Écrire un roman pour progresser en français, et si on le faisait ?
Écrire un roman pour progresser en français, et si on le faisait ?
Et si l’écriture d’un roman devenait une formidable aventure d’apprentissage pour les enfants du primaire ?
À l’école comme à la maison, écrire une histoire longue est une activité motivante et transversale, qui mobilise de nombreuses compétences en français tout en laissant libre cours à l’imagination.
Pourquoi écrire un roman aide à progresser
Écrire un roman, même court, c’est bien plus qu’un simple exercice de rédaction. Cela demande de :
- formuler des phrases complètes et structurées
- maîtriser la chronologie, la cohérence des temps et des idées
- mobiliser du vocabulaire riche et varié
- faire vivre des personnages et construire une intrigue
- relire, corriger, améliorer : un vrai travail d’auteur
Cette activité engage donc les enfants dans un processus d’écriture long, qui leur permet de progresser sans même s’en rendre compte. Parce qu’ils ont un projet, un but, ils deviennent naturellement plus attentifs à leur expression, à l’orthographe, à la syntaxe.
Olivier Morel, du site publiersonlivre.fr dédié à l’écriture et l’édition de livres l’explique clairement : “le travail de construction d’un roman puis d’écriture d’un texte cohérent, qui fait avancer une intrigue, dans un orthographe correct, active des mécanismes d’apprentissage ancrés dans le réel. Le jeune est plus impliqué, il mémorise les concepts et avance vers sa première création littéraire une vraie fierté. Je recommande d’essayer à partir de 9 ans.”
Une activité complète et valorisante
C’est aussi une activité valorisante. À la fin, il y a un livre. Un vrai. Même imprimé à la maison, agrafé, relié simplement, cela devient un objet concret, qu’on peut lire à voix haute, partager, offrir. Un beau moyen de donner du sens au travail scolaire.
Enfin, écrire un roman, c’est aussi développer :
- la concentration et la persévérance : aller jusqu’au bout d’une histoire
- l’imagination et la créativité : inventer un monde, un personnage, une situation. On peut apprendre à être créatif à tout âge.
- la fierté : « j’ai écrit un livre »
Comment s’y prendre : un canevas simple
Voici une manière simple d’aborder l’écriture d’un roman avec des enfants à partir de 8 ans :
1. choisir le genre et l’univers
Exemples à proposer :
- aventure (un enfant qui part en mission)
- enquête (un mystère à résoudre)
- fantastique (un animal qui parle, un voyage dans le temps)
- vie quotidienne (une rentrée des classes un peu spéciale)
L’enfant choisit ce qui l’inspire.
2. imaginer le personnage principal
Quelques questions pour l’aider :
- Qui est ton personnage ? quel âge a-t-il ?
- Où vit-il ?
- Quel est son problème ou son objectif ?
3. structurer l’histoire
On peut proposer une trame en 4 grandes étapes :
1. situation de départ : on découvre le personnage et son quotidien
2. élément déclencheur : quelque chose change, un problème apparaît
3. péripéties : les aventures ou difficultés rencontrées
4. dénouement : comment le personnage s’en sort, ou ce qu’il apprend
Astuce : utiliser un tableau ou une frise pour organiser les idées.
4. écrire chapitre par chapitre
- 1 chapitre = 1 idée, 1 étape de l’histoire
- On commence par écrire à l’oral (raconter l’histoire), puis on passe à l’écrit. On utilise des synonymes au maximum.
- On peut écrire à deux : l’adulte aide à formuler ou à taper le texte
5. relire et améliorer
Relire à voix haute aide à entendre les erreurs ou les phrases à clarifier.
Puis on peut :
- corriger l’orthographe ensemble
- ajouter des détails
- revoir certains passages
6. finaliser et imprimer
- Créer une couverture (dessin ou image)
- Taper le texte sur ordinateur si possible
- Imprimer, relier avec des agrafes ou une reliure à anneaux
- Organiser une petite « publication » : lecture devant la classe, photo du livre, lecture en famille…
Quelques conseils en plus
- Avancer à petits pas, sans viser un roman de 100 pages !
- Écrire régulièrement (par exemple un moment chaque semaine)
- Toujours encourager, valoriser les idées, même si le texte est imparfait
- Proposer d’illustrer chaque chapitre (dessin ou collage)
- Si l’élève n’aime pas écrire, on peut dicter à un adulte ou enregistrer à l’oral avant de retranscrire