Autodéfense intellectuelle : quelques règles d’or pour une attitude critique face aux médias

Quelques règles d’or pour une attitude critique face aux médias

Quelques règles d'or pour une attitude critique face aux médias

Dans son livre Petit cours d’autodéfense intellectuelle, Normand Baillargeon expose une initiation à la pensée critique avec des outils fondamentaux que les personnes qui veulent appliquer la pensée critique doivent maîtriser.

Des éléments d’auto défense intellectuelle pourraient être proposés aux enfants et adolescents. J’ai déjà abordé ce sujet dans des articles précédents : Éducation à l’esprit critique : connaître les biais cognitifs pour les déjouer et les inhiber et Formation de l’esprit critique : des outils de flexibilité mentale et de résistance aux infox et théories du complot.

Ici, je vous propose quelques règles d’or pour une attitude critique face aux médias que nous pouvons adopter en tant qu’adultes et partager avec les élèves en classe :

Considérations générales sur le média

A qui appartient ce média ?

Quels biais éventuels ce type de propriété peut-il avoir ?

Quelle est la place qu’il réserve à la publicité (induisant un lien de dépendance envers les annonceurs qu’il ne faudrait alors pas trop critiquer) ?

Quelles sources sont utilisées – agence de presse, enquêtes, experts, communiqué de presse du gouvernement, relations publiques, autres ?

Considérations générales sur un document

Qui signe l’article que je lis, le reportage que je vois ou que je t’entends ?

Est-ce une personne crédible ? Biaisée ?

Qu’est-ce qui me le fait croire ?

A quel public s’adresse-t-on ?

Quelles présuppositions et valeurs sont adoptées ?

De quel point de vue parle-t-on ?

De quel genre de texte s’agit-il : une nouvelle, une opinion, un reportage, une chronique, un éditorial, une publicité, autre chose ?

Pistes d’analyse d’un document

Où ce document est-il joué dans l’ensemble du média ?

En première ou dernière page ? En ouverture ou fermeture du bulletin d’information ?

Est-ce pertinent ?

Quel sujet ou problème est abordé ?

Le média a-t-il des intérêts dans la nouvelle, l’histoire, le sujet , le problème traité ou abordé (y compris à travers ses actionnaires) ?

Quelle part de sensationnalisme entre en jeu (repérable à travers des mots d’exagération, des images choc de morts/ de destruction, d’interview de gens choqués… qui génèrent des émotions fortes) ?

Joue-t-on excessivement sur le nouveau, l’inhabituel, le sensationnel, le dramatique ?

Quelle place est faite aux images ou illustrations ?

Les sources sont-elles citées ? Sont-elles clairement accessibles, retrouvables, identifiables ?

Les faits évoqués sont-ils pertinents et crédibles ?

Quels arguments sont invoqués ? Sont-ils valides ?

Y-a-t-il des contradictions ?

Pourrait-on tirer d’autres conclusions à partir des mêmes faits ? A l’aide d’autres présomptions ? D’autres valeurs ?

Comment jugerait-on de ces faits selon d’autres perspectives (par exemple ailleurs dans le monde, dans d’autres classes sociales, selon le sexe ou l’âge) ?

Peut-on tirer quelque chose de la multiplication des points de vue ?

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Source : Petit cours d’autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon (éditions Lux Instinct de Liberté)