Différence entre confiance en soi et estime de soi : comment les développer pour mieux apprendre ?

Différence entre confiance en soi et estime de soi : comment les développer pour mieux apprendre ?

différence entre confiance en soi et estime de soi

Confiance en soi et estime de soi ne sont pas synonymes. Elles sont bien sûr liées mais elles se développent et s’entretiennent différemment.

Ceci est notamment intéressant pour les apprentissages scolaires (mais également pour tous les aspects de la vie : les relations avec les autres, la prise d’initiative, la peur des échecs, la capacité à se remettre en question…).

La confiance en soi : la croyance en ses ressources internes

Confiance en soi : définition

Dans le livre Apprendre à apprendre, André Giordan et Jérôme Saltet écrivent que la confiance en soi est à mettre en rapport avec les capacités : elle concerne ce que nous sommes capables de faire. Elle est le résultat d’une évaluation que nous faisons de nos capacités et de nos ressources personnelles. Le niveau de confiance en soi dépend de la réponse aux questions :

Ai-je les ressources internes nécessaires pour affronter cette situation ?

Suis-je capable d’y arriver ?

Suis-je à la hauteur ?

Une mauvaise confiance en soi entrave sérieusement les études car la moindre erreur ou la moindre remarque va contribuer à déstabiliser la personne qui souffre de manque de confiance en elle :

  • elle va plus rapidement perdre ses moyens face à la critique,
  • elle aura peur de l’échec,
  • elle va être sujette au stress (notamment lors d’évaluations ou d’examens).

La confiance en soi est le produit de l’histoire familiale, sociale et scolaire :

  • les parents sont les premières personnes à stimuler la confiance en soi des enfants.
  • des méthodes pédagogiques inadaptées peuvent contribuer à détériorer la confiance en soi des élèves.

Chaque personne a une histoire différente et il n’existe donc pas de solution unique et universelle pour développer sa confiance en soi. On peut cependant proposer des pistes sur lesquelles prendre appui.

 

7 pistes pour aider enfants et adolescents à gagner en confiance en eux pour mieux apprendre

1. Lister tout ce que l’enfant sait faire

Il ne s’agit pas seulement que l’enfant prenne conscience de ce qu’il réussit à l’école mais aussi de ce qu’il réussit en dehors de l’école (il sait danser le hip hop, elle sait dribbler, il sait jouer du piano, elle sait faire le grand écart, il sait faire un gâteau tout seul, elle sait changer une ampoule toute seule, il a marqué le but de la victoire, elle a aidé sa copine à terminer son exposé…)

Ces réussites et ses succès pourront être notés dans un carnet de réussites dans lequel l’enfant se replongera pour regonfler sa confiance.

Réussir et progresser dans un domaine extra scolaire permet de valoriser l’enfant.

 

2. Lui parler et parler de lui/elle de manière positive

Apprendre à l’enfant à parler de manière positive de lui peut prendre du temps. Les humains ont une tendance naturelle aux pensées négatives qui érodent la confiance en soi. Ce n’est pas en se traitant lui-même de nul ou en s’entendant traiter de nul que l’enfant pourra se sentir confiant.

L’éducation positive propose des outils pour montrer notre confiance dans les capacités de l’enfant. Cette confiance lui donnera confiance en lui par jeu de miroir.

Lire aussi : Remplacer “c’est bien” pour des encouragements plus efficaces

->La valorisation des réussites et des progrès personnels

La valorisation des réussites stimule l’enfant : même si l’enfant récolte une mauvaise note à l’école, valorisez ce qui est fait, les exercices réussis, les progressions par-rapport à l’évaluation précédente. Une progression, même quand on part de bas, est source de confiance.

Il est essentiel de faire comprendre aux enfants que se comparer aux autres est néfaste : chacun a du potentiel et des limites. L’enfant peut comparer ses résultats dans le temps pour identifier ses axes de progrès mais pas se comparer aux autres.

->L’analyse des obstacles à la réussite

Cela permet à l’enfant de les exprimer, des les comprendre et d’anticiper une stratégie pour y remédier :

  • Que s’est-il passé lors de cette dictée ?
  • Qu’est-ce qui t’a posé problème ?
  • Comment vas-tu faire la semaine prochaine ?
  • Qu’est-ce qu’on peut changer ?

->L’implication et autonomisation de l’enfant

Impliquer l’enfant dans ses apprentissages (scolaires ou autres), lui poser des questions pour l’inciter à verbaliser ses manières de faire lui permet de comprendre et de retenir les apprentissages en questions :

  • Comment as-tu fait pour réussir ?
  • Comment t’y es-tu pris ?
  • Comment peux-tu faire encore mieux la prochaine fois ?

