Les sept clés de la santé du corps, du cerveau et de l’esprit (à prendre en compte à l’école)

Les sept clés de la santé du corps, du cerveau et de l’esprit (à prendre en compte à l’école)

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Daniel Siegel est neuroscientifique et propose sept clés à prendre en compte au quotidien (et notamment à l’école) pour garder un corps en bonne santé, un esprit fort et un cerveau capable de poursuivre sa croissance tout au long de la vie.

Ces sept clés sont importantes à tout âge, de la petite enfance à un âge avancé.

1.L’introspection par la pleine conscience

L’introspection par la pleine conscience permet de percevoir nos émotions, nos sentiments, nos pensées, nos souvenirs, nos croyances, nos intentions, nos espoirs, nos rêves, nos attitudes et nos désirs. Pratiquée régulièrement, elle stimule la croissance de nombreuses fibres du tissu cérébral, notamment les fibres intégratives, qui contribuent à réguler l’attention, l’émotion et la pensée, et elle améliore l’empathie et la compassion. – Daniel Siegel

Il s’agit de prendre des moments à l’écoute du corps, de la tête, de la respiration, des sensations, des émotions.

Daniel Siegel liste les effets bénéfices de la pleine conscience :

  • elle nous aide à être présent à ce qui se passe dans votre vie,
  • elle augmente le niveau de la télomérase, enzyme chargée de réparer les extrémités des chromosomes et de les empêcher de se raccourcir
  • elle contribue à préserver la bonne santé de nos cellules et de notre système immunitaire
  • nous nous sentirons plus dynamiques et plus résilients face aux difficultés de la vie,

Pour aller plus loin : 3 livres pour initier les enfants à la pleine conscience du primaire au lycée (et plus)

 

 

2.Le sommeil

Nous avons besoin, à tout âge, d’un temps suffisant de sommeil pour assurer :

– une croissance optimale à notre cerveau ;

– une consolidation optimale de ce que nous avons appris et mémorisé dans la journée ;

– un fonctionnement de l’insuline et un métabolisme optimaux ;

– une fonction immunitaire optimale ;

– une réponse au stress optimale ;

– un fonctionnement cognitif optimal, nous permettant de focaliser notre attention, de penser, de nous rappeler, de résoudre des problèmes, de gérer nos émotions et d’entrer en contact avec les autres.

Un enfant, un adolescent ou un adulte qui manque de sommeil souffrira de plusieurs conséquences néfastes :

  • une mémoire non consolidée empêche de se rappeler ce qu’on a appris,
  • le fonctionnement de l’insuline est perturbé, ce qui expose davantage au surpoids,
  • les hormones du stress augmentent et rendent d’une humeur massacrante,
  • le système immunitaire est affaibli et on tombe malade plus facilement,
  • la capacité d’attention, de réflexion et de résolution des problèmes est dégradée
  • manque d’énergie et plus d’irritabilité, conflits et disputes plus fréquents avec les autres.

Pour aller plus loin [Enfants et adolescents] Les rôles fondamentaux du sommeil, conséquences du manque de sommeil et recommandations pour bien dormir

 

3.La concentration

Daniel Siegel rappelle que le cerveau se développe non seulement pendant que nous dormons, mais aussi quand nous nous concentrons de manière continue, sans nous laisser distraire trop souvent.

En fait, l’apprentissage s’opère quand notre attention fait circuler de l’énergie à travers nos circuits cérébraux, ce qui crée de l’information dans certaines zones qui, du coup, sont activées ; ces neurones activés se connectent ensuite et participent à la croissance du cerveau. – Daniel Siegel

C’est ce que les neuroscientifiques appellent la plasticité neuronale : des modifications se produisent dans le cerveau en réponse à l’expérience.

Par ailleurs, le cerveau est conçu pour se focaliser sur une seule chose à la fois ; il traite cette information en lui donnant des formes plus élaborées, en la connectant à des informations similaires, en l’associant à d’autres informations et en consolidant toute cette activité neuronale pour produire des modifications structurelles durables.

Ainsi, quand nous sommes hyper concentrés, nous optimisons la plasticité neuronale de notre cerveau, à la base de l’apprentissage.

Or certains enfants, adolescents (et des adultes) rencontrent des difficultés avec le travail scolaire et se montrent incapables de se rappeler ce qu’ils lisent ou ce qu’ils ont étudié. Tout se passe comme si leurs efforts ne portaient pas leurs fruits. Il se trouve que les ados font souvent plusieurs choses à la fois pendant qu’ils travaillent et révisent. Ils sont effectivement assis à lire un manuel scolaire et ont l’impression de travailler, mais leur attention est constamment dispersée (Snapchat, vidéos You Tube,  consultations de blogs…).

Cette répartition de l’attention sur plusieurs tâches perturbe continuellement le cerveau et va à l’encontre des conditions nécessaires aux modifications synaptiques permettant l’apprentissage scolaire.

Si nous n’avons pas l’occasion de focaliser régulièrement notre attention sur une tâche donnée, notre cerveau arrête de faire tourner son programme de base, à savoir continuer d’apprendre, de se développer et d’établir de nouvelles connexions. – Daniel Siegel

Le temps consacré à la concentration nous rappelle que nous devons continuer d’apprendre et d’aiguiser notre esprit tout au long de notre vie.

