Utiliser la voix et le corps pour une prise de parole efficace en public (exposé, conférence, oraux…)

Utiliser la VOIX pour une prise de parole efficace en public (exposé, conférence, oraux…)

utiliser voix corps oral

Les coachs en diction estiment que nous avons tous 6 outils pour moduler notre voix :

  • le volume
  • la hauteur de la voix
  • le rythme
  • le timbre
  • le ton
  • la prosodie (cette musicalité qui permet de distinguer une affirmation d’une question)

Le plus important est de mettre de la variété dans le discours en fonction du sens que l’on veut transmettre et cela se traduit notamment dans la prosodie (faire des pauses entre certaines phrases, changer le rythme en alternant débit rapide et plus lent, poser des questions au public…). Quand aucune déclaration n’est plus importante qu’une autre, l’effet soporifique est garanti.

Des marques visuelles dans le texte à proclamer

Dans son livre Parler en public : le guide officiel TED, Chris Anderson (superviseur des célèbres conférences TED) formule quelques suggestions pour rendre un exposé oral dynamique :

  • une fois le texte rédigé, trouver dans chacune des phrases deux ou trois mots qui ont du poids et les souligner
  • dans chaque paragraphe, dénicher LE mot décisif et le souligner de deux traits
  • trouver une phrase au ton plus léger et la marquer d’une ligne ondulée
  • traquer les points d’interrogation et les surligner en jaune
  • repérer les séquences génératrices d’émotion (surprise, émerveillement, admiration…) et mettre une puce noire devant
  • souligner les anecdotes personnelles de points roses

Une fois que cela est fait, relire le texte en changeant de ton à chaque marque dans le texte. Par exemple : sourire aux points roses, marquer une pause devant la puce noire, accélérer légèrement le rythme sur la ligne ondulée tout en parlant plus doucement.

La rapidité d’élocution 

Un point à ne pas négliger dans la rapidité d’élocution est la variation du rythme en fonction de la teneur des propos. Pour l’introduction d’idées majeures ou l’explication de phénomènes complexes, mieux vaut ralentir et faire des pauses.

A l’inverse, mieux vaut accélérer pour les anecdotes et les informations plus légères.

Un débit normal se situe entre 130 et 170 mots par minute. Globalement, il est donc raisonnable de parler à son rythme en mode conversation et de rester le plus naturel possible.

Par ailleurs, une diction trop lente déclenche l’impatience et le public risque de décrocher car il a le temps de penser à autre chose.

Les émotions

Chris Anderson conseille également de nous souvenir des émotions ressenties à l’écriture du texte. Y-a-t-il des passages qui mettent en colère ? qui font rire ? qui déconcerte ? Au fil de la lecture, il s’agira de convoquer ces émotions ressenties pour s’en imprégner et les faire passer au public.

S’entraîner

L’idée est d’arriver à trouver ses marques et préférences personnelles avec des essais-erreurs et en tâtonnant. Tant que les essais manquent de naturel, il est recommandé de recommencer en y mettant plus (ou moins )de nuance jusqu’à être parfaitement à l’aise avec la diction.

Il est possible de s’entraîner en présence de proches bienveillants qui donneront un retour utile mais également de s’enregistrer puis de se réécouter en fermant les yeux.

L’idée est que le public ressente des émotions et de la passion à l’écoute du discours/ de l’exposé/ de la conférence.

La plupart du temps, il suffit de parler sur le ton de la conversation agrémenté de quelques exclamations marquant la curiosité ou l’enthousiasme. Il s’agit de trouver une voix naturelle qui s’emballe et se calme au gré des émotions qui nous portent (comme quand on raconte sa vie  à des amis).

Utiliser le CORPS pour parler en public

Le corps peut être “encombrant” lors d’une prise de parole en public : s’il y a un pupitre, il est possible de le cacher derrière mais, quand rien ne peut cacher le corps, le problème peut prendre une grande ampleur (au point d’endommager le message oral) : corps raide, mains et bras le long du corps, corps qui se dandine pour se donner une contenance, tête baissée, épaules rentrées…

Les mouvements de balancier (osciller nerveusement sur ses jambes ou avancer et reculer de deux pas sans arrêt) sont fatigants à regarder et transmettent de l’anxiété au public qui sera alors parasité par ces mouvements inutiles.

Le plus simple pour se donner de la contenance est de se tenir bien campé sur les jambes, les écartant juste assez pour s’assurer une position confortable et de se servir des bras et des mains pour amplifier naturellement ce qui est dit.

Le plus important consiste à se redresser en relevant les épaules et le menton et en laissant le torse se mouvoir à son aise.

Il n’est nécessaire d’arpenter la scène même si certains préfèrent marcher. Il s’agit dans ce cas de marcher d’un pas détendu et de s’arrêter fréquemment pour développer des points précis. Comme pour la voix, c’est le rythme qui fait l’efficacité (marche/ pause).

Nous vivons dans un monde qui supporte et apprécie la variété. Veillez seulement à faire corps avec votre tête. Faites savoir à votre carcasse qu’elle aussi a le droit de passer un moment agréable sur scène ! – Chris Anderson

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Source : Parler en public : le guide officiel TED de Chris Anderson (éditions J’ai lu). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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