Construire un guide de relecture de dictée efficace et personnalisé
Pourquoi un guide de relecture pour les dictées ?
Se relire n’est pas un acte aussi simple qu’il n’y paraît. Se relire sous-entend d’avoir les compétences pour identifier les erreurs et les corriger. Se relire est un processus actif qui passe par des questions à se poser et des interventions.
Pour aider les enfants à relire leur dictée, il est possible de créer un guide de relecture des dictées qui va leur proposer une méthodologie qui deviendra petit à petit un automatisme.
Un bon guide de relecture comporte les caractéristiques suivantes :
- être facile et rapide à utiliser (et donc simple, pas trop chargé en informations et illustrations)
- être précis (pas de vérifications de choses déjà acquises ou, au contraire, correspondant à des notions pas encore étudiées en classe par exemple)
- être pratique et esthétique (avec des consignes compréhensibles utilisant un vocabulaire connu de l’enfant et lui indiquant des consignes claires)
- être adapté aux besoins et au niveau de l’enfant (selon ses faiblesses et erreurs récurrentes)
La relecture d’une dictée porte l’attention de l’élève sur la forme de ce qu’il a écrit (ponctuation, majuscules…) et donne des ressources pour revoir l’orthographe (lexicale et grammaticale) et la conjugaison.
Construire un guide de relecture de dictée efficace et personnalisé
Expliquer à l’enfant l’intérêt de se relire
Se relire permet d’identifier et de corriger les erreurs avec l’objectif d’écrire un texte correct d’un point de vue orthographique. L’ambition est de rendre un texte sans aucune erreur de ponctuation, de grammaire ou d’orthographe afin qu’il soit agréable à lire pour les lecteurs et tout à fait compréhensible. En effet, l’écriture sert à communiquer. Communiquer, c’est transmettre des pensées ou des informations. Quand les erreurs sont trop importantes, la fonction même de communication disparaît car l’autre n’arrive pas à comprendre les mots qui lui sont adressés.
De plus, même quand les erreurs ne rendent pas le texte complètement incompréhensible, c’est plus long et fatigant de lire un texte avec des erreurs car cela force à jouer aux devinettes ou à faire des allers retours dans le texte pour saisir le sens global.
Cibler les faiblesses et les erreurs récurrentes
- La ponctuation est-elle complète et correcte (majuscules au début des phrases, point systématique à la fin des phrases, virgules pour permettre des pauses dans la lecture, point d’interrogation à la fin des questions…) ?
- Identifier le ou les verbes de chaque phrase (une phrase après une autre). Les verbes sont-ils accordés avec leurs sujets ?
- Identifier le ou les noms dans chaque phrase (une phrase après une autre). Les accords dans le groupe nominal sont-ils respectés (déterminant/ nom/ adjectif) : au pluriel ? au féminin ?
- Identifier les homonymes grammaticaux : à/ a, ou/ où, sont/ son, est/ et… Se demander quelle est la nature du mot et en déduire l’orthographe (se référer aux règles apprises en classe)
- Identifier les difficultés orthographiques fréquentes : y a-t-il des lettres muettes oubliées ? n est-il devenu m devant m, b et p ? quelle valeur de la lettre G et de la lettre C ? les mots invariables et outils connus sont-ils corrects ?
Déterminer l’ordre de vérification des éléments
Les enfants pourront avoir une préférence pour l’ordre dans lequel les éléments seront vérifiés. Ainsi, certains préféreront peut-être travailler phrase par phrase et vérifier tous les éléments au sein d’une même phrase avant de passer à la suivante. D’autres préfèreront peut-être procéder par objet (d’abord, tous les accords verbe/ sujet du texte puis revenir au début et vérifier les accords dans tous les groupes nominaux les uns après les autres…).
Choisir la forme du guide
Il s’agit de déterminer la forme à donner au guide de relecture de la dictée : il peut prendre la forme d’une checklist (les éléments sont mentionnés ligne à ligne avec un numéro devant), d’un schéma type carte mentale, d’une forme d’escalier où l’on monte des marches à chaque étape vérifiée, de fiches cartonnées agrafées à tourner…
Le guide peut être proposé comme sous-main, dans une pochette plastique transparente ou plastifié afin que l’enfant coche les éléments au fur et à mesure. Il peut aussi prendre la forme d’un livret ou encore d’un marque page.
Utiliser des mots , codes couleurs et pictos connus de l’enfant
Il est important de créer une continuité entre ce qui est étudié en classe et ce qui est proposé comme aide à la maison ou en remédiation/ soutien scolaire. Il s’agit d’utiliser les mêmes codes couleurs, les mêmes pictos grammaticaux, les mêmes abréviations et les mêmes dénominations que dans les leçons de l’enfant.
Tester le guide et réajuster/ compléter dans le temps
Une fois le guide élaboré et réalisé, il est utile de le tester avec l’enfant afin de déterminer s’il est facile d’accès, rapide à mobiliser et adapté à ses besoins. Il est très probable de devoir réaliser plusieurs versions avant d’arriver à un guide idéal. Celui-ci est voué à évoluer dans le temps en fonction des améliorations et des nouvelles leçons vues en classe (comme l’accord des participes passés avec le COD antéposé au passé composé avec l’auxiliaire avoir).
En procédant de cette manière systématiquement, il restera de moins en moins d’erreurs à chaque production d’écrits car la mémoire enregistre les orthographes usuelles, les procédures de réflexion sont automatisées (accords sujet/ verbe, nom/adjectif…) et les mots sur lesquels on se trompe souvent sont plus vite repérés pour une surveillance rapprochée !
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Inspiration : Aider son enfant à écrire : 50 fiches contre la dysorthographiede Delphine de Hemptinne (éditions DE BOECK UNIVERSITE). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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