8 options pour remplacer les punitions à l’école
8 options pour remplacer les punitions à l’école
Dans leur livre Parler pour les que les enfants apprennent à la maison et à l’école, Adele Faber et Elaine Mazlish proposent quelques suggestions pour remplacer les punitions et développer l’auto discipline des enfants. Elles affirment que le simple fait d’avoir en tête des options différentes et de disposer d’une sorte de boîte à outils permet d’adopter une attitude différente menant à plus de compréhension mutuelle et de coopération.
1.Refléter les émotions de l’enfant
En accueillant la colère ou la tristesse des enfants, on contribue à la désamorcer. On peut écouter les enfants exposer leur cas puis refléter leurs points de vue :
Donc, toi, tu étais fâchée contre lui parce que…
Et toi, tu étais furieux parce que tu croyais que…
2.Suggérer un comportement plus convenable
Toujours après avoir accueilli les émotions des enfants, il est possible de leur suggérer un comportement plus convenable. Cela peut se faire sous forme de question (Comment peux-tu dire cela sans gros mot ? Comment pourrais-tu réagir différemment la prochaine fois ?) ou de recommandations ( Ce serait plus convenable de… par exemple en…).
3.Exprimer la désapprobation avec vigueur en message Je
Il s’agit ici de ne pas parler sur l’enfant mais d’exprimer ses propres émotions, pensées et besoins.
Quand j’entend tels mots/ quand je vois tels actes, je me sens…. et je pense que… J’ai envie de faire.. parce que moi, en tant qu’adulte garant du cadre, j’ai besoin de…
4.Clarifier les attentes (formulées en langage positif d’action)
Exprimer les attentes consiste à rappeler les règles et les valeurs communes à la vie collective. Ces attentes sont plus efficaces quand elles sont formulées en langage positif d’action (ce que l’enfant doit faire plutôt que ce qu’il ne doit pas faire… car ce qu’il ne doit pas faire ne rend pas forcément clair ce qu’il doit faire).
Par ailleurs, les règles fixées ensemble sont plus susceptibles d’être respectées par les enfants que des règlements intérieurs imposées ou des règles de classe arbitraires.
Je m’attends à ce que tu trouves une autre manière de dire à quel point tu es fâché.e.
Les règles qu’on a fixées sont… Je m’attends à ce que tu les respectes.
5.Suggérer des manières de redresser la situation
Dans cette optique, il est possible de communiquer aux enfants des idées pratiques pour rejoindre les attentes et assurer le respect des règles.
Ce que j’aimerais voir, c’est une liste de mots que tu pourrais utiliser pour exprimer ta colère à la place des gros mots que tu viens de dire.
6.Offrir des choix
Cette option rejoint la précédente mais ouvre sur plusieurs possibilités. Les choix pourront être exposés aux enfants puis leur avis pourra être demandé. Les enfants risquent d’avoir eux-mêmes leurs propres idées… ce qui représente le début de l’auto discipline.
Pour éviter de dire des gros mots, je te propose de jurer pour toi tout seul dans ta tête ou alors tu peux aller jurer dans les toilettes. Qu’est-ce que tu en penses ? Tu as d’autres idées de ce que tu pourrais faire ?
7.Laisser l’enfant subir les conséquences de sa conduite
Les conséquences peuvent être multiples :
- exposition à des sanctions telles qu’elles sont définies par les règles de la vie collective,
- perte d’intérêt de la part des amis,
- perte d’envie des adultes du désir d’aider ou de faire des choses ensemble,
- matériel inutilisable …
8.Trouver des solutions
- Accueillir les émotions de l’enfant avec de l’écoute empathique (“tu ressens de la…”, “tu aurais aimé que…”, “tu as besoin de…”, “c’est difficile pour toi de… parce que…, c’est bien ça” ? )
- Résumer le point de vue de l’enfant et demander confirmation de sa part
- Exprimer ses propres émotions et besoins d’adulte en message Je (“je me sens… parce que j’ai besoin de…”)
- Inviter l’enfant à faire un remue-méninge avec l’adulte pour trouver des solutions (“en réfléchissant ensemble, je me demande si on arriverait à trouver des façons plus efficaces d’étudier”)
- Ecrire toutes les idées sans les évaluer, sans en rejeter aucune
- Choisir ensemble quelles sont les idées qui conviennent à chacun (c’est le temps de l’évaluation en fonction des besoins des personnes impliquées : il faut que la ou les idées retenues soit validées par tous dans une idée de consensus où les besoins de tous sont satisfaits)
Ces différentes options ne sont pas exclusives ni chronologiques : elles peuvent être mixées, utilisées l’une après l’autre quand l’une ne suffit pas à rediriger un comportement inapproprié. Quoiqu’il en soit, ces options ont besoin d’être incarnées dans une posture bienveillante par des adultes soucieux du respect des uns (enfants) et des autres (adultes). Il ne s’agit en aucun cas d’outils pour faire obéir les enfants ou les maintenir calmes, il s’agit plutôt de clés de communication respectueuse au service de la relation.
Une idée complémentaire à garder en tête est de consulter les enfants, de leur demander comment ils se sentent quand on leur fait des propositions (qu’est-ce que tu en penses ? comment ça te fait quand je te dis ça ?). Ce ne sont pas forcément des attitudes évidentes pour les enfants comme pour les adultes et elles demandent un temps d’apprentissage. Les efforts mis dans cet apprentissage d’une nouvelle manière d’être en relation contribuent à instaurer avec le temps un rapport de coopération, d’auto discipline plutôt que des jeux de pouvoir dominants/ dominés et des jeux de chats et de souris (quand le chat n’est pas là, les souris dansent…).
En effet, c’est clairement différent de dire à un enfant qui « emprunte » les affaires des autres sans les rendre : « tu es une voleuse/ tu seras puni » et « pour te rappeler de rendre le matériel emprunté, tu devras laisser une chose t’appartenant en gage ». Quel est le plus efficace et le moins humiliant pour faire comprendre et appliquer la règle 🙂 ?
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Source : Parler pour les que les enfants apprennent à la maison et à l’école de Adele Faber et Elaine Mazlish (éditions du Phare). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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