[Neurosciences ] Apprendre modifie le cerveau et l’effort est ce qui développe les capacités
[Neurosciences ] Apprendre modifie le cerveau et l’effort est ce qui développe les capacités
Apprendre, c’est modifier son cerveau !
Un apprentissage laborieux, exigeant modifie le cerveau et conduit à l’établissement de nouvelles connexions neuronales et de nouvelles compétences. Nos capacités intellectuelles ne sont pas fixées à la naissance mais nous pouvons les construire. L’effort est précisément ce qui permet de développer les capacités.
Plus nous faisons, plus nous pouvons en faire. – McDaniel , Roediger , Brown
Les corps cellulaires des neurones constituent l’essentiel de ce que les scientifiques appellent dans le cerveau humain la matière grise.
La matière blanche est constituée du câblage : les axones qui se connectent aux dendrites d’autres neurones grâce aux terminaisons neuronales, et les couches graisseuses de myéline qui gainent certains axones (comme le fait le plastique autour des cordons électriques).
Une étude de l’université de Californie a montré que notre rapidité de réflexion, élément clé dans l’évaluation de nos capacités mentales, est déterminée par la qualité et la vigueur de nos connections neuronales.
Ce sont nos gènes qui sont initialement à l’oeuvre mais nos nos réseaux neuronaux atteignant leur maturité bien plus tardivement que le reste de notre corps, ils continuent à se réorganiser , à se développer jusqu’à un âge avancé (50 voire 60 ans).
Mécanisme et rôle de la myélinisation
Une partie de cette maturation fait intervenir l’épaississement progressif de la gaine de myéline autour des axones.
La myélinisation débute ordinairement à l’arrière de notre cerveau et progresse ensuite vers les parties antérieures, atteignant les lobes frontaux à l’âge adulte.
Or c’est au niveau des lobes frontaux que se déroulent les processus de raisonnement, de prise de décisions conscientes et raisonnées, aptitudes qui ne se développent qu’avec l’expérience. C’est la raison pour laquelle on dit que le cerveau humain n’est pas mature avant 20, voire 30 ans !
L’épaisseur du gainage de myéline est en relation directe avec nos aptitudes, et les recherches suggèrent fortement qu’un entraînement soutenu induit un épaississement du manteau de la myéline au niveau du circuit impliqué, renforçant l’intensité et la rapidité du signal électrique et, en conséquence, nos performances.
La pratique régulière, du piano par exemple, se traduit par une myélinisation accrue des fibres impliquées dans les mouvements des doigts et dans les processus cognitifs associés à la pratique de la musique, changements qui ne sont pas observés chez les non musiciens.
Travailler une compétence ne renforce pas automatiquement les autres. Une myélinisation accrue des axones n’a lieu qu’avec l’aire d’expertise travaillée mais pas ailleurs dans le cerveau.
L’importance de la pratique délibérée pour apprendre
Ainsi, on comprend l’importance de l’entraînement et de la pratique dans le processus d’apprentissage. Les performances d’un expert sont plus en rapport avec des milliers d’heures de pratique soutenue et délibérée qu’avec la prédisposition génétique ou le niveau de QI.
Si la simple répétition peut être considéré comme un entraînement, la pratique délibérée est d’une autre espèce : elle présente un objectif identifié, est souvent solitaire et consiste en une répétition d’efforts pour dépasser son niveau actuel de performance.
Les essais, échecs, résolution de problèmes et tentatives renouvelées qui caractérisent la pratique délibérée construisent le nouveau savoir, les adaptations physiologiques et les modèle mentaux complexes requis pour atteindre l’excellence. — McDaniel , Roediger , Brown
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Source : Mets-toi ça dans la tête : les stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives de McDaniel , Roediger , Brown (éditions markus haller ) . Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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