Faire du travail scolaire un temps plaisant : ressources pour des apprentissages efficaces pendant le confinement
Faire du travail scolaire un temps plaisant : ressources pour des apprentissages efficaces pendant le confinement
Continuité pédagogique et harmonie familiale
Le confinement se poursuit, la fameuse continuité pédagogique aussi. La motivation des enfants et adolescents peut être difficile à maintenir sur le long cours et le travail scolaire donné par les enseignants peut entraîner des tensions au sein des familles. Il est plus que d’actualité de ne pas confondre continuité pédagogique et acharnement pédagogique.
La période très difficile pour tout le monde :
- les enseignants qui ont peur de ne pas finir le programme, qui s’inquiètent pour leurs élèves et qui sont sous la pression de leur hiérarchie,
- les parents qui se retrouvent enseignants du jour au lendemain et à devoir gérer le télétravail ou bien le travail à l’extérieur du domicile pour la plupart
- les enfants qui n’ont pas toujours envie de faire le travail demandé, qui peuvent souffrir d’anxiété, de solitude, de manque de sortie ou qui ne disposent pas de conditions de travail agréables (petits frères ou soeurs bruyants, partage de l’accès à l’ordinateur ou absence d’imprimante pour imprimer le travail à faire…)
Il est plus important de préserver la qualité des relations familiales que de vouloir à tout prix que le travail scolaire soit fait et sans erreur. En cas de fortes tensions qui mettent en jeu la qualité des relations familiales, il est possible de prendre contact avec l’enseignant pour lui faire part des difficultés rencontrées en lui indiquant que les demandes de travail transforment la vie familiale en enfer au point que vous décidez, en tant que parents, de lever un peu le pied ou de prendre plus de temps qu’alloué pour faire le travail demandé.
Il est également possible de contacter les parents délégués d’élèves pour faire remonter ce type de message collectivement ou bien de solliciter la FCPE qui a lancé un appel pour alléger la charge de travail, voire ne plus demander de devoirs du tout en cette période de confinement. Lâcher prise ne signifie pas mettre en danger les apprentissages : les enfants sont beaucoup plus que des élèves et les programmes scolaires sont un éternel recommencement. Ce qui n’a pas été vu ou fini cette année le sera l’an prochain. Par ailleurs, le jeu libre est l’outil d’apprentissage le plus efficace chez les humains.
Les temps de jeu libre sont des temps d’apprentissage intenses pour les enfants. Le plus important à offrir aux enfants est du temps non structuré, du temps de jeu libre, des temps “d’être” ensemble. Il ne s’agit pas de refuser pas à tout prix les activités structurées ou les jouets dits “éducatifs” mais de nous poser les bonnes questions pour faire des choix en conscience (plutôt que par comparaison avec les autres parents, par pression publicitaire ou par peur de l’avenir).
Chaque fois que nous prenons le temps de jouer avec les enfants ou que nous leur offrons du temps pour des activités libres et auto gérées, nous pouvons alors voir les mécanismes de l’apprentissage en action.
Vivre, c’est plus que courir après les bonnes notes
Une “mauvaise” note ou des tensions au moment des devoirs ne doivent pas venir gâcher des soirées entières (et encore moins dégrader la qualité des relations familiales à moyen et long terme). Ainsi, mieux vaut éviter les sujets liés aux notes et aux devoirs pendant les repas parce que le repas doit justement être un bon moment où les membres de la famille prennent du plaisir à être ensemble et à créer des liens.
Il est préférable de restreindre le temps de travail scolaire à 2 heures maximum pour les élèves d’élémentaire. Ces plages peuvent être découpées en plages plus petites et être entrecoupées de temps libres ou de loisirs.
Quand la séance de travail scolaire est terminée, il peut être utile de remplir le réservoir affectif des enfants ET des adultes. On va alors s’autoriser un petit rituel pour se défouler et se “reconnecter” (recréer du lien d’amour dans la joie).
A chaque famille de choisir ce qui lui convient : la danse des sioux autour de la table, le tour de stade du vainqueur, le cri de la joie ou de Tarzan, s’applaudir….
Ces rituels qui passent par le corps permettent de décharger les tensions et le stress accumulés pendant la séance de travail scolaire.
Les menaces et punitions en cas de travail non fait ou mal fait sont contre-productives, à la fois inefficaces et nocives. Elles sont à proscrire.
L’intelligence grandit dans la joie
Nous pouvons utiliser des approches qui rendront les devoirs ludiques et efficaces à travers plusieurs approches ludiques dont voici quelques exemples :
- Trouver une relation entre le problème ou la leçon et ce qui intéresse réellement l’enfant.
Par exemple, l’énoncé d’un problème de maths peut être modifié en y introduisant des jouets ou des objets à la place des unités de mesure proposées initialement, comme des dinosaures en plastique, des petites autos ou des biscuits.
Il est également possible d’introduire ses objets réellement pour que l’enfant passe par la manipulation.
