests via des exercices compte plus dans la mémorisation que le nombre d’heures passées à étudier.
Pour se rappeler de façon durable, il faut élaborer des stratégies de mémorisation, car comprendre ne suffit pas pour mémoriser. De même, mémoriser ne suffit pas pour comprendre.
Il est important de garder en tête que le processus d’acquisition des connaissances s’effectue au fil de trois grandes étapes directrices :
- d’abord la compréhension de la notion,
- puis la pratique
- enfin, la révision.
Il ne faut pas s’arrêter à la première étape : celle de la compréhension. Même quand on a compris, faire des exercices et réviser les théorèmes ou les formules mathématiques demeure indispensable.
Comprendre ne suffit pas pour mémoriser. Mémoriser ne suffit pas pour comprendre.
Les 4 piliers de l’apprentissage tels que proposés par les sciences cognitives servent d’appui pour répondre à la question : comment faire pour comprendre ?
1 -> Orienter l’attention en regardant et écoutant
Cibler l’attention sur l’objet d’apprentissage et éliminer les distractions (comme les écrans et les notifications, les aller-et-venues, le bruit…).
2 -> S’engager activement
Former des images mentales des explications données au sujet de l’objet d’apprentissage :
- voir des images dans sa tête,
- se faire un film (comme repasser des gestes dans sa tête ou voir l’enchaînement d’événements historiques),
- réentendre la voix du professeur,
- ré-expliquer à voix basse avec ses propres mots,
- reproduire des gestes,
- se poser des questions à soi-même (avec les 5 questions de la compréhension ou La méthode OCTOPUS A+ pour cerner un sujet, mobiliser des connaissances, organiser des idées et synthétiser un document )
3 -> Se tester
Faire en vrai à partir de l’image mentale, devant quelqu’un qui peut corriger.
Se tromper n’est pas grave car on peut modifier l’image mentale à la source de l’erreur grâce aux explications ou aux corrigés. On se teste encore.
C’est en se mettant à l’épreuve qu’on comprend pour éviter une illusion de maîtrise.
4 -> Consolider
Comprendre, ce n’est pas mémoriser car l’image mentale va s’effacer petit à petit. C’est à force de répéter qu’on mémorise.
Pour éviter d’oublier, il faut répéter plusieurs fois et rendre la tâche automatique. Cela libère de la mémoire pour effectuer des tâches plus compliquées.