5 conditions qui permettent aux élèves de se sentir en sécurité, soutenus dans leurs apprentissages

5 conditions qui permettent aux élèves de se sentir en sécurité, soutenus dans leurs apprentissages

5 conditions qui permettent aux élèves de se sentir en sécurité, accompagnés et soutenus dans leurs apprentissages

Dans son livre Cessons de démotiver les élèves, Daniel Favre écrit qu’il n’est pas normal d’être stressé pour apprendre. Il propose de prendre en compte 5 conditions pour un accompagnement pédagogique “sécurisant et motivant” qui permet aux élèves de se sentir en sécurité et soutenus dans leurs apprentissages :

  1. valider l’enfant dans ce qu’il est et ce qu’il ressent
  2. séparer les périodes d’apprentissage (où l’erreur est à entendre comme une information) et les périodes d’évaluation
  3. enlever tout caractère moral à l’erreur (l’erreur n’est pas une faute morale ou le signe d’un défaut d’intelligence)
  4. en tant qu’adulte et enseignant, adopter un langage et des comportements traduisant une pensée ouverte
  5. solliciter l’élève pour lui permettre de construire la responsabilité de ses apprentissages

Ces cinq conditions visent à permettre aux élèves de tout âge de se sentir sécurisés pour apprendre à l’école.

Valider l’enfant dans ce qu’il est et ce qu’il ressent

Un élève qui apprend est vulnérable dans le sens où ses certitudes, ses représentations, ses modèles de pensées sont remis en question, où ils avancent dans l’incertitude et où il s s’exposent à la vulnérabilité de ne pas (encore) savoir.

Tout ce qui dégrade l’estime de soi et participe à créer des émotions douloureuses (peur, tristesse, colère, stress, honte, jalousie…) démotivent les élèves.

Les élèves ne sont pas ce qu’ils produisent et ils ont toujours une raison légitime d’agir comme ils le font. Il est donc utile, en tant qu’adulte, à gratter le vernis pour aller chercher la fonction positive du comportement de l’élève : à quel besoin fondamental dit-il oui quand il dit non à l’école, aux adultes, à l’apprentissage ?

Ce postulat repose sur la validation et la reconnaissance des ressentis des élèves (“oui, c’est vrai que ça paraît difficile, ” tu as peur”, “tu te sens découragé et tu as besoin d’aide et de temps ?”, “c’est vrai qu’on peut avoir envie de pleurer quand on n’y arrive pas”, “ça peut être décourageant de voir que les autres y arrivent et pas toi”).

 

Séparer les périodes d’apprentissage (où l’erreur est à entendre comme une information) et les périodes d’évaluation

Apprendre, c’est être déstabilisé. Daniel Favre a constaté au cours de l’observation de nombreuses classes que la plupart des élèves interprètent la note de l’enseignant comme une mesure de l’amour qu’il a pour eux.

Favre, en faisant référence à André Antibi, propose donc un “pacte de non trahison” entre enseignants et élèves. Ce pacte consiste à rendre étanches entre elles les périodes où l’erreur est une information qui permet de progresser et le moment où l’erreur est une mesure de l’écart avec une norme ou un résultat attendu. Ce dernier moment peut d’ailleurs intervenir quand les élèves s’en sentent prêts.

En effet, pour Favre, la finalité de l’accompagnement pédagogique devrait permettre à tous les élèves qui en ont fait le choix de réussir les contrôles.

 

Enlever tout caractère moral à l’erreur (l’erreur n’est pas une faute morale ou le signe d’un défaut d’intelligence)

La peur de l’erreur est un grand facteur de stress et inhibe l’apprentissage (ainsi que la créativité). Daniel Favre insiste sur l’importance de séparer l’erreur du registre du mal, du pathologique. Plus un enfant ou un adolescent prend des risques, quitte à commettre des erreurs, plus il devient apte à résoudre des problèmes nouveaux.

Par ailleurs, raisonner en termes de “bon” ou “mauvais” (bonne note = bon élève et mauvaise note = mauvais élève) fige dans une étiquette qui rend difficile l’élaboration de stratégies pour penser, apprendre, progresser, comprendre, évoluer, gagner en pensée critique et complexe.

 

En tant qu’adulte et enseignant, adopter un langage et des comportements traduisant une pensée ouverte

Daniel Favre insiste sur l’importance de la “pensée ouverte” à la fois chez les enseignants et chez les élèves. Dans une relation adulte/ enfant, c’est toujours l’adulte qui porte la responsabilité de la qualité de la relation (sinon à quoi sert d’être adulte ?) et les enfants/ adolescents apprennent en grande partie par imitation (en présence ou en différé).

Un adulte peut enseigner la pensée ouverte par l’exemple :

  • préciser sa pensée et les tours et détours empruntés pour l’élaborer,
  • faire des hypothèses et écarter celles qui se trouvent être réfutées par les faits,
  • valoriser les questions,
  • éviter les généralisations,
  • exprimer ses émotions et ses doutes,
  • reconnaître ses erreurs et en profiter pour expliciter ce qui en est appris,
  • encourager ceux qui doutent, encourager les efforts et la prise de risque,
  • reconnaître que les apprentissages prennent du temps et en laisser aux élèves.

 

Solliciter l’élève pour lui permettre de construire la responsabilité de ses apprentissages

La multiplication des contrôles, des pressions, des jugements oraux ou écrits (sur les copies par exemple), des menaces, place directement l’élève en référence externe. Un des effets observables obtenus est que l’élève ne travaille plus que si c’est noté (note = carotte et/ou bâton). – Daniel Favre

Favre formule propositions pour y parvenir :

  • encourager plutôt que récompenser (souligner les efforts, les succès aussi petits soient-ils, proposer de l’aide…);
  • insister sur la joie et la fiertés comme émotions de l’apprentissage et les refléter aux élèves qui réussissent;
  • laisser aux élèves la possibilité de déterminer quand ils souhaitent passer l’évaluation;
  • accueillir les refus des élèves en comprenant ce qui se trame (raisonner en termes d’émotions, des besoins, de relations tout en maintenant le cadre qui protège (un exemple avec les cercles restauratifs dans le cadre scolaire).

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Source : Cessons de démotiver les élèves : 19 clés pour favoriser l’apprentissage de Daniel Favre (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.

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