10 stratégies pour la motivation intrinsèque (et pour éviter les facteurs de démotivation)
Les causes de la démotivation : des facteurs de démotivation dans le passé, le présent et le futur
Dans son livre La réussite scolaire par un apprentissage positif et ludique, Sophie Godard explique la démotivation par plusieurs causes :
- liée au passé : quand des souvenirs d’échec, de stress, de peur, de honte reviennent en mémoire en lien avec des exercices ou situations scolaires actuels, le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité du présent et le passé (c’est comme s’il revivait une deuxième fois ces émotions douloureuses en direct)
- dans le présent
- la manière de présenter les choses ne correspondent pas au profil d’apprentissage de l’enfant ou adolescent
- manque de ressources cognitives, affectives et/ou sociales (soutien, encouragement, empathie, respect…)
- présence de barrières extérieures (langue maternelle, habitudes socio-culturelles…)
- freins psychologiques (peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir ou au contraire de dépasser les attentes familiales…)
- besoins physiques/ physiologiques insatisfaits (température, faim ou soif, besoin de mouvement, fatigue…)
- liée à des projections négatives dans l’avenir
- objectif non compris ou considérés comme inatteignables
- manque de sens personnel (à quoi ça va servir ?)
- manque de croyance dans la capacité à évoluer et progresser
- manque de confiance dans l’avenir
Repenser l’effet des récompenses sur la motivation
L’effet inefficace et nocif des récompenses
Contrairement aux idées reçues, les récompenses peuvent avoir à moyen et long terme un effet démotivant. Non seulement l’élève qui travaille pour la récompense en voudra probablement toujours plus et ne sera jamais satisfait mais sa motivation intrinsèque va finir par disparaître.
Il arrive toujours un moment où les récompenses n’ont pas ou plus de valeur (récompense non désirée par l’enfant, trop éloignée dans le temps…). Par ailleurs, si les récompenses sont inaccessibles pour l’enfant (la barre est trop haute et donc décourageante), elles sont non motivantes et donc inefficaces. Et dès qu’un comportement acceptable n’est pas récompensé (car les parents ou les enseignants ne suivent pas les faits et gestes des enfants tout au long de la journée ou changent de système), l’enfant met en doute le système de récompense et est tenté de ne plus s’y soumettre.
La motivation intrinsèque
Quant à la motivation intrinsèque est une motivation personnelle, intérieure, associée au plaisir pris dans la tâche et la fierté de l’accomplissement. Pour Maria Montessori, les récompenses sont “l’esclavage de l’esprit“. Elle ajoute qu’à l’école, la récompense est de nature à engendrer l’envie et la vanité, au lieu de susciter cette élévation faite d’efforts, d’humilité et de charité qu’il est donné à tous d’atteindre. Maria Montessori explique que ce qui fait avancer le monde, c’est la grandeur humaine et la force de la vie qui crépitent en nous .
Toutes les victoires et tout le progrès humain reposent sur la force intérieure. – Maria Montessori
Ce sont les actions que les enfants (et les adultes) réalisent par vocation, par passion, par envie qui font bénéficier le monde d’un progrès. Quand on pousse ce raisonnement, on s’aperçoit que les récompenses sont des punitions puisqu’elles détruisent la joie et font perdre le contact avec la force de la vie.
La punition ultime est en effet le découragement (et donc la démotivation).
10 stratégies pour la motivation intrinsèque
- Éliminer les menaces et le stress et bannir les punitions comme les récompenses (y compris les tableaux de comportement type croix ou fleur du comportement)
- Varier les supports et méthodes d’apprentissage en introduisant des mouvements, des anecdotes, des cartes mentales, des sketchnotes, des lapbooks , des jeux, des travaux de groupe, de la coopération
- Encourager et valoriser les progrès des élèves
- Laisser du temps et des opportunités pour du travail personnel (exposés, texte libre, conférence – voir la pédagogie Freinet)
- Pratiquer l’écoute active pour aider les enfants à exprimer leurs émotions, notamment celles de peur et de colère
- Enseigner des compétences émotionnelles et relationnelles
- Donner des retours aux enfants avec des indications et des outils leur permettant d’identifier leur progrès, réussites et échecs, pour qu’ils évaluent ce qu’ils ont appris, ce qui leur reste à apprendre et comment
- Voir les erreurs comme des occasions d’apprendre et des étapes normales du processus d’apprentissage en proposant des outils d’auto évaluation et des stratégies pour les corriger
- Établir des objectifs positifs (ce qu’il faut faire), précis, atteignables et avec des mesures qui permettent de savoir si l’objectif est effectivement atteint
- Assurer un cadre couvrant les besoins physiques et physiologiques (possibilité de boire, d’aller aux toilettes sans contrainte horaire, de bouger…)
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Source : La réussite scolaire par un apprentissage positif et ludique de Sophie Godard (éditions Erasme)
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