9 principes cognitifs à prendre en compte pour faire une différence dans la réussite des élèves

9 principes cognitifs à prendre en compte pour faire une différence dans la réussite des élèves

9 principes cognitifs à prendre en compte pour faire une différence dans la réussite des élèves

Daniel T. Willingham est diplômé de Harvard en psychologie positive. Il propose 9 principes concernant le fonctionnement du cerveau et de la mémoire qui peut aider les enseignants à maximiser les chances que les élèves réussissent (tout en précisant que la science ne fait pas tout : elle ne tient pas compte de la personnalité des enseignants et des élèves, des rapports inter personnels, des émotions, des différences sociales…). Daniel T. Willingham reste convaincu que la science cognitive peut être utile à toutes les personnes en contact avec des enfants pour évaluer des méthodes d’enseignement et peser le pour et le contre de certains choix éducatifs.

1er principe : Par nature, les êtres humains sont curieux, mais ils ne sont pas doués pour la réflexion; à moins que certaines conditions cognitives soient réunies, ils éviteront de réfléchir.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Comment savoir ce que mes élèves savent et peuvent faire ?”

En classe, il est possible de poser des questions aux élèves sur leurs représentations des notions à apprendre et de prendre le temps nécessaire d’explorer ces représentations avant de chercher à leur enseigner telle ou telle notion.

Pour comprendre ce principe : [Dossier Réfléchir] : qu’est-ce que réfléchir ? quels facteurs pour une réflexion réussie ?

2ème principe : Les connaissances factuelles doivent être acquises avant les compétences.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Que savent mes élèves ?”.

Il est en effet impossible de réfléchir sur un sujet sans avoir des connaissances de base sur ce sujet.

3ème principe : La mémoire est ce qu’il reste de la réflexion.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Sur quoi va se porter la pensée des élèves ? A quoi vont-ils réfléchir ?”.

Le meilleur moyen d’évaluer la qualité de chaque cours est de se demander : “A quoi cela va-t-il faire réfléchir mes élèves ?”.

4ème principe : Nous comprenons mieux les choses quand elles nous sont expliquées dans un contexte qui nous est familier. 

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Qu’est-ce que les élèves savent déjà qui pourra les aider à comprendre ces nouvelles informations ?”.

En tant qu’enseignant, il est préférable de toujours privilégier les connaissances profondes, de manière explicite ou implicite, mais de s’attendre à ce que les connaissances de surface soient les premières qui viennent à l’esprit des élèves.

5ème principe : Pour être bon, il faut de l’entraînement.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Comment faire pour que les élèves s’entraînent sans s’ennuyer ?”

Cela suppose d’avoir une idée précise des compétences et connaissances que les élèves doivent maîtriser et de réfléchir à des stratégies d’entraînement diversifiées et stimulantes pour que les élèves s’engagent pleinement dans un entraînement régulier et efficace.

6ème principe : Les connaissances acquises en début de formation sont fondamentalement différentes de celles acquises en fin de formation.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Quelle est la différence entre mes élèves et un.e spécialiste ?”.

Il est plus efficace de privilégier les connaissances profondes, les compétences bien maîtrisées et automatisées plutôt que d’apprendre aux élèves toujours des nouvelles choses.

Le renforcement des connaissances prévaut sur la création de nouvelles connaissances.

7ème principe : Les enfants sont plus semblables qu’ils ne sont différents dans leur façon de réfléchir et d’apprendre.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Est-il nécessaire de connaître le style d’apprentissage de chacun de mes élèves ?”.

Il est plus utile de concevoir des leçons et des exercices d’entraînement qui vont rencontrer tous les types de styles d’apprentissage en diversifiant les dispositifs didactiques (supports visuels écrits, schémas et dessins, supports auditifs, temps d’introspection pour revoir ou réentendre la leçon, mise en mouvement, manipulation…).

8ème principe : L’intelligence peut être améliorée en travaillant beaucoup et sérieusement. 

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Comment les élèves conçoivent-ils l’intelligence ?”.

Un.e enseignant.e efficace aborde les réussites et les échecs en termes d’efforts et de stratégies mises en oeuvre par les élèves, plutôt qu’en termes de capacités ou de niveau d’intelligence.

9ème principe : L’enseignement, comme n’importe quelle autre compétence cognitive, nécessite de l’entraînement si l’on veut progresser.

Une bonne question à se poser en tant qu’enseignant : “Quels aspects de mon enseignement fonctionnent bien sur mes élèves et sur quels aspects dois-je m’améliorer ?”.

L’expérience seule ne suffit pas pour progresser. Pour devenir un.e meilleur.e enseignant.e, il faut fournir des efforts et demander des avis extérieurs.

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Source : Pourquoi les enfants n’aiment pas l’école ! La réponse d’un  neuroscientifique de Daniel T. Willingham (éditions La Librairie des Ecoles)

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