La créativité vient du cerveau droit est un neuromythe. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut apprendre à être créatif à tout âge.

L’idée que la créativité vienne du cerveau droit est un neuromythe.

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Les deux hémisphères du cerveau sont impliqués dans la créativité

Dans son livre Neurosapiens, Anaïs Roux écrit que la créativité ne vient pas du cerveau droit. En effet, la créativité ne concerne pas une région spécifique du cerveau, mais elle est issue de plusieurs processus neuronaux. Ces processus neuronaux concernent la connexion et la communication entre des milliards de neurones présents dans l’hémisphère droit ET dans l’hémisphère gauche. Anaïs Roux explique qu’une zone est particulièrement importante dans les processus neuronaux essentiels à la créativité : le cortex préfrontal. Grâce au cortex préfrontal, les humains arrivent à imaginer des choses qui ne sont pas réellement devant nous : c’est l’imagerie mentale.

Deux réseaux cérébraux sont indispensables à la créativité :

  • le premier réseau part du cortex frontal gauche et va jusqu’au cortex pariétal gauche. Ce réseau est essentiel parce qu’il est responsable du contrôle cognitif et la créativité fait appel à des processus de contrôle cognitif pour sélectionner les idées, en écarter certaines qui ne sont pas pertinentes, et recombiner des idées.
  • l’autre réseau part aussi du cortex préfrontal, mais cette fois-ci du cortex frontal moyen. Ce réseau permet précisément le relâchement du contrôle. La créativité a besoin d’un système qui relâche les fonctions de contrôle et laisse les pensées vagabonder : c’est là que les nouvelles associations d’idées se font.

Autrement dit, le côté libre et spontané de la créativité, qu’on appelle “pensée divergente”, ainsi que le côté contrôlé et sélectif de la créativité, qu’on appelle “pensée convergente”, dépendraient tous deux du cortex préfrontal mais impliqueraient des systèmes de neurones différents. – Anaïs Roux

Trois réseaux cérébraux 

Anaïs Roux écrit que le nombre et l’intensité des connexions entre le cortex préfrontal et le reste du cerveau favorisent l’émergence d’idées. Cela s’explique par le fait que plus les aires cérébrales sont étroitement interconnectées, plus l’échange d’informations est intense.

Les trois réseaux cérébraux impliqués dans la pensée hautement créative sont :

  • le réseau exécutif : ce réseau est responsable de l’attention ciblée et de la concentration.
  • le réseau de l’imagination : ce réseau est à la base de la rêverie, de l’empathie et des compétences relationnelles.
  • le réseau de la saillance : ce réseau nous permet de basculer vers le réseau de l’imagination ou le réseau de l’attention en fonction de ce qui est nécessaire sur le moment.

Pour résumer, l’émergence d’une idée est un jeu de va-et-vient entre l’imagination et le contrôle. La créativité ne pourrait exister sans le contrôle exécutif, sans les hautes fonctions cognitives qui nous caractérisent. Le cortex frontal est donc central, mais seul, il ne serait pas capable de créativité. Celle-ci repose sur les liens que le cortex frontal va créer avec le reste du cerveau. – Anaïs Roux

On peut apprendre à être créatif à tout âge.

La créativité n’est ni réservée aux artistes, ni l’apanage des personnes talentueuses par naissance. Anaïs Roux rappelle que, si on part du principe que la créativité est favorisée par le nombre de connexions dans les réseaux cérébraux entre le cortex frontal et le reste du cerveau, alors on sait que la créativité peut être développée grâce à la plasticité cérébrale.

On peut dire que la créativité s’apprend car elle se nourrit de l’expérience et de l’entraînement. Anais Roux conseille de multiplier les expériences : lire, rencontrer des personnes en dehors de nos cercles de fréquentation habituels, tester des choses jamais réalisées avant, voyager, observer avec attention en se forçant à faire attention aux détails. En effet, la créativité commence par les informations sensorielles reçues par le cerveau (les sons, les images, les odeurs, les stimulations de la peau, les goûts…). C’est la diversité qui favorise la créativité : plus le cerveau humain a de l’information à exploiter, plus il pourra les lier à d’autres.

Par ailleurs, Anaïs Roux nous invite à lutter contre la tendance du cerveau humain à se tourner vers ce qui est le plus économe en énergie. 

Sortir des sentiers battus et être créatif demande de l’énergie supplémentaire au cerveau. La créativité doit donc être un acte volontaire pour lutter contre un instinct d’économie d’énergie. – Anaïs Roux

Pour aller plus loin et passer à la pratique, je vous propose des petits exercices de pensée créative :

5 exercices de créativité pour générer des idées et adopter une pensée créative

4 idées reçues sur la créativité + comment libérer la créativité (des enfants et des adultes) ?

Manuel de pensée géniale : cultiver les idées et la créativité des enfants et des ados

Un petit jeu pour développer le sens de l’observation, la curiosité, la créativité et la pensée divergente des enfants

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Source : Neurosapiens : comment utiliser votre cerveau pour vivre mieux de Anaïs Roux (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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