La métacognition, c’est davantage qu’apprendre à apprendre.
La métacognition, c’est davantage qu’apprendre à apprendre.
D’après Jean-Luc Berthier, Jérôme Hubert et Frédéric Guilleray, la métacognition est une démarche d’autonomisation des élèves dans le pilotage de leur apprentissage, qui peut commencer dès le plus jeune âge sous l’accompagnement d’un adulte. S’engager dans une démarche de métacognition, c’est faire le point sur 4 éléments :
- les objectifs et sous-objectifs (= le point à atteindre et ses jalons),
- les conditions pour y parvenir (=le matériel et les besoins physiologiques),
- les stratégies et les méthodes (=le chemin),
- la confiance en soi (=la croyance dans la capacité personnelle à parvenir à l’objectif en fonction de stratégies actuellement à disposition ou atteignables).
Faire preuve de métacognition, c’est davantage qu’apprendre à apprendre car il s’agit non seulement de connaître les grands principes de la cognition, mais aussi de planifier, réguler et rectifier ses stratégies, d’objectiver sa démarche pour la rendre cohérente et explicite, et de s’engager dans des efforts efficients au service d’objectifs clairs.
Les 4 éléments de la métacognition
1.Le point à atteindre et ses jalons
- Clarifier les objectifs : qu’est-ce que je veux atteindre exactement ?
- Associer un sens aux objectifs : à quoi ça sert (à l’école et dans la vie) ?
- Donner de la motivation : en quoi cela va-t-il me simplifier la vie ou m’aider à réaliser des tâches qui ont de la valeur pour moi ?
- Rendre l’objectif atteignable : l’objectif doit être découpé en plusieurs étapes intermédiaires facilement atteignables. Cette approche des petits pas permet d’éviter le découragement tout en maintenant la motivation de la réalisation de l’objectif final. Il est également importer de célébrer la réussite de chacune des étapes intermédiaires.
2.Le matériel et les besoins physiologiques
- Connaître les conditions nécessaires pour accomplir la tâche :
- les actions à entreprendre (formations, démarches administratives, méthodes de travail à acquérir…),
- les personnes à contacter pour de l’aide et à solliciter pour du soutien,
- les ressources à mobiliser (livres, journaux, personnes, articles…),
- les déplacements à prévoir…
- Regrouper les supports pédagogiques utiles et le matériel pour les avoir à disposition (exemple : équerre et compas pour la géométrie).
- Connaître le fonctionnement du cerveau et ses besoins :
- quels sont les fondamentaux pour que le cerveau apprenne efficacement ?
- quels sont les besoins physiologiques du cerveau (sommeil, nutrition, activité physique, bienveillance) ?
- comment aménager un environnement de travail agréable ?
3.Le chemin
- Evaluer les capacités objectives à réaliser la tâche demandée : qu’est-ce que j’ai besoin de connaître et de savoir faire ? qu’est-ce que je sais déjà faire ? qu’est-ce que je ne sais pas encore faire ?
- Evaluer de manière objective les connaissances (celles qui sont demandées, celles qui sont maîtrisées et celles qui ne sont pas acquises) :
- Comment acquérir les connaissance et les compétences nécessaires non maîtrisées ?
- Quel entraînement prévoir ?
- Combien de temps sera nécessaire ?
- Comment savoir quand ces connaissances et compétences seront acquises ?
- Prévoir des pauses régulières pour faire le point sur les sous-objectifs, le chemin, les stratégies et les conditions.
- Être capable de réévaluer les objectifs, les stratégies, et d’améliorer les conditions en fonction des difficultés rencontrées (ai-je besoin de plus de temps ? d’aide supplémentaire ? d’exercices d’entraînement différents ?)
- Analyser les erreurs pour apprendre et modifier les éléments qui ont entrainé les erreurs.
4.La confiance en soi
- Développer une idée objective de soi (connaître ses capacités et ses limites, connaître les ressources internes et externes disponibles, savoir estimer la quantité de travail et les efforts requis)
- Consolider la confiance en soi en prenant conscience des progressions, en demandant des encouragements, en acceptant les compliments, en gardant dans la mémoire des actions passées réelles et considérées comme des réussites.
On comprend que la métacognition est rarement possible pour un enfant seul ou même pour un adolescent. Ils ont besoin d’un adulte qui les guide dans une démarche métacognitive. L’adulte va poser des questions sur les objectifs, les conditions et les stratégies; orienter vers les ressources utiles; donner des pistes d’organisation et de procédure pas à pas; inciter le jeune à faire des pauses réflexives régulièrement; encourager et souligner les progrès. En ce sens, le jeune va gagner en autonomie en prenant des habitudes métacognitives qu’il pourra déployer seul avec le temps.
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Source : vidéo Qu’est ce que la métacognition ? de la chaîne YouTube Cerveau, mode d’emploi (Jean-Luc Berthier, Jérôme Hubert et Frédéric Guilleray)