Comment aider un enfant à mieux prononcer certains sons ?
Comment aider un enfant à mieux prononcer certains sons ?
Pour aider au mieux un enfant à bien prononcer certains mots et sons, mieux vaut éviter de systématiquement corriger toutes les fautes de langage des enfants qui apprennent à parler. Il est préférable d’accueillir et de reconnaître la tentative de l’enfant comme un effort intellectuel. Les adultes seront plus aidants s’ils reformulent les propos de l’enfant (en lui posant des questions, en rebondissant sur ses propos…) plutôt qu’en lui coupant la parole ou le reprenant avec insistance sur son erreur de prononciation.
– « Maman, tu as vu les chevals ? »
– « Ah oui, je les vois. Il y a 3 chevaux »
Nous donnons à l’enfant toute l’aide dont il a besoin simplement en utilisant le langage nous-mêmes. L’enfant apprendra par imitation sans avoir besoin d’être corrigé. Interférer dans les apprentissages (et les jeux) des enfants y met souvent fin.
Dans son livre 50 activités bienveillantes pour mieux articuler, Fanny Wavreille (orthophoniste) propose deux pistes pour favoriser la communication avec un enfant qui a du mal à prononcer certains sons ou mots et pour l’encourager dans sa progression.
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Utiliser la reformulation
Il s’agit de reformuler ce que l’enfant vient de dire en reprenant dans un processus de communication aussi spontané que possible les éléments émis par l’enfant. Par exemple, à un enfant qui dit “Il est beau le tamion”, on pourrait répondre “C’est vrai qu’il est beau ce camion. Tu l’aimes bien ce camion, toi ?”. Ce n’est pas grave si l’enfant ne répète pas le mot : le plus important est qu’il entende la bonne prononciation.
Il vaut mieux éviter de demander à un enfant de répéter le mot qu’il a mal prononcé. En reprenant l’enfant et en lui demandant explicitement de répéter (“On ne dit pas tamion, on dit camion. Répète : ca-mion”), on rompt la communication et on fissure l’estime de soi de l’enfant. En effet, l’enfant aura tendance à prendre les corrections comme des reproches, voire une insulte à son intelligence. Même quand les corrections sont formulées gentiment, l’enfant les prendra comme des marques de manque de confiance et de mépris.
Par ailleurs, le fait d’interrompre le processus de communication spontané pour miser sur la forme plus que sur le fond risque d’entraîner des blocages à l’oral, voire un bégaiement.
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Attirer l’attention de l’enfant
Si la reformulation n’apporte pas de résultats positifs à moyen terme, il est possible d’utiliser le modèle verbal qui est une demande de répétition moins explicite qui ne coupe pas la communication.
Dans le modèle verbal, on reformule également les propos de l’enfant mais en attirant son attention sur la manière de prononcer et en démontrant les compétences attendues (“regarde ma langue : lapin”).
On pourra ensuite poser une question pour que l’enfant répète le mot ensuite (sans le forcer). Par exemple, “mais, qui a mangé la carotte ?”, ” je vois un animal avec des grandes oreilles, mais qui est-ce donc ? “.
L’idée ici est de conserver intacte la volonté naturelle d’apprendre. Les enfants veulent apprendre de la même manière qu’ils respirent, c’est-à-dire qu’ils ne réfléchissent pas plus à leurs apprentissages qu’à leurs mouvements respiratoires. Les jeunes enfants n’ont jamais appris à marcher pour faire plaisir aux adultes mais bien parce que c’est leur instinct, c’est l’état naturel qui veut que les enfants découvrent le monde.
Si des problèmes d’articulation persistent, il peut être utile de consulter un ORL pour vérifier l’audition et/ou demander une prescription médicale pour un bilan orthophonique.
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Source : 50 activités bienveillantes pour mieux articuler de Fanny Wavreille (éditions Larousse). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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