Les bouliers peuvent également être utiles avec les jeunes enfants dans l’apprentissage du système décimal.
- Rendre la lecture vivante à travers des dialogues ou des représentations jouées
Il est possible de lire en alternance les répliques des différents personnages d’un roman. Cela peut être fait en prenant des voix drôles (grosse voix, voix fluette, voix aïgue, accent étranger…).
Après la lecture d’un passage d’un livre, il est possible de vérifier la compréhension en jouant l’histoire au moyen de déguisements et d’accessoires en lien avec l’histoire.
- Permettre l’expression émotionnelle pour libérer la tension, le stress ou le découragement
Aletha Solter, thérapeute suisse spécialiste des jeux thérapeutiques, propose par exemple d’utiliser une peluche pour jouer le rôle d’un enfant découragé qui comprendrait les exercices de travers, qui tiendrait le cahier des devoirs à l’envers, qui ferait des erreurs idiotes, qui oublierait constamment la bonne réponse, etc.
L’idée est de mettre en scène les émotions ressenties par l’enfant sans se moquer mais pour valider ce qu’il ressent et créer un pont (la peluche peut trépigner, se plaindre, dire qu’il a envie de jeter ses cahiers…).
Le but est d’encourager l’enfant à rire et à se détendre et à éviter l’escalade de violence, de jeu de pouvoir et de blocage.
Faire des pauses, boire de l’eau fraîche, permettre à l’enfant de bouger (sauter, courir, malaxer une balle anti stress…), jouer à une bataille de pouce ou de polochons (en laissant l’enfant gagner bien sûr !) sont d’autres techniques utiles pour la libération émotionnelle.
- Créer des jeux en fonction des notions à réviser
C’est une technique que j’utilise beaucoup. Plutôt que de demander à ma fille de simplement réciter à l’oral ses tables de multiplication, j’ai créé des cocottes pour rendre le moment ludique et agréable.
Les jeux qui mettent en jeu les notions à apprendre sont efficaces pour plusieurs raisons : ils sont créés de manière ad hoc en fonction des notions étudiées et des besoins de l’enfant, ils permettent un lien parent/ enfant et changent des sempiternelles feuilles d’exercices à noircir. Ils peuvent prendre toutes sortes de formes : memory, cartes, jeu des 7 familles, chanson, Dobble… On peut également imaginer des jeux de rapidité (ex : se chronométrer et essayer de battre son propre record lors de la récitation des tables de multiplication). Je vous invite à explorer la section “Jeux pédagogiques” du blog ou à utiliser le moteur de recherche pour trouver des jeux (ex : grammaire, orthographe, fraction, conjugaison, lecture, multiplication, anglais…).
Des jeux du commerce peuvent également aider dans les révisions et les apprentissages (les jeux Tam Tam en lecture par exemple).
- Varier les supports
Dans la même idée que les jeux, le fait de varier les lieux et les supports de révisions permet de casser la routine et de rendre les devoirs plus agréables.
A la maison, un grand classique est l’écriture sur les vitres de la baie vitrée avec des feutres à l’eau et à la craie (facilement effaçables). Les devoirs de lecture sont souvent faits allongé dans le lit et les poésies apprises en courant autour de la table (chaque tour correspondant à une ligne).
L’avantage de cette approche est que la seule limite pour rendre les devoirs amusants est celle de l’imagination (un autre exemple : ma fille aime beaucoup que je fasse le buzzer sur sa tête pour signifier qu’une réponse de sa part est correcte) !
Ressources pour des apprentissages efficaces en cette période de confinement
Je vous propose une carte mentale pour aider les enfants et adolescents à faire leurs devoirs et leur travail scolaire. Cette carte propose quelques stratégies d’apprentissage et de mémorisation efficaces (à retrouver ici):
Je propose de nombreuses autres ressources pour accompagner le travail scolaire des enfants. Ces ressources peuvent être utiles en ces temps de confinement et de continuité pédagogique si difficiles à concilier :
- Devoirs : 10 outils pour travailler efficacement
- Varier les façons d’apprendre les leçons pendant les devoirs
- 4 astuces pour faciliter les devoirs des enfants
- Aider un enfant avec TDAH à faire ses devoirs
Se concentrer et s’organiser
Pyramide de l’emploi du temps : un outil pour aider les enfants à s’organiser en temps de confinement
En ces temps de confinement, il peut être difficile de s’organiser en famille. Cette pyramide peut aider les enfants à se repérer dans le temps et à anticiper ses activités en fonction du travail envoyé par les enseignants. Cette pyramide de l’emploi du temps nécessite un premier travail d’épluchage du travail à fournir et des dates limite de remise. Une fois les matières et les exercices attribués à chaque jour de remise, l’enfant pourra (avec de l’aide parentale si nécessaire) les inscrire dans la case correspondante sur la pyramide.
Une fois réalisé, cet emploi du temps pourra servir de guide quotidien, à la fois pour les enfants et pour les parents.
Télécharger au format PDF pour impression : pyramide emploi du temps