Comment être un orateur efficace ?

Être un orateur efficace n’est pas un talent inné : la maîtrise de l’expression orale peut s’apprendre grâce à des stratégies et de l’entrainement. Je vous propose 6 points d’appui pour être un orateur efficace.

1.Jouer avec le temps et les silences

Il est possible de jouer avec le silence pour asseoir une présence physique avant de parler et obtenir l’attention du public. Il n’est pas nécessaire de parler tout le temps et de chercher à combler tous les silences lors d’une prise de parole devant un public ou un jury. Il est préférable de prendre des temps de pause pour reprendre son souffle et respirer calmement. Cela permet aux auditeurs de faire également une pause afin de leur laisser la possibilité de comprendre ce que l’on dit, ou de se le représenter par des images.

Un orateur efficace prend soin de sa conclusion : cela peut passer par une respiration finale bien posée, accompagnée d’un sourire, qui marque bien la fin de la prise de parole.

2. Mettre en valeur une idée ou un mot

Utiliser le temps et le silence efficacement, c’est aussi insister sur un mot, une phrase, une idée en faisant suivre ceux-là par un courte pause. Mettre en valeur une idée passe par la modulation de la voix et les intonations :

• desserrer les mâchoires et articuler en détachant les syllabes,
• ralentir le débit,
• changer le ton,
• augmenter le volume de votre voix ou, à l’inverse, le diminuer, voire chuchoter pour créer une rupture et relancer l’attention des auditeurs.

C’est intéressant de réfléchir au plan et à la structure des informations pour répéter l’idée ou le mot-clé à plusieurs reprises (par exemple, en introduction, dans le développement et dans la conclusion).

3. Éviter les « défauts » habituels des orateurs

Une prise de parole en public se prépare et nécessite des entraînements. Ces entraînements peuvent prendre différentes formes : réciter seul chez soi, se filmer, dérouler devant un public familial ou amical, passer un oral blanc… Ces entraînements servent à identifier des points d’amélioration. Il est donc important de réitérer l’exercice à plusieurs reprises pour améliorer ces points. Les « imperfections » les plus courantes chez les orateurs sont le fait de parler trop vite, de manger les mots, de bafouiller, ou encore de faire des mouvements parasites (bouger les mains, se dandiner, ne pas regarder les auditeurs dans les yeux).

4. Regarder l’auditoire pour être un orateur efficace 

Regarder les auditeurs est essentiel pour leur montrer qu’on les prend en compte. C’est bien pour le public qu’on prend la parole : pour le convaincre, pour lui démontrer la maîtrise d’une connaissance, pour l’intéresser, pour susciter un échange de questions/ réponses… Par ailleurs, être attentif à l’auditoire donne des informations sur celui-ci : Est-il intéressé ou ennuyé ? Comprend-il ou fronce-t-il les yeux ? En accordant de l’attention au public, l’orateur efficace capitalise sur les informations récoltées : il va ramener progressivement à lui l’attention d’un auditoire en modulant sa voix, en utilisant sa voix ou son corps. Par exemple, un orateur efficace va alterner regard « zoom » (devant, plus près) et regard « panoramique » (distribuer le regard en alternant les différentes personnes).

Les personnes peu à l’aise avec l’idée de regarder dans les yeux peuvent regarder le front ou entre les yeux. 

5. Susciter l’intérêt

Les orateurs efficaces savent susciter l’intérêt et le conserver tout au long de la prise de parole. Susciter l’intérêt du public dès les premières minutes peut passer par des questions du type : « Vous vous demandez peut-être pourquoi… ? »

D’autres astuces de communication peuvent être utilisées : 

• utiliser les pronoms  « Vous » et « Je »,
• illustrer le discours par des anecdotes, des exemples, des métaphores ou des témoignages,
• faire preuve d’humour.

6.S’échauffer la voix avant la prise de parole

Lors de la prise de parole devant les examinateurs, il est important de porter attention à la voix en prenant le temps de s’échauffer. Il existe des petits exercices facilement mobilisables :

• Les petites apnées : j’inspire, je bloque (je compte 3), j’expire, je bloque (je compte 3).
• Canalisation du souffle et concentration : on peut faire quelques respirations en bouchant alternativement une narine ou l’autre.
• Dire à voix haute des textes en mettant la main sur le ventre et en vérifiant qu’on inspire toujours d’abord avec le ventre et qu’on expire en parlant. 
• Dire un texte devant une bougie pour apprendre à ne pas gaspiller son air (et son énergie) sur les consonnes

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Pour aller plus loin :

Se préparer à prendre la parole lors d’un examen oral

Les pièges les plus courants à déjouer pour une bonne prise de parole en public (et des stratégies efficaces)