Apprendre et réviser : 3 conseils pour consolider un souvenir dans la mémoire à long terme

Apprendre et réviser : 3 conseils pour consolider un souvenir dans la mémoire à long terme

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Dans son livre Neurosapiens, Anaïs Roux, psychologue, rappelle que la répétition des informations est la clé pour les transférer dans la mémoire à long terme. Elle formule trois conseils pour consolider une information en mémoire qui peuvent être utiles pour réviser.

1.Répéter souvent et sous des formes différentes pour réviser

Plus on repense à un souvenir, plus on en parle autour de soi, plus on réactive le réseau de neurones liés au souvenir dans la mémoire.

Chaque fois, c’est comme si votre cerveau revivait l’événement : le signal électrique parcourt de nouveau le circuit neuronal lié au souvenir et renforce les liens entre chaque neurone. La trace mnésique se consolide. – Anaïs Roux

Répéter une information apprise va rendre son rappel plus rapide, plus facile et plus solide. Ainsi, il est utile de s’organiser lors des révisions pour un examen (Brevet, bac ou autre) afin de multiplier les répétitions des informations et de de faire en sorte que ces répétitions présentent l’information sous diverses formes (au-delà de la simple relecture car la lecture n’est pas suffisante pour mémoriser) :

  • sous forme de conversations (expliquer aux camarades ou à des membres de la famille),
  • sous forme de réponses à rédiger pour répondre à des questions qu’on a soi-même inventées,
  • sous forme d’exercices refaits,
  • sous forme de texte à trou à remplir,
  • sous forme de flash cards,
  • sous forme de schéma à dessiner pour résumer la leçon….

Cette restitution sous des formes différentes est d’autant plus importante que les souvenirs ne sont pas encodés comme des “post it” rangés dans une sorte de tiroir dans la mémoire. En réalité, un souvenir est dispatché dans différentes zones du cerveau en fonction des sens sollicités lors de l’enregistrement du souvenir. Ainsi, un souvenir est découpé et encodé comme une toile d’araignée. Lors du rappel, un indice fait ressurgir le souvenir. En général, cet indice se rattache à un fil du souvenir : quand on tire sur ce fil, toute la toile se réveille et le reste du souvenir suit. Quand on accède à un bout de la toile, on peut accéder au reste. A chaque rappel, le souvenir se modifie car il devient “poreux” à l’environnement du rappel et à l’état émotionnel du moment. C’est la raison pour laquelle il est important de répéter sous des formes différentes afin de multiplier les ancrages et les fils à tirer. Le cerveau retravaille et consolide le souvenir lors de chaque répétition.

2.Rêvasser pour réviser efficacement

Anaïs Roux écrit que le gros du stockage se fait quand on ne fait rien.

Lorsque vous laissez libre cours à vos pensées, le mode “par défaut” rejoue le film de la journée, il ressasse et consolide les traces mnésiques. Cela a un réel impact sur le bon fonctionnement de votre mémoire. Ne prenez pas votre téléphone dès que vous avez un moment libre dans votre journée. Votre mémoire vous remerciera. – Anaïs Roux

Chaque fois que notre cerveau est au repos, il se passe quelque chose :

– des souvenirs de vie sont traités,

– plusieurs expériences sont mises en corrélation,

– le cerveau donne du sens à ce qui a été vécu.

Quand il manque des “temps d’inactivité”, le réseau par défaut ne peut pas faire son travail. Il est donc indispensable de prévoir des temps de pause et de repos lors des révisions. Ces temps de repos du cerveau sont réellement synonymes de ne rien faire : ne pas forcément lire un livre, jouer sur un smartphone, passer un coup de fil ou encore regarder une vidéo lors du moindre moment libre… mais simplement rêvasser, laisser les pensées divaguer, s’ennuyer.

3.Dormir en quantité et en qualité

Il existe un lien entre mémoire et sommeil.

La perte de sommeil perturbe la consolidation de la mémoire au sein de l’hippocampe.- Anaïs Roux

L’hippocampe est le centre de la mémoire dans le cerveau. Rappelons d’ailleurs que les nouvelles informations les mieux enregistrées dans l’hippocampe sont celles chargées en émotions (agréables ou désagréables). Anaïs Roux décrit le lien fort entre mémoire et émotions : dans le cerveau, l’hippocampe est collé à l’amygdale, qui est le siège des émotions. Plus une émotion est intense (que ce soit du côté de la joie ou du stress), plus le siège des émotions (l’amygdale) est activé et celui-ci stimule l’hippocampe, ce qui améliore l’encodage du souvenir. Comme l’intensité de l’émotion favorise la mémorisation de détails, il peut être utile d’associer les éléments à apprendre à des anecdotes humoristiques, étonnantes ou inhabituelles. De plus, plus on fait attention à l’information, plus le cerveau reçoit le message que cette information est importante et mérite d’être maintenue en mémoire. L’attention est donc un pilier de l’apprentissage et de la mémorisation.

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Source : Neurosapiens : comment utiliser votre cerveau pour vivre mieux de Anaïs Roux (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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