 

3. Procéder par petits objectifs

Dans l’esprit du kaizen, on peut donner de petits objectifs à vos enfants. Ou mieux encore : leur apprendre à se fixer de petits objectifs ! L’idée est de décomposer des tâches complexes ou des objectifs inatteignables en paliers plus facilement atteignables. Avec cette méthode des petits pas, l’objectif final reste le même (que ce soit un régime, l’apprentissage des tables de multiplication, le rangement d’une chambre…).

Cet objectif est atteint à travers l’accomplissement de petites actions à notre portée à la fois dans le temps et dans l’effort à fournir. Il n’est plus question de fixer un objectif inatteignable dans un temps restreint mais de demander un effort réalisable et minime.

kaizen

 

4. Donner une juste place aux notes

Il est important de rappeler aux enfants que les notes sont l’évaluation d’un travail et pas d’une personne.

citation école

Dans certains pays, les notes ont même une toute autre signification : elles sont le reflet de la capacité de l’enseignant à bien enseigner, à se mettre suffisamment dans la “peau” de ses élèves pour les aider à comprendre et progresser.

 

5. Avoir recours à des techniques externes

->Faire semblant

André Giordan et Jérôme Saltet conseille de se tenir droit, de relever la tête, de sourire et de regarder les gens dans les yeux. C’est ce qu’on appelle les postures du pouvoir. Faire semblant d’être confiant permet de se sentir plus confiant ! Paradoxal mais bon à savoir :-).

->Écouter une musique entraînante

->Trouver un rituel

De nombreux artistes et sportifs (si ce n’est pas tous) ont un objet anti trac, un porte bonheur qu’ils manipulent et/ou gardent avec eux pendant une représentation/compétition. Pourquoi ne pas proposer aux enfants des les imiter ?

Cela peut passer par la mise en place de rituels propres à l’enfant (toujours boire ou manger la même chose, faire un geste précis, porter un vêtement ou un accessoire).

->Respirer et se détendre

Les enfants qui manquent de confiance en eux ont tendance à paniquer en situation d’évaluations ou d’examens. Des exercices de respiration discrets et rapides peuvent être pratiqués en classe ou juste avant de rentrer dans une salle d’examen.

L’enfant peut simplement fermer les yeux, poser une main sur le ventre, inspirer profondément par le nez, expirer doucement. Il peut aussi lever son pouce devant sa bouche et souffler tout doucement dessus comme pour éteindre une bougie.

6. Entraîner l’enfant à solliciter son imagination

Il s’agit d’apprendre à l’enfant à se mettre en situation de passer l’épreuve (que ce soit une poésie à réciter, une évaluation ou un concours à passer, une pièce de théâtre ou un concert à jouer). Demandez-lui d’imaginer :

  • les lieux,
  • la situation,
  • les éventuels examinateurs,
  • les questions auxquelles il aura à répondre,
  • les spectateurs s’il y en a.

Vous pourrez lui poser des questions comme celles qui lui seront posées le jour J. S’il doit passer un examen en public, reproduisez l’environnement avec des amis ou de la famille. Mieux un enfant est préparé, plus il aura confiance en lui.

 

7. Exprimer du soutien face à une situation injuste

Si l’enfant a peur de l’école, c’est peut-être qu’il craint son enseignant(e). Tous les enseignants n’ont pas recours à la dévalorisation mais cela peut malheureusement arriver.

Dans ce cas, écouter l’enfant, comprendre ce qu’il a mal vécu pour l’aider à y faire face. Même si l’enfant doit subir un enseignant “méchant”, savoir que ses parents ou d’autres adultes pensent que cette situation est injuste l’aidera à garder sa confiance.

différence estime de soi confiance en soi

 

L’estime de soi : une bonne image de soi

Estime de soi : définition

L’estime de soi est à mettre en rapport avec la valeur que nous nous accordons. L’estime de soi est synonyme d’image de soi. Elle est le résultat d’une évaluation que nous faisons de nous-mêmes, de nos actions. André Giordan et Jérôme Saltet écrivent que lorsque nous accomplissons quelque chose que nous pensons valable, nous ressentons une valorisation et lorsque nos actions paraissent en opposition avec nos valeurs, nous “baissons dans notre estime.”
L’estime de soi peut être décrite par métaphore comme une sorte de colonne vertébrale, de centre ou de noyau. On reconnait l’estime de soi saine et épanouie au sentiment d’être bien avec soi-même, d’harmonie avec soi.

Jesper Juul écrit quant à lui dans son livre Voulons-nous vraiment des enfants forts et en bonne santé ? :

Un enfant fort et en bonne santé est d’abord et avant tout un enfant qui a une estime de soi saine et toute la confiance en soi que ses compétences et talents lui permettent de récolter. Avoir une estime de soi saine, c’est s’accepter, de manière sobre et nuancée, tel qu’on est. Avoir de soi une image réaliste sur laquelle on ne portera pas de jugement.

Avoir une estime de soi saine, c’est avoir le système immunitaire psychosocial le plus efficace que nous connaissons, et qui empêchera la toxicomanie, les troubles alimentaires, la scarification, le suicide et les comportements suicidaires, la criminalité, la violence et toutes les autres choses auxquelles nous espérons que nos enfants ne seront pas sujets.

Cela permet aussi à un enfant ou à un jeune de dire OUI et NON :

  • oui à lui-même, à ses limites, à ses valeurs personnelles, à ses pensées et ses émotions,
  • non à certains de ceux qui exigent l’obéissance et la soumission.

 

Différence entre estime de soi et confiance en soi

Pour éclairer la différence entre confiance en soi et estime de soi, on peut penser à un élève qui serait un piètre sportif mais qui accorde peu d’importance à cette matière. Il a alors une mauvaise confiance en ses capacités à réaliser une bonne performance en EPS mais son estime de soi est intacte. En revanche, s’il se considère mauvais en mathématiques mais qu’il considère cette matière comme fondamentale dans sa réussite, il aura à la fois une faible confiance en soi (en ses capacités à résoudre un problème d’arithmétique ou de géométrie) et une faible estime de soi (il portera des jugements négatifs sur sa valeur d’être humain).

La confiance en soi pose rarement problème quand on a une saine estime de soi, quand on se connaît bien. On sera alors capable de faire la différence entre savoir qu’il y a un domaine dans lequel on est moins doué et se sentir incapable, nul en TOUT.

Une bonne estime de soi produit une énergie constructive qui permet à la personne de s’ouvrir à la nouveauté, à l’inconnu, à l’autre. On accepte plus facilement les difficultés, les obstacles, les critiques quand on a une bonne image de soi.

 

2 pistes pour développer l’estime de soi des enfants et adolescents

1. L’amour inconditionnel des parents

André Giordan et Jérôme Saltet admettent qu’il n’est pas facile d’expliquer de manière absolue pourquoi certaines personnes ont une meilleure estime que d’autres. Mais l’une des raisons avancées est que les parents ont joué un rôle positif dans l’enfance en :

  • acceptant leur enfant tel qu’il était même quand il prenait des chemins éloignés de ceux qu’ils avaient prévu pour lui,
  • voyant et reconnaissant l’enfant tel qu’il est,
  • affirmant la valeur de l’enfant en l’état où il est,
  • croyant en ses capacités à trouver sa voie, à réussir ce qu’il entreprenait dès la plus tendre enfance,
  • ne confondant pas existence (“je suis heureux que tu me fasses ce cadeau/ je suis contente de te voir/ merci pour ce dessin”, “je vois que tu as du mal à l’école en ce moment, as-tu réfléchi à ce qui se passe/ as-tu besoin d’aide ?”, “coucou/ c’est agréable de te retrouver/ j’aime passer du temps avec toi”) et performance (“ce dessin est beau/ tu sais bien dessiner”, “tu sais bien qu’il faut apprendre tes leçons si tu veux avoir des bonnes notes”, “c’est bien/ tu sais bien faire du toboggan/ cuisiner…”),
  • pratiquant une écoute bienveillante et une éducation positive (accueil des émotions, écoute active, résolution de problème gagnant-gagnant, pas d’étiquettes ni de jugement).

 

citation estime de soi

 

2. Trois exercices positifs pour renforcer l’estime de soi

Voici 3 petits exercices positifs à effectuer chaque jour pour consolider l’estime de soi de tous les membre de la famille :

  • sourire dans le miroir au réveil,
  • se féliciter pour une réussite de la veille ou de la matinée,
  • (se) dire à haute voix des phrases positives :

Je t’aime inconditionnellement parce que tu es toi.

Je m’aime, j’aime et je suis aimé(e).

C’est courageux de ta part d’essayer quelque chose de nouveau et de prendre le risque de te tromper.

Tu en es capable. Peut-être pas aujourd’hui ni même demain. D’une manière ou d’une autre, tu trouveras un moyen de réussir.

Et toi, qu’est-ce que tu en penses ? Tu as le droit d’avoir ton avis et de le donner.

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Conseil lecture : je propose 50 activités pour renforcer la confiance en soi des enfants de 6 à 12 ans dans mon livre 50 activités bienveillantes pour renforcer la confiance en soi (éditions Larousse). Disponible en librairie, en centre culturel ou sur internet (sites de commerce).

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