2 piliers d’une bonne préparation aux examens (favorisant la réussite)

2 piliers d’une bonne préparation aux examens (favorisant la réussite)

bonne preparation aux examens

Michèle Temam, spécialiste en méthodologie de l’apprentissage, estime qu’il faut adopter une méthode active pour se préparer à un examen. Dans son livre Savoir par cœur sans apprendre par cœur, elle écrit qu’une méthode efficace de préparation aux examens passe par des techniques d’appropriation active et personnelle du savoir, qui ne peuvent pas se réduire à des lectures et relectures. Michèle Temam regrette que de nombreux élèves et étudiants attribuent leurs trous de mémoire au stress éprouvé lors d’un contrôle ou d’un examen. Pourtant, ces trous de mémoire sont souvent en lien avec un apprentissage superficiel, c’est-à-dire non actif, car il repose sur de simples lectures répétées. Le problème des relectures est qu’elles donnent l’impression de savoir car on a “rempli” la mémoire à court-terme. Tant qu’on ne se teste pas avec des questions, qu’on ne transforme pas le contenu et qu’on ne fait pas de liens avec d’autres informations, il n’y a pas de mémorisation à long terme.

Michèle Temam liste deux piliers d’une bonne préparation aux examens favorisant la réussite.

1.Réviser activement (s’auto-tester et se corriger)

Il faut se préparer, non seulement en effectuant des QCM à livre fermé et des examens blancs, mais en s’appliquant à corriger TOUTES les réponses aux exercices refaits lors des séances de révisions, c’est-à-dire les réponses correctes comme les réponses fausses.

Corriger les réponses correctes permet de conforter le savoir et consolide la confiance en soi. Corriger les réponses fausses sert à comprendre qu’on s’est trompé et pourquoi. Se corriger, c’est analyser les sources des erreurs et imaginer des procédures pour ne pas les reproduire. Michèle Temam explique que ne pas prendre le temps de s’auto-tester et surtout de s’auto-corriger conduit à se demander le jour de l’examen si la réponse aux exercices d’entraînement faits pendant les révisions à la maison était juste ou fausse, et entraînerait des doutes déstabilisants.

Le jour de l’examen, vous aurez déjà appris à juger si vous pouvez répondre vite de façon automatique ou si vous devez prendre le temps de la réflexion. – Michèle Temam

De plus, le niveau de stress est mieux géré quand on est bien préparé. Or être bien préparé, c’est acquérir une vision globale du sujet en identifient la structure du cours (l’articulation des idées), en faisant des liens ou en ayant recours à des actions sur le contenu à mémoriser (trouver ses propres exemples; redire avec ses mots; inventer des métaphores et des comparaison; transformer du texte en schéma). Il est utile de créer des sortes de “tiroirs mentaux” dans le cerveau car ils permettront, par la simple évocation d’un titre ou d’un mot clé, de rappeler les idées principales du contenu du paragraphe, à partir desquelles des phrases pourront être élaborées.

2.Accepter le bon stress

La veille d’un examen, beaucoup d’élèves ne parviennent pas à s’endormir. Pour Michèle Temam,  il ne faut pas avoir peur de ce type d’insomnie, car le stress va permettre de rester en éveil par décharge d’amphétamines, à la manière du café.

Dédramatiser l’insomnie de veille d’examen par conditionnement et autopersuasion en est souvent le remède. – Michèle Temam

Toutefois, en période de révisions, il est important d’avoir une bonne hygiène de vie, en évitant les nuits trop courtes. En effet, il est démontré que le sommeil favorise la consolidation des acquis. Michèle Temam rappelle l’importance du bon stress. Elle conseille d’éviter la consommation de médicaments dans le but de rester calme le jour de l’examen. Le contexte émotionnel est variable en fonction des personnalités, c’est-à-dire que des personnes éprouveront des niveaux de stress différent dans une même situation, mais le niveau de stress est accentué par des acquis fragiles en lien avec des révisions superficielles ou inefficaces. 

Le stress est nécessaire, à condition qu’il n’anesthésie pas. Les étudiants peuvent apprendre à voir dans les manifestations du stress le signe que leur corps a été stimulé pour les préparer à relever un défi. Une étude a été menée à Harvard selon le protocole suivant : avant de passer un test de stress social, les participants à cette étude ont appris à penser leur réponse au stress comme utile.

-> Un cœur qui bat la chamade prépare à l’action.

-> Si nous respirons plus vite, cela ne pose pas de problème car cela apporte plus d’oxygène à votre cerveau.

Les participants qui ont appris à voir la réponse au stress comme utile à leur performance ont été moins stressés, plus confiants que le groupe témoin, mais il se trouve que même leur réponse physique au stress a changé. Dans une réponse typique au stress, le rythme cardiaque augmente et les vaisseaux sanguins se contractent. Il n’est pas vraiment sain d’être dans cet état tout le temps. Cependant, dans l’étude, lorsque les participants ont perçu leur réponse au stress comme utile, leurs vaisseaux sanguins sont restés détendus et, même si leur cœur battait toujours la chamade, cette réaction physiologique ressemblait beaucoup à se qui passe dans les moments de joie et de courage. C’est ce que la nouvelle science du stress révèle : la manière dont nous percevons le stress a son importance. Avec ce nouvel éclairage, les étudiants pourront donc se dire à chaque fois que leur cœur bat la chamade à cause du stress, que leur corps est précisément en train de les aider à relever le défi qui se présente à eux.

Par ailleurs, chercher à supprimer l’émotion ne fonctionne pas très bien. Se dire “Non, tout va bien, je ne suis pas stressé, il n’y a aucune raison de stresser” a plutôt tendance à renforcer le stress qu’à le faire baisser. En revanche, s’appuyer sur l’expérience passée et les compétences pour relire la situation contribue à diminuer l’effet du déclencheur (par exemple : “Je suis déjà passée par là, c’est vrai que c’est un peu effrayant un début et j’ai déjà montré que j’en étais capable”.) Ainsi, quand on modifie l’interprétation de la réponse de stress pour l’envisager comme une réponse positive et adaptative, le niveau de stress baisse.

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Source : Savoir par cœur sans apprendre par cœur de Michèle Temam (éditions Odile Jacob). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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