Par ailleurs, la pollution attentionnelle est un enjeu inquiétant pour tous (enfants, adolescents, adultes) mais elle n’est pas insurmontable.

Pour aller plus loin : La pollution attentionnelle : un enjeu de société, dès le plus jeune âge + des solutions pour les enfants et les ados

 

4.Le repos/ les pauses

Bien que la concentration favorise la croissance de notre cerveau, nous n’avons pas besoin de nous concentrer sans arrêt.

Daniel Siegel conseille de nous accorder (et d’accorder aux enfants et adolescents) des temps de repos tous les jours, afin de permettre à l’esprit de se relaxer et au cerveau de remettre de l’ordre en lui-même : c’est un temps libéré de tout projet, de toute tâche à accomplir, de toute obligation.

Se réserver un temps uniquement pour décompresser et laisser libre cours à son imagination fait le plus grand bien. Les congés sont le moment idéal pour ce genre de farniente, mais au quotidien aussi il est bon de se réserver un créneau dans la journée et de s’autoriser, à ce moment-là, à se détendre. – Daniel Siegel

 

5.Le jeu et le rire

Participer à l’exploration spontanée de la vie avec d’autres personnes, dans une atmosphère sympathique et agréable, où le jugement n’a pas sa place, est indispensable pour être heureux.  – Daniel Siegel

Siegel estime que le rire est une affaire sérieuse, car quand nous nous amusons spontanément, notre cerveau se développe. Les moments récréatifs sont profitables, non seulement aux enfants et aux adolescents, mais aussi aux adultes qui ont moins souvent l’occasion de jouer et de “faire les fous”.

Ces activités récréatives laissent le cerveau s’activer de manière neuve et imprévisible, ce qui lui permet de développer et de renforcer de nouvelles connexions. La récréation est à la base de la créativité et de l’innovation, du plaisir de se sentir présent et connecté.

Les activités récréatives autour du jeu et du rire peuvent prendre la forme de jeux coopératifs, de jeu libre où les adultes n’interviennent pas, de moments créatifs, de sorties nature… Ce qui compte est que les enfants et les ados soient autorisés à rire, à créer, à faire les idiots pour s’amuser sans être jugés.

Pour rappel de l’importance du jeu libre pour les jeunes enfants : L’apprentissage chez les enfants : l’importance du jeu libre et des temps non structurés

 

6.L’activité physique

L’art, la musique, le théâtre et la danse encouragent la créativité exploratrice, que le temps de récréation facilite. Et l’activité physique favorise tout notre apprentissage. Lorsque nous bougeons notre corps, nous améliorons la plasticité neuronale. – Daniel Siegel

Nous consolidons notre mémoire, multiplions et renforçons nos connexions synaptiques. L’exercice physique est indispensable à la santé du cerveau comme à celle de l’esprit.

Pour aller plus loin : Bouger à l’école pour favoriser la concentration et les apprentissages (l’exemple des pauses actives dans une école québécoise)

 

7.La connexion aux autres et à la nature

La double connexion aux autres et à l’environnement rend la vie plus riche de sens, plus saine, plus sage et plus heureuse.

Quand nous avons des relations qui nous apportent soutien et encouragement, nous sommes plus heureux, en meilleure santé et nous vivons plus longtemps ! – Daniel Siegel

La pratique de la connexion positive revêt trois aspects :

– la gratitude, que nous pouvons ressentir et exprimer pour être en vie sur cette planète ;

– la générosité, que nous pouvons manifester envers les autres en nous reliant à eux ;

– le don, que nous pouvons faire aux autres et à la planète en nous mettant, à notre tour, au service de leur bien-être.

Ces trois aspects activent la “joie empathique” : quand des humains établissons des liens positifs avec les autres, quand ils leur souhaitent d’être heureux, de réussir ce qu’ils font, de vivre dans la joie et la santé, alors les premier tirent leur joie du bien-être des derniers.

Daniel Siegel rappelle que les relations passent par le corps : si nous ne communiquons plus que par textos, mails ou forums de discussion, une partie importante du cerveau n’est pas engagée. Mieux vaut communiquer et partager chaque jour avec des personnes “en chair et en os”.

Par ailleurs, nous sommes des enfants de la Terre et la nature est notre premier foyer. Nous connecter à la planète ne se limite pas à être dans la nature mais implique aussi de prendre soin de notre environnement.

Le temps que nous consacrons à nous connecter aux autres et à l’environnement nous aidera aussi à développer cette vérité intérieure : nous appartenons à quelque chose de plus vaste que notre seul corps.

La Terre est notre foyer commun, nos semblables sont notre tribu et tous les êtres vivants des membres de notre famille. – Daniel Siegel

C’est pour cette raison que la pédagogie de la nature se répand de plus en plus, notamment à travers des écoles dans la forêt.

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Source : Le cerveau de votre ado : comment il se transforme de 12 à 24 ans de Daniel Siegel